jeudi 29 octobre 2009

Un ancien de chez Coca Cola


Laissez moi vous parler d'une de mes théories pourries qui germent périodiquement de mon cerveau astigmate.
Estelle (car elle m'a épousé et a de ce fait fait sienne cette caractéristique qui m'était jusqu'alors propre) et moi même avons une chance incroyable dans la vie :
. J'ai fait des études supérieures malgré une capacité de travail à l'époque évaluée à celle d'une amibe sous coma artificiel et Estelle a survécu malgré le fait que ses membres supérieurs soient reliés par télépathie à Gilbert Montagné.
. Nous avons quatre enfants psychologiquement "spéciaux" mais physiquement sains et quasi indestructibles.
. Nous n'avons pas, à court terme du moins, de projet de divorce.
. Nous sommes actuellement au Costa Rica pour une année à ne rien faire.
Cela parait sympa à première vue mais, comme toujours, il y a une contrepartie. La notre est qu'il nous arrive systématiquement ce que les spécialistes de la question appellent pompeusement "toutes les merdes du monde". Les personnes choquées peuvent faire part de leur indignation au service "Théories pourries de Jérôme M." du CNRS de Gallargues le Montueux.
Exemples :
. Nous nous apercevons que notre maison n'est pas suffisamment alimentée en électricité le jour de la fin des travaux.
. On achète un vélo avec un pneu crevé.
. La caisse choisie au supermarché est systématiquement la plus longue.
. Le menuisier alu a oublié les trous d'évacuation des baies vitrées ce qui nous cause une inondation à la première pluie suivant notre installation.
. Je suis victime d'un attentat terroriste quelques jours après le retour de Sidonie à la maison après un mois de couveuse pour prématurité suivant quinze jours d'hôpital d'Estelle pour rupture anticipée de la poche des eaux (et il y a eut une erreur dans la souscription de l'assurance du prêt d'où absence de couverture).
. On crève un pneu à chaque sortie des vélos.
En droite ligne, nous avons donc eu les rendez vous manqués avec Carl, notre futur propriétaire. Nous devions le voir Vendredi puis Samedi puis Lundi puis Mardi et nous l'avons rencontré ce matin.
L'explication : notre malédiction qui a prit cette fois ci la forme d'un filtre a gazole bouché remplacé tardivement par un filtre à gazole compatible qui ne fonctionne en fait pas et qui oblige ledit Carl à ne pas dépasser le 60 km.h^_-1 (je l'ai écrit comme cela en hommage à un prof de Physique - Chimie de lycée qui a eut beaucoup de problèmes avec moi).
Toujours est-il que, comme d'habitude, tout se termine bien et que nous avons payé la caution et le premier mois (en coupures usagées et non marquées de 20 US$, les seules disponibles au Costa Rica, quelque soit les montant retiré au guichet) même si ce ne fut que deux jours avant la date du déménagement.
Nous sommes ensuite allé au Korrigan Lodge d'Erwann et Ingrid. Leur propriété est superbe avec des aménagements intérieurs qui nous semblaient impossibles à trouver au Costa Rica. Si vous voulez aller à Punta Uva, c'est ici qu'il faut séjourner. Il ont aussi un nid de fourmis Bamba (pas sûr de l'orthographe) qui sont les plus grosses fourmis du monde (et en plus elles sont super agressives et font super mal). Ça fait un peu peur mais Estelle n'a pas pleuré.
Cet après-midi, et grâce aux yeux perçants de Pierre, nous avons repéré le groupe de singes hurleurs qui vient de revenir sur le terrain entre nos deux maisons. Normalement, nous ne dormirons plus le matin après 04h00.
Je vais à San José Vendredi matin (départ 02h00 car il faut déposer quelqu'un à l'aéroport à 06h00) pour nous enregistrer à l'ambassade et envoyer les premières évaluations.
Je voudrai préciser au Bompart que les heures sus-citées sont des vraies heures du matin et pas 14h00 du matin, 16h00 du matin et 18h00 du matin.

Je voudrai juste avoir une petite pensée pour une dame que je ne connaissait pas, qui avait un fils que je connais et qui est partie prématurément.

Le mot du jour : tristeza (8 lettres)

mercredi 28 octobre 2009

Le Costa Rica facile

Le mardi, c'est maintenant presque réglé, c'est Terraza.
On est rôdé, on connait le chemin, on est des habitués.
pendant qu'Estelle apporte sa cargaison quotidienne de schtroumpfs à l'école, je finis la vaisselle et attaque le changement de la chambre à air du pneu arrière du vélo d'Estelle. Vous connaissez maintenant ma propension à avoir des idées qui me rendront riche et célèbre et aujourd'hui ne dérogea pas à la règle puisque j'ai réinventé à la sauce "j'ai pas trop de matériel et le truc que je cherche n'est pas en vente ici" la bande de protection à mettre entre la chambre à air et l'intérieur du pneu. J'ai donc découpé de façon totalement hasardeuse et irrégulière la vieille chambre et je l'ai installée au moment de remontage.
A ceux qui, sentant la juteuse affaire, voudraient monnayer les droits de commercialisation pour la Corée du Nord et l'Afghanistan, sachez que mon invention est totalement open source et que la notice est disponible en basque et en braille sur simple demande (avec une enveloppe affranchie au tarif économique moins de 20gr).
Estelle arrive, on vérifie le matériel et on part ..... pour 20 mètres puisque c'est mon pneu arrière qui crève.
L'hilarité que vous ressentez n'est pourtant rien par rapport à l'abattement qui fut le mien à cet instant. Mais l'abattement fit rapidement place à la joie puisque j'eus cette idée quasi divine de prendre le vélo de Célestine et de le confier aux jambes expertes d'Estelle (et à son exquis postérieur).
Pour ceux qui sont informés du caractère râleur et insatisfait de ma fille ainée et qui ne sauraient pas encore auquel de ses géniteurs attribuer ce trait de caractère, je me permets de préciser qu'Estelle a trouvé que le VTT tout suspendu de sa fille est plus raide que son vélo tout pas suspendu alors que je lui vantais les avantages du système d'amortissement, si judicieux sur les routes défoncées du coin. Je profite donc de l'occasion pour remplacer le syllogisme du Mardi soir par un proverbe du Mardi soir :
"Donner de la confiture aux cochons".
Trajet sans problème jusqu'à la terraza où nous nous installons. Je voudrai d'ailleurs faire profiter de mon expérience les éventuels intéressés par l'expatriation. Il ne faut sous aucun prétexte se mettre à la petite table en verre près du cyber café car elle est trop proche du petit bout de gazon et on se fait manger les jambes par les insectes (et en plus il n'y a pas de ventilateur au dessus). Si vous êtes une vraie chochotte, vous vous mettez dans le cyber café qui est climatisé.
On a eu plein de monde en France et on a vu P&M et Morgan. Sinon aujourd'hui à la terraza, c'était super pas plein du tout.
On est reparti en ayant bu du jus d'orange et mangé un brownie organique au chocolat (Estelle a longtemps cru que c'était de space cakes).
En rentrant Estelle passe chez Caribe Sur où Frédérique lui dit que Carl sera là ce soir et qu'on pourra aller avec elle vers 17h00.
C'est la fête, on mange des hot dogs, on boit une Imperial et on coupe un ananas (à tomber tellement il était bon).
Petit aparté : ici, les saucisses des Strasbourg ont un goût un peu différent et sont surtout surempaquetées individuellement avec du plastique (il s'enlève généralement tout seul pendant la cuisson). Selon Estelle, c'est pour empêcher Olivier de les manger froides (ça parait plausible).
On avait fait faire des tresses africaines aux filles entre autres pour ne pas passer notre temps à leur démêler les cheveux : première erreur car on a passé notre temps à les refaire (les tresses).
On a décidé d'enlever les tresses africaines pour ne plus passer notre temps à les refaire : deuxième erreur car on a mis des heures à les défaire (toujours les tresses).
Sinon Carl n'est en fait pas venu (nous, on est allé deux fois chez lui). Il semble être un gars sur lequel on peut compter à mort. Ça tombe bien puisqu'on doit être locataires chez lui pour un peu plus de huit mois.
Hier soir, en allant me coucher, j'ai tué un scorpion de 10 cm dans notre chambre (ils ne sont pas venimeux quand ils sont gros m'a-t-on dit) et ce matin, Estelle a failli se faire déféquer dessus par un iguane perché sur un arbre au dessus de la route (ça n'est pas passé loin). Il en faut pour tous les goûts.

Le mot du jour : neumatico (9 lettres)

mardi 27 octobre 2009

Qu'est-ce qu'être Bribrite ?


Il est des choses que l'on ne peut se permettre lorsque l'on possède sa résidence principale dans le village de Connaux.
L'une d'entre elles est l'impossibilité de se moquer du patronyme d'une personne ou d'un lieu (ni même d'un animal).
C'est donc l'esprit plein de respect que nous sommes allés ce matin, et pour la troisième fois en ce qui me concerne, dans la "sous-préfecture" de la région. J'ai nommé la fameuse bourgade de Bri-Bri.
Bri-Bri, c'est tout d'abord (et seulement d'ailleurs) une rue commerçante d'environ 500 mètres de long. C'est aussi un poste de police aux abords dignes d'un bidonville indien. C'est aussi un tribunal intégralement peint en vert pétard immonde. C'est enfin des vaches qui paissent dans un bourbier au bord de la route et qui, profitant de l'absence de clôture, traversent la route principale (et unique donc) au milieu des camions et des bus.
Mais comme toute capitale du coin, Bri-Bri c'est aussi plein de petits magasins qui vendent une incroyable camelote. Nous y avons découvert les plastiquerias, nom astucieusement donné à des échoppes qui vendent majoritairement de la camelote en mauvaise matière ... plastique. Nous les avons toutes faites car Estelle rêve, allez savoir pourquoi, de s'acheter des caisses en plastique. On a acheté dans l'une d'elles des crayons à papier (pratiquement impossibles à trouver dans la région) et des chouchous à cheveux. Dans une autre nous avons investit dans des serviettes en papier bible pour la maison (ici, le sopalin est un produit de luxe et les feuilles font 10 cm de largeur). Les plus vifs d'entre vous auront remarqué qu'aucun de produits sus-cités n'est en matière plastique. C'est aussi ça la magie du Costa Rica.
On a ensuite visité le joli terrain de M&C qui possède des arbres gigantesques (parce que nous sommes allés à Bri-Bri avec eux, sales capitalistes sanguinaires et pollueurs). Cette sympathique famille va vivre une sorte de sale expérience dans quelques jours puisqu'elle va quitter la côte caraïbes du Costa Rica pour rentrer en France et passer trois mois à Saint-Etienne (42). Je vous laisser imaginer la différence de climat pour la période allant de mi Novembre à mi Février.
En ce qui concerne les enfants, tout va plutôt bien :
. Sidonie se remet (très, très, très) progressivement de sa chute de Vendredi. Afin de bien marquer l'intérêt que nous accordons à sa santé et son bien-être, nous n'avons fait aucune remarque désobligeante à propos du fait qu'elle ait passé le weekend avec le bras en écharpe dans un pareu jaune et orange.
. Paola s'enfonce jour après jour un peu plus profondément dans sa folie. Ce soir, en mangeant (lentement) ses carottes, elle s'est exclamé sans que personne ne lui ai rien demandé : "Je suis célibataire, mon p'tit gars !".
. Marin a , à nouveau, les cheveux à une longueur règlementaire. La tondeuse semble vouloir se démonter à chaque passage dans les cheveux mais jusqu'alors tout tient encore.
. Célestine a fini son tressage des dernières semaines et commence, d'après ce que nous avons compris, le dessin sur bois.
Pour mettre fin à une situation qui rend Estelle dépressive depuis de trop nombreux jours, nous avons décidé de défaire demain ce qui reste des tresses des filles. Le spectacle des restes de tressage au milieu de cheveux ayant décidé de partir dans tous les sens est en effet assez déprimant. Je pense que des photos de grande valeur seront faites demain.
P&M sont passés nous voir ce soir avec Perlita. Selon toute vraisemblance nous les reverrons plus jamais car Paola a tenu la jambe à Maryse une bonne demi-heure et seule l'excellente éducation de notre amie québécoise l'a empêchée de tuer notre blonde hallucinée.
Le déménagement dans notre nouvelle maison est prévu pour Vendredi ou Samedi mais nous n'avons toujours pas vu le propriétaire qui rencontre, à ce qu'il paraît, de graves problèmes automobiles.
Dans notre soif de découverte, nous avons visité la seule station service du coin que nous avons partagé, le temps d'un plein, avec un gros camion rouge et trois oies blanches. Le prix du sans plomb est ici fixé par l'état à environ 550 colones le litre. Ceci explique peut-être cela (je parle des oies, bien entendu).

Pour finir, et sans vouloir blesser qui que ce soit, je vais me la jouer breton : "Et aujourd'hui encore, il n'a pas plu".

Le mot du jour :

lundi 26 octobre 2009

C'est aussi pour cela qu'on est venu ici


Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit mais le Costa Rica (enfin le morceau où nous vivons) est vraiment magnifique. C'est vert, luxuriant, sauvage, vallonné, tout ce que j'aime en fait. Toutefois, il y a un truc qui surpasse tout le reste : les plages. Les plages sont vraiment superbes et elles ont cela de magique qu'elle sont presque désertes, totalement préservées, et qu'elles offrent des panoramas dégagés que ces saletés de pourritures d'arbres qui poussent de partout interdisent quelques décamètres plus loin dans les terres.
Au moment où nous sommes de notre séjour, il est très facile de rester scotché pendant de longues minutes en admirant ces paysages fantastiques.
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, nous sommes allé pique-niquer à Punta Uva. Cela parait simple à dire comme cela mais en fait il n'en est rien :
. Réveil matinal grâce à petit schtroumpf et schtroumpf blonde.
. Réparation du pneu arrière du vélo d'Estelle par l'entreprise "Jérôme - Entretien de bicycletas à Playa Chiquita depuis 2009". C'est un peu cher mais le travail est soigné.
. Deuxième cession de Mathématiques (50 minutes là aussi) avec des résultats beaucoup plus mitigés que la veille.
. Estelle confie notre nourriture et nos boissons à la glacière de P&M puis va skyper (non, vous ne rêvez pas, mais après plusieurs jours sans contact avec sa maman, Estelle skype de chez Caribe Sur et semble ne pas avoir envie de mourir).
. Nous partons ensuite en direction de Punta Uva. A mi chemin, le pneu arrière d'Estelle éclate et nous décidons de l'abandonner (ainsi que sa blonde passagère) à son triste sort. Cela peut paraître cruel mais au Costa Rica, les bons sentiments ne sont pas de mise.
Nous continuons donc avec Célestine et Sidonie, qui perd une pédale en chemin, mais mon petit nécessaire de vélo (57 pièces et 35 kg) vient rapidement à bout du problème.
Nous arrivons à Punta Uva où P&M ainsi que M&C sont déjà arrivés. Je dépose ma progéniture
et repart avec Morgan récupérer le reste de la meute qui devise négligemment au bord de la route.
Nous passons ensuite une très très agréable journée. Nous faisons la connaissance d'une autre famille française qui est installée à Manzanillo (mon rêve) depuis quelques années.
Les enfants passent des heures dans l'eau qui est ici beaucoup plus calme avec une grande plage de sable fin. En ce qui nous concerne, la journée à profiter des effets conjugués de l'ombre et de la brise marine fut un enchantement permanent. Ce qui fait aussi un peu bizarre, c'est de ce dire que ce type d'activité est ici possible pratiquement toute l'année puisque les températures de l'eau et de l'air ne varient que très peu.
L'expert ayant analysé le pneu, "Jérôme - expertises de bicycletas à Punta Uva depuis 2009" ayant déclaré la chambre à air non réparable, je pars avec les deux grandes à la nuit tombante alors qu'Estelle et les deux petits rentrent avec P&M.
Fin de journée tranquille où nous profitons avec délice de notre vie sans objectif sinon celui de prendre le maximum de plaisir.

Ce soir, lassé par les piqures nocturnes qui accompagnent ma nuitale prose, je couche mes impressions en position allongée, sous la tente protectrice, mon épouse manifestement absorbée par d'autres mots que les miens.

dimanche 25 octobre 2009

Prochaine étape : le bac

Il est une chose qui semble-t-il est plus présente au Costa Rica que dans beaucoup d'autres endroits de notre petite planète bleue : l'incertitude.
Une charmante jeune dame de l'agence immobilière (qui en plus se prénomme Paola) m'en parlait un samedi après-midi ensoleillé : "Au Costa Rica, il ne faut pas un plan B mais un plan C, un plan D, un plan E .....".
L'erreur basique consiste à penser qu'une affaire, un projet, une vente ou toute transaction va se réaliser à partir du moment où les deux parties sont tombées d'accord.
Les exemples sont légions et agrémentent les conversations de tous les étrangers de la place de coups foireux et autres affaires déjà bouclées qui finissent au mieux en eau de boudin.
Comme dirait le manuel de français du CNED de Célestine dans la leçon 9 de la séquence 1 : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" sauf qu'au Costa Rica cela donne plutôt : "Il ne faut pas acheter la peau du singe avant de l'avoir tué, dépecé, d'avoir méticuleusement enlevé la peau, d'avoir fait une analyse ADN complète afin de déterminer le genre exact de l'animal, d'avoir fait une recherche par chromatographie en phase gazeuse des éventuels polluants, d'avoir tanné la peau et assemblé le vêtement". Cela peut paraître un peu tatillon mais ici douze précautions valent mieux que onze.
Tout ça pour dire (oui, je sais, j'ai tendance à me perdre moi-même dans les sombres et tortueux méandres de mon esprit dérangé) que nous cherchons un endroit pour vivre et que pour cela, plusieurs pistes se doivent d'être suivies.
Aujourd'hui j'ai visité deux maisons mitoyennes de Mr Edwin Brown, black rasta aussi typique que sympathique (je sais, je suis un prince de la rime). Lors de la conversation téléphonique pour prendre rendez vous, il me dit qu'il arrivera avec une Mitsubishi ce qui, ici comme en France, est d'une superbe banalité. Sauf que Mr Brown n'a pas un quelconque pick up L200 King Cab comme les parvenus de chez nous (j'ai vendu le nôtre aux Bompart, ces sales parvenus capitalistes sanguinaires) mais une berline inconnue de votre serviteur qui a la particularité fabuleuse d'avoir la boucle de la ceinture de sécurité qui avance, grâce à un ingénieux système électriquement motorisé, de l'arrière vers l'avant en cheminant tranquillement dans le haut de l'encadrement de la fenêtre. Ça marche tout seul à chaque ouverture de portière et je peux vous dire que ça calme un chouïa.
Sinon la maison était moyenne et très chère, passons au plan Z.4.T.a (tout comme les immatriculations de voitures en France métropolitaine, nous avons dû mettre en place une nouvelle numérotation à cause de l'accumulation de plans foireux et autres espoirs déçus).
Nous sommes ensuite partis à bicyclette, ma douce moitié et moi-même, vers une nouvelle chimère à trois chambres dont nous avait parlé Mr Pinto, notre excellent agent immobilier à qui nous avions préalablement compté nos malheurs d'honnêtes gringos cambriolés.
Nous avons réellement trouvé la maison qui est superbe, grande, à priori libre et potentiellement dans nos prix. Estelle a failli défaillir (avec un début de phrase comme celui-ci, c'est la Pléiade assurée ou alors je n'y connais rien. Qui a dit "La deuxième réponse" ?) en apercevant le four, le nombre d'assiettes et de couverts et la taille du réfrigérateur. Imaginez-vous messieurs (même ceux qui disent ne rien avoir à faire des voitures pour avoir l'air moderne) que l'on vous propose une Ferrari pour moins cher que la Lada de 1985 que vous louez depuis 10 ans (j'en profite pour rappeler aux nostalgiques que ces sympathiques voitures d'origine slave avaient à l'arrière une inscription "5 vitesses" là où d'autres arboraient de fiers "106 GTDi 3.0 V12 Kids", mais je suis d'accord, je m'égare à nouveau). Inutile de vous dire qu'on est un peu intéressés. La réponse devait parvenir dans la journée à Frédérique de l'agence immobilière (oui, ils sont très nombreux et très sympas) et ce soir, nous sommes allé, l'air de rien, montrer la maison aux enfants. Estelle, l'air de rien (on est assez détachés comme gens), est allé demander des nouvelles à Frédérique (car elle habite au même endroit) : pas encore de réponse. La question est donc : devrons nous classer le dossier Z.4.T.b ? J'espère bien que non.
Le retour fut festif puisque Sidonie a, à nouveau, perdu sa pédale gauche et comme les outils sont partis avec un cambrioleur, nous sommes rentrés de nuit, au milieu des trous et des bosses, à trois sur deux vélos avec un seul qui pédale : Bilou. Ben vous savez quoi : ça se fait.
Autre fait marquant de la journée : Estelle a assisté à la réunion d'information de la nouvelle équipe enseignante de l'école de Playa Chiquita et il semblerait qu'ils veuillent bien de nos quatre schtroumpfs l'année prochaine (soit à partir de février 2010). Comme vous l'aurez compris, on garde la tête froide et on attend du concret pour se réjouir vraiment.
Comme nous sommes aussi optimistes que festifs, nous avons décidé, pour fêter les deux presque bonnes nouvelles, d'agrémenter le coca et les Imperial (oui, cela ne s'accorde pas comme cela on s'aperçoit moins que mon épouse boit trop) avec des gâteaux apéritif et des olives vertes farcies au poivron (je sais, on est gavé de thunes mais on est des nouveaux riches et on aime bien que cela se sache).
Après cela, on ne pouvait pas faire moins qu'un gratin de choux-fleur fait maison.
Sinon la rentrée s'est bien passée et le CNED a été très agréable aujourd'hui.

Le mot du jour : esperanza (9 lettres)

samedi 24 octobre 2009

La civilisation, la vraie

Aujourd'hui fut un jour à marquer d'une pierre de couleur absorbant toutes les autres.
En effet, ce matin, après la dépose quotidienne de schtroumpfs à l'Escuela de Playa Chiquita Punta Uva, nous avons rejoint P&M chez eux avant de tous nous élancer, dans la joie et la bonne humeur, vers la fameuse cité de Puerto Limon qui, à la différence de Puerto Viejo, a un vrai port, elle, et même un gros (le plus important du pays en fait).
Le trajet est charmant et nous a permis de voir du vert, des bananeraies, la mer, des rivières et l'aéroport de Puerto Limon qui n'est en fait qu'une piste goudronnée au milieu de nulle part (elle n'est pas utilisée mais il paraît qu'elle peu accueillir de gros avions).
L'arrivée à Puerto Limon est spectaculaire dans le sens que cela ne ressemble à rien. C'est une suite de rues perpendiculaires (tous les 100 mètres ce qui fait que les gens indiquent le chemin en distances à droite et à gauche, pas en nombre de rues) avec des magasins, des voitures et des gens partout. L'architecture est assez harmonieuse car le mode de construction de l'endroit est scrupuleusement respecté par tous les propriétaires immobiliers du coin. Lorsque le bâtiment s'écroule (tout ou partie) et cela doit arriver régulièrement, on le remonte ou on le répare avec 50% de matériaux issus du bâtiment lui-même (c'est pratique, écologique, durable et pas cher) et 50% de matériaux soigneusement sélectionnés pour leur mauvaise qualité et leur inesthétisme manifeste.
Dans ce truc, il y a pourtant des banques internationalement implantées, une station Total exactement comme chez nous et surtout, un vendeur d'informatique exactement comme chez nous, avec les mêmes choses à l'intérieur. Ils ont même poussé le mimétisme jusqu'à mettre au milieu des cartes G-Force et autres périphériques Logitec, une foule de jeunes gens boutonneux aux yeux explosés par de trop longues nuits passées à vouloir écrire des lignes de code pour faire la peau à Bill G. On leur a acheté une paire de petites enceintes à 3100 colones pour les (rares) jours de pluie où le son de l'ordinateur peine à masquer celui des gouttes.
Vint ensuite le point d'orgue de notre visite puisque nous sommes ensuite allé au "Super Bodega" qui est un supermarché (mais un vrai cette fois ci) comme on peut en trouver chez nous. Je ne vous raconte pas le bonheur que nous avons lu sur le visage d'Estelle pendant qu'elle virevoltait entre les rayons. Ivre de plaisir, elle a acheté 3kg de viande hachée, 4kg de blancs de poulet et 1 kg de filets de Tilapia. Les prix sont incroyablement bas et pour vous le prouver, je vous donne le prix du combiné radio - lecteur enregistreur de cassettes que nous nous sommes offert : moins de 4000 colones.
On a aussi acheté :
. 6 litres de coca.
. 12 litres de lait.
. 48 Imperial (ça nous fait presque trois jours).
. 3 litres de jus d'orange.
. Une tondeuse à cheveux (j'attaque Marin dès que possible).
. Une balance de cuisine (après réparation elle est précise à 100gr près).
. Un verre doseur.
. Un caisse en plastique pour mettre mes courses du Samedi sur mon porte baguages.
. Des cassettes vierges pour notre sound machine.
. Une bouteille de Baileys pour P&M
. Un pot à eau, un beurrier et une salière-poivrière
Et plusieurs autres trucs, soit un caddie plein et tout ça pour 150.000 colones.
Ce qui est fabuleux, c'est que j'ai eu une casquette Dos Pinos (notre lait, notre jus de fruit et notre crème pas fraiche) gratuite qui me transforme instantanément en pur tico.
Nous sommes par contre revenus en retard et nous avons récupéré les schtroumpfs chez M&C.
On a fait des sacs congélation avec la tonne de viande achetée par Estelle.
Dernières révisons avant les examens de demain et après-demain.
Repas Tilapia - Riz.
Il est à noter que la cuisson du riz est spéciale puisque en plus de le faire cuire, il faut aller à la pêche aux petits vers blancs qui vivent dedans (en fait le sachet était percé). Estelle, qui n'avait encore rien bu, a fait sérieusement la gueule.

Il a plu toute la fin de journée et les insectes nous mangent littéralement ce soir, je me casse.

Le mot du jour : gusano (6 lettres)

vendredi 23 octobre 2009

Mais quand va-t-il donc se lasser ?

Ce matin, les deux petits sont venus nous réveiller à 06h00 du matin et, malgré notre coucher plutôt précoce, nous aurions bien attendu un peu plus avant de nous lever.
Ceci nous permet toutefois d'être un peu en avance et nous en profitons pour refaire quelques tresses de Célestine dont la coiffure a remarquablement souffert du temps qui passe (nous n'arrivons pas à savoir si cela est dû à la pousse effrénée de ses cheveux ou à la mauvaise technique de la dame qui s'est occupée d'elle).
Après avoir déposé les enfants, Estelle me rejoint à la maison où j'ai fait la vaisselle. Je tente ensuite de finaliser la fixation du siège de Marin sur mon vélo mais ma mutation d'/homo bureauticus/ en /homo mecanicus autonomus/ n'est pas encore achevée et je suis au bricoleur ce que la chrysalide est au papillon : un état transitoire sans réelle utilité.
Nous mettons ensuite en place un plan d'action pour les révisions et les évaluations de la séquence 1 de Français et de Mathématiques.
Nous partons ensuite chez P&M pour leur montrer un terrain à vendre dont j'avais trouvé l'annonce lorsque je voulais acheter ici (je veux toujours un peu, d'ailleurs). On discute un coup et ils nous montrent des photos d'animaux dont un boa d'au moins quatre mètres rencontré à moins de cent mètres de la maison. Estelle apprécie moyennement. Nous prenons rendez vous avec eux pour demain matin car ils nous emmènent à Puerto Limon avec eux. La perspective d'achats multiples dans cette immense mégalopole ultra développée déclenche en Estelle, une bouffée d'endorphines comparable à celle qui suit l'absorption d'une demi-douzaine d'Imperial. Elle prend congé en titubant.
Nous partons ensuite en direction du Korrigan Lodge de Punta Uva qui appartient à Erwann et Ingrid, deux jeunes français dont le fils est à l'école avec Paola et Marin.
Il est temps pour moi de vous dévoiler une nouvelle théorie pourrie de ma fabrication :
"Il ne faut jamais doubler quelqu'un en vélo au Costa Rica car cela entraine, presque immédiatement, un problème mécanique".
Cette théorie m'est venue lors de mon aller-retour Cahuita - Cocles où arrivant transpirant et mal équipé juste avant Puerto Viejo, j'ai littéralement déposé une dame (je sais c'est mal mais j'avais chaud) équipée d'un VTT course avant de voir ma chaîne sauter trois fois en moins d'un kilomètre. Il est à noter que la même chose s'est produite au retour et avec la même dame qui doit d'ailleurs encore en rigoler.
En chemin, et en violation flagrante de ladite théorie, nous dépassons un monsieur en vélo avec dans la charrette accrochée à l'arrière, un moteur d'annexe au milieu d'une sorte de capharnaüm qui semble indiquer qu'il est plongeur ou pêcheur.
Deux cents mètres plus loin, Estelle crève du pneu arrière : irréparable.
Nous rentrons donc à pieds sans avoir atteint notre but. Estelle en profite pour aller se renseigner sur les cours de yoga au Treehouse Lodge (2000 colones la séance).
Dans le cadre de la désintoxication d'Estelle, nous testons une nouvelle boisson apéritive : l'infusion froide de Rosa de Jamaïca (ou Hibiscus). C'est assez bon mais ne rêvons pas, cela ne suffira jamais à la faire décrocher.
Nous allons ensuite tester les limites de notre patience en relevant nos mails chez Caribe Sur.
Je vais ensuite au Duende faire des courses et Estelle va chercher les enfants.
Après-midi révisions puis apéritif de fête bien que nous n'ayons pas décidé ce que nous fêtions.
Aujourd'hui, Célestine nous a demandé de faire en sorte qu'à partir d'aujourd'hui, et pour faciliter son apprentissage de la langue de Cervantès, nous ne parlions plus qu'espagnol à la maison. Nous l'avons bien entendu encouragée à commencer tout de suite et nous sommes immédiatement revenus au français.
En effet, la seule conversation qu'elle a pu produire avec Sidonie est la suivante :
"Hola, como estas ?"
"Muy bien, y tu ?
"Muy bien"
Par contre elles peuvent le faire en boucle.
Puisque nous en sommes à parler espagnol et que le Jeudi soir est pauvre en manifestations culturelles, je me propose de lancer une initiative dont j'ai le secret : "Le proverbe du Jeudi soir".
Quitte à avoir des ambitions, autant commencer fort. Ce soir c'est la crème de la crème du proverbe espagnol que je vous sert sur un plateau de plastique brillant (on n'a pas apporté l'argenterie) :
"No hoy se confundir la velocidad con el tocino"
Ce qui veut littéralement dire :
"Il ne faut pas confondre la vitesse et le lard"
Et là où cela devient croustillant c'est que notre manuel (jeu de mot, lorsque je vous dis que c'est un blog culturel) d'espagnol dit que c'est l'équivalent strict du français :
"Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes".
Vous imaginez bien que chaque fois que je sors cette phrase, je passe immédiatement pour un sous débile ce qui fait que je la sors à chaque occasion.

Les enfants pleurent de désespoir dans leur lit et moi, tel Mme de Sévigné, je tente de rompre l'isolement dans lequel l'alcoolisme de mon épouse me cloitre en envoyant missive sur missive. Estelle est dans le hamac et récite des mots en espagnol dont elle ne comprend rien puisqu'elle a bu ce soir encore. Encore dix mois, cela va être dur.

Le mot du jour : degradaciòn (11 lettres)

jeudi 22 octobre 2009

Le monde est un petit village

Hier, comme les plus assidus s'en rappellent, nous avons eu la visite de Frédérique, du conglomérat international Caribe Sur et qui sera bientôt notre voisine (si le plan du moment ne foire pas comme ses prédécesseurs).
Lors de notre longue discussion nous nous sommes aperçu que nous avions plein de points communs :
. Elle est de Montpellier et nous y avons fait nos études (enfin surtout Estelle).
. C'est une fille et Estelle aussi (ça commence à devenir troublant ces points communs).
. Son frère est assureur à Lunel et nous y connaissons un médecin louche, sans activité depuis des années et amateur de merguez flottantes (il en a même deux).
. Le même frère (ou l'autre car elle en a deux soit un de moins que moi, tout de même) est propriétaire d'un petit îlot au Nord de Mahon (Minorque - Espagne - Juste en dessous de Port Camargue) et près duquel nous avons passé une nuit cet été lors de notre croisière estivale (vous avez vu comment, l'air de rien, j'amène le sujet sur la croisière familiale qui en jette. C'est ça, la marque des vrais parvenus capitalistes sanguinaires).
. Elle vit au Costa Rica et nous aussi (ça, par contre, c'est vraiment dingue).
Vous êtes déjà en train d'appeler votre famille, vos amis et vos collègues de bureau pour leur raconter cette histoire ahurissante (grâce à moi vous êtes à la source d'un buzz mondial) et pourtant sachez que j'ai encore plus fort :
. Morgan de chez M&C est stéphanois et connait Chamboeuf. Pour les plus crassement incultes d'entre vous, Chamboeuf (France - 42 - Saint Etienne) est le berceau de l'illustre famille Jacquemet dont un des membres (pas celui avec le meilleur caractère, je vous l'accorde) n'est autre que ma tendre maman que j'embrasse au passage.
J'en suis maintenant à scruter attentivement les gens que je croise ici pour ne pas passer à côté de Christophe Portella ou Fabrice Teste (deux amis de l'école primaire) sans les saluer (on ne sait jamais, ils sont peut-être devenus susceptibles avec le temps).
N'ayant pas relevé ni envoyé de mails aujourd'hui, je ne sais pas combien d'entre vous m'ont signifié leur mécontentement concernant l'absence du syllogisme du Mardi soir dans mon dernier message (d'un autre côté, je n'ai pas encore envoyé le message mais ma droiture me contraint de ne point modifier ce qui est dans le dossier "Messages en attente").
Je vais donc vous en offrir un ce soir qui, cerise sur le clafoutis aux pommes, parle d'un sujet que j'aborderai dans un prochain message.
"Roland M. est maniaque; Roland M. est le père de Jérôme M; donc Jérôme M. est maniaque". Les noms ont été soigneusement anonymisés pour éviter que des personnes actuellement à la retraite et ne supportant pas qu'on touche à leurs lunettes correctrices ne soient reconnues et pourchassées par les bien pensants.
Sinon à part ça, journée d'aujourd'hui sous le signe de la faune car :
. Le perroquet que nous pensions être un enfant bruyant dans le voisinage a passé quelques heures dans le cocotier qui jouxte notre maison (il est bien bruyant et n'est effectivement pas un enfant).
. Le singe hurleur qui était là hier après -midi et parti en nous ayant fait la joie de ne pas hurler cette nuit.
. J'ai vu un paresseux à quelques mètres de notre chemin. Celui-ci est tellement lent que j'ai cru qu'il était resté accroché après être décédé et que son corps était en train de pourrir à 10 mètres du sol, accroché par ses trois griffes tétanisées lors de son passage vers l'au delà (oui car je suis persuadé qu'il y a un au delà pour les paresseux mais pas loin car ils sont très lents).
. Des grenouilles sont venues nous rendre visite.
. J'ai tué une grosse araignée et un minuscule scorpion, tout ça à la demande d'Estelle.
Par ailleurs, ce matin fut très actif :
. Estelle a fait le lessive.
. J'ai procédé à l'entretien des vélos. Donc c'est maintenant officiel, c'est vraiment (veuillez excuser cet écart de langage) de le merde.
. J'ai ouvert trois noix de coco.
. J'ai affuté ma machette.
. On a fait des courses.
Je sais ce que vous êtes en train de vous dire, et vous avez raison : Estelle ne fait rien. D'un autre côté, avec le nombre d'Imperial qu'elle ingurgite chaque jour, nous sommes déjà heureux, les enfants et moi, qu'elle arrive à tenir debout.

Je vais encore avoir une réflexion comme quoi, il n'est peut-être pas opportun d'envoyer ce genre d'âneries à l'école de nos enfants. D'un autre côté, si on commence à écouter les divagations d'une alcoolique ....

Le mot du jour : gafas (5 lettres)

mercredi 21 octobre 2009

Une douce monotonie

Il pleut.
Il pleut depuis la fin de la journée mais la pluie est si présente en ce moment qu'on a l'impression que cela fait très longtemps qu'il s'est mis à pleuvoir. Peut-être aussi parce que nous vivons constamment dehors et donc en contact direct avec la musique de la pluie (à la différence de la France où seule l'image nous atteint et encore qu'une petite partie du temps).
Ici la pluie semble faire partie de la vie quotidienne mais au même titre que la nuit, la chaleur, le soleil, la moiteur ou le vent.
Les enfants se rapprochent des enceintes de l'ordinateur, on diffère lavage du linge sale, on vérifie si on a encore des serviettes sèches, on met la douche sur position "chaud" et on reporte la sortie pour les courses. A part ça rien de différent, la vie suit son cours.
Le pluie fait partie intégrante de notre vie et son caractère imprévisible mais quasi certain nous oblige à tenir compte de son éventuelle arrivée lors de chacun de nos déplacements.
Ce matin, après avoir déposé les enfants à l'école, nous sommes partis Estelle et moi en direction de la terraza. J'ai pris son vélo car la chaîne est détendue et elle saute donc régulièrement. J'ai bien entendu pompeusement sorti une de mes théories fumeuses selon laquelle, pour éviter le déraillement, il faut essayer de toujours garder la chaîne sous tension et donc conserver, en toute occasion, un minimum de pédalage. Ceci paraît à priori facile sur nos belles routes métropolitaines asphaltées mais ici, au milieu des cailloux et des nids de ptérodactyles, c'est un exercice plus que périlleux que mon esprit chevaleresque me commande d'exécuter à la place de ma tendre et chère.
Après avoir vérifié que ma théorie est effectivement fumeuse, je dépose Estelle au Pirripli (supermarché qui nous est encore inconnu, qu'Estelle a renommé "Pilipili" et qui jouxte la terraza encore close à cette heure matinale). Nous échangeons les vélos (je suis chevaleresque mais pas totalement stupide) et je fonce à Puerto Viejo. J'y achète des outils (dont le prix a, à ma grande satisfaction, très légèrement baissé depuis Samedi matin), des sacs à dos pour les deux grandes (4250 colones pièce) et diverses denrées introuvables dans notre coin reculé.
Je rejoins Estelle à la terraza en nous skypons et surfons jusqu'à 12h00. Entretemps, je suis allé acheter du jus d'orange au Pilipili et j'y ai fait la découverte qui va peut-être entrainer notre installation définitive au Costa Rica : une bouteille de Martini blanc (nouveau modèle design en plus) de 75cl et pour moins de 6000 colones. Inutile de vous dire l'onde de choc qui parcouru alors ma colonne vertébrale. J'ai senti le sol se dérober sous mes pieds. Avant de prendre une décision qui engagera la famille toute entière, il faudrait que l'un des rares lecteurs que mon verbeux langage n'a pas encore fait fuir, me fasse l'amitié d'aller vérifier le prix de ladite bouteille dans son supermarché habituel.
A la sortie de l'école, nous confions Paola à M&C qui la gardent chez eux jusqu'à demain matin. J'ai l'impression qu'ils ne savent pas ce qui les attend avec l'autre follasse blonde.
A la maison, des employés de chez Caribe Sur (qui doit finalement être un des plus gros employeurs du continent américain) sont en train de réparer les dégâts occasionnés par les cambrioleurs et fait le ménage hebdomadaire.
Frédérique (de chez Caribe Sur), notre future voisine potentielle arrive en vélo et nous annonce que le propriétaire de la maison visitée la veille est d'accord pour nous la louer. Nous sommes encore un peu méfiants (surtout moi) mais très heureux d'apprendre cette nouvelle. Frédérique reste discuter avec nous .... jusqu'à la fin du repas du soir. Entretemps, les deux grandes sont rentrées de l'école et n'ont pas trop insisté pour faire leur séance quotidienne de CNED, Marin a dormi et nous avons blagué un après-midi entier.
Comme d'habitude ici, le parcours de ladite Frédérique est assez tortueux : Montpellier, Paris, USA, Inde et Costa Rica.
Ce soir nous avons mangé du lomito avec des haricots verts (achetés frais au Duende) et des gnocchis (même origine). C'était excellent et on se serait cru en France.
Paola partie, Sidonie est descendue d'un étage et dort avec Marin. Célestine, restée seule dans sa chambre, essaie maladroitement de cacher son désarroi.

Les enfants dorment, Estelle lit, je me répands et la pluie tombe. Seule l'absence de Paola trouble cette douce monotonie.

Le mot du jour : charlar (7 lettres)

PS : le correcteur orthographique de Thunderbird propose "vomito" à la place de "lomito" et pourtant, le lomito, c'est vraiment très bon.

mardi 20 octobre 2009

Le plan M

Il est une chose qui semble-t-il est plus présente au Costa Rica que dans beaucoup d'autres endroits de notre petite planète bleue : l'incertitude.
Une charmante jeune dame de l'agence immobilière (qui en plus se prénomme Paola) m'en parlait un samedi après-midi ensoleillé : "Au Costa Rica, il ne faut pas un plan B mais un plan C, un plan D, un plan E .....".
L'erreur basique consiste à penser qu'une affaire, un projet, une vente ou toute transaction va se réaliser à partir du moment où les deux parties sont tombées d'accord.
Les exemples sont légions et agrémentent les conversations de tous les étrangers de la place de coups foireux et autres affaires déjà bouclées qui finissent au mieux en eau de boudin.
Comme dirait le manuel de français du CNED de Célestine dans la leçon 9 de la séquence 1 : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" sauf qu'au Costa Rica cela donne plutôt : "Il ne faut pas acheter la peau du singe avant de l'avoir tué, dépecé, d'avoir méticuleusement enlevé la peau, d'avoir fait une analyse ADN complète afin de déterminer le genre exact de l'animal, d'avoir fait une recherche par chromatographie en phase gazeuse des éventuels polluants, d'avoir tanné la peau et assemblé le vêtement". Cela peut paraître un peu tatillon mais ici douze précautions valent mieux que onze.
Tout ça pour dire (oui, je sais, j'ai tendance à me perdre moi-même dans les sombres et tortueux méandres de mon esprit dérangé) que nous cherchons un endroit pour vivre et que pour cela, plusieurs pistes se doivent d'être suivies.
Aujourd'hui j'ai visité deux maisons mitoyennes de Mr Edwin Brown, black rasta aussi typique que sympathique (je sais, je suis un prince de la rime). Lors de la conversation téléphonique pour prendre rendez vous, il me dit qu'il arrivera avec une Mitsubishi ce qui, ici comme en France, est d'une superbe banalité. Sauf que Mr Brown n'a pas un quelconque pick up L200 King Cab comme les parvenus de chez nous (j'ai vendu le nôtre aux Bompart, ces sales parvenus capitalistes sanguinaires) mais une berline inconnue de votre serviteur qui a la particularité fabuleuse d'avoir la boucle de la ceinture de sécurité qui avance, grâce à un ingénieux système électriquement motorisé, de l'arrière vers l'avant en cheminant tranquillement dans le haut de l'encadrement de la fenêtre. Ça marche tout seul à chaque ouverture de portière et je peux vous dire que ça calme un chouïa.
Sinon la maison était moyenne et très chère, passons au plan Z.4.T.a (tout comme les immatriculations de voitures en France métropolitaine, nous avons dû mettre en place une nouvelle numérotation à cause de l'accumulation de plans foireux et autres espoirs déçus).
Nous sommes ensuite partis à bicyclette, ma douce moitié et moi-même, vers une nouvelle chimère à trois chambres dont nous avait parlé Mr Pinto, notre excellent agent immobilier à qui nous avions préalablement compté nos malheurs d'honnêtes gringos cambriolés.
Nous avons réellement trouvé la maison qui est superbe, grande, à priori libre et potentiellement dans nos prix. Estelle a failli défaillir (avec un début de phrase comme celui-ci, c'est la Pléiade assurée ou alors je n'y connais rien. Qui a dit "La deuxième réponse" ?) en apercevant le four, le nombre d'assiettes et de couverts et la taille du réfrigérateur. Imaginez-vous messieurs (même ceux qui disent ne rien avoir à faire des voitures pour avoir l'air moderne) que l'on vous propose une Ferrari pour moins cher que la Lada de 1985 que vous louez depuis 10 ans (j'en profite pour rappeler aux nostalgiques que ces sympathiques voitures d'origine slave avaient à l'arrière une inscription "5 vitesses" là où d'autres arboraient de fiers "106 GTDi 3.0 V12 Kids", mais je suis d'accord, je m'égare à nouveau). Inutile de vous dire qu'on est un peu intéressés. La réponse devait parvenir dans la journée à Frédérique de l'agence immobilière (oui, ils sont très nombreux et très sympas) et ce soir, nous sommes allé, l'air de rien, montrer la maison aux enfants. Estelle, l'air de rien (on est assez détachés comme gens), est allé demander des nouvelles à Frédérique (car elle habite au même endroit) : pas encore de réponse. La question est donc : devrons nous classer le dossier Z.4.T.b ? J'espère bien que non.
Le retour fut festif puisque Sidonie a, à nouveau, perdu sa pédale gauche et comme les outils sont partis avec un cambrioleur, nous sommes rentrés de nuit, au milieu des trous et des bosses, à trois sur deux vélos avec un seul qui pédale : Bilou. Ben vous savez quoi : ça se fait.
Autre fait marquant de la journée : Estelle a assisté à la réunion d'information de la nouvelle équipe enseignante de l'école de Playa Chiquita et il semblerait qu'ils veuillent bien de nos quatre schtroumpfs l'année prochaine (soit à partir de février 2010). Comme vous l'aurez compris, on garde la tête froide et on attend du concret pour se réjouir vraiment.
Comme nous sommes aussi optimistes que festifs, nous avons décidé, pour fêter les deux presque bonnes nouvelles, d'agrémenter le coca et les Imperial (oui, cela ne s'accorde pas comme cela on s'aperçoit moins que mon épouse boit trop) avec des gâteaux apéritif et des olives vertes farcies au poivron (je sais, on est gavé de thunes mais on est des nouveaux riches et on aime bien que cela se sache).
Après cela, on ne pouvait pas faire moins qu'un gratin de choux-fleur fait maison.
Sinon la rentrée s'est bien passée et le CNED a été très agréable aujourd'hui.

Le mot du jour : esperanza (9 lettres)

lundi 19 octobre 2009

Fin des vacances

Le choc post-traumatique consécutif au cambriolage ne fut pas si important que cela puisque tout le monde dormi relativement bien cette nuit là.
Les discussions sur le vol, les voleurs et toutes ces sortes de choses furent assez nombreuses mais à priori pas de psychose (en plus cette année nous avons des cours d'éducation civique ce qui nous fait de magnifiques travaux pratiques).
Ce matin nous avons eu une séance de Français - Mathématiques qui s'est plutôt bien passée. Ceci nous a permis de manger assez tôt et c'est une chance car Momoka et sa maman sont arrivées pour prendre le café alors que nous n'en étions qu'aux deux tiers du repas.
Estelle a retenu nos invitées au rez de chaussée pendant que je tentais de faire disparaitre les traces du repas.
Nos invitées étant soit japonaise, soit à moitié japonaise, elles n'ont fait aucune réflexion sur l'état lamentable de la cuisine à leur arrivée.
Nous avons passé un excellent moment à discuter (en français avec un tout petit peu d'anglais et d'espagnol) avec cette charmante dame qui a vécu au Japon, en France et au Canada avant de venir au Costa Rica. Elle a fait et fait encore tout une foule de métiers au gré de ses déplacements et des possibilités des lieux où elle réside. J'ai parlé de mon rêve d'aller vivre au Japon et selon elle c'est possible et pas si cher que cela (et Estelle semble presque tentée).
Sa fille de 7 ans (parlant anglais, japonais et espagnol) se lève à 05h00 chaque matin et fait une heure de japonais et une heure de piano (son papa est saxophoniste de jazz) avant d'aller à l'école. Cela nous permet de relativiser la charge de travail "infligée" aux deux grandes.
Je suis ensuite allé chez Caribe Sur pour continuer les recherches d'un endroit où passer le mois de janvier et j'ai trouvé quelques pistes.

Fin de journée tranquille en attendant la tombée du jour.

Ce soir, repas exceptionnel qui ravit tout le monde : œufs à la coque. L'immense bricoleur que je suis découpe la boîte à œufs et en fait six superbes coquetiers durables qui ne tiennent pas droit. Nous n'avons que trois cuillères à café dans notre ménagère et il nous faut donc mettre en place un roulement. Au Costa Rica aussi, la fabuleuse blague qui consiste à retourner son œuf vide à l'envers pour faire croire qu'il est encore plein marche à tous les coups et fait énormément rire (je ne m'en lasse pas).

Le mot du jour : huevo (5 lettres : vivement la rentrée).

dimanche 18 octobre 2009

Déjà trois ans !

Il y a trois ans aujourd'hui il faisait gris sur Nîmes mais on s'en foutait royalement car Marin venait de naître et tout s'était bien passé.
L'après-midi j'ai travaillé à la Coupole et ça, par contre, cela faisait longtemps que je ne m'en foutait plus et que je savais que je ne ferai pas ça toute ma vie.
Estelle était en congé maternité depuis quelques temps déjà, Célestine avait 5 ans, Sidonie 4 ans et Paola 2 ans.
Ce n'était qu'il y a trois ans et cela semble pourtant il y a une éternité.
Depuis, il s'est passé plein de choses, j'ai eu plein de projets plus ou moins réalisables et puis finalement, nous avons eu l'opportunité de partir pour un an.
Je voulais tester un changement de vie radical et je dois dire que j'ai été servi :
. Nous avons un seul point d'eau chaude dans la maison : la douche.
. Notre bien le plus onéreux est, de loin, ma paire de lunettes.
. Notre surface habitable a été divisée par 4.
. Nous n'avons ni internet ni téléphone.
. Nous n'avons pas le moindre objet fonctionnant avec un moteur.
. La majeure partie de ce qui fait la facilité de la vie européenne telle que nous la connaissons est inconnu ici.
. Chaque fois qu'il pleut, le risque de coupure électrique est plus qu'important et le bruit généré par les gouttes sur le toit en tôle nous oblige a parler nettement plus fort.
. L'eau du robinet n'est pas potable.
C'est pour moi une grande joie de voir combien il nous a été facile de nous habituer à ces changements. Il va sans dire que c'est beaucoup plus facile pour les enfants qui ont une mémoire et des habitudes bien moins "rigides" que nous les adultes.
En ce qui me concerne j'aime plutôt cette gymnastique cérébrale qui consiste à constamment "recadrer" les anciens réflexes.
Pour ce qui est de la journée d'aujourd'hui :
. Je me suis levé à 07h00 et je suis tout de suite parti en vélo à Puerto Viejo.
. Distributeur automatique, Pearl Harbor, ferreteria (quincaillerie), puis poulet rôti et marché.
Afin de vous montrer que certains côtés de la vie du Costa Rica sont tout de même nettement moins chers qu'en France, voici les notes de fruits et légumes et de quincaillerie :
. 2kg de tomates, 1kg de carottes, 2 salades, 2 avocats, 2kg de bananes, un piment rouge, 2kg de pommes de terre, 1 chou-fleur : 6.800 colones
. Un assortiment de 8 clés plates, un assortiment de 4 tournevis, une clé à molette : 32.000 colones
. Retour en vélo surchargé et avec difficulté car le guidon de mon vélo se desserre et je dois rouler en tenant la fourche pour ne pas tomber (oui en effet, ce n'est pas cher mais le rapport qualité-prix n'est tout de même pas si exceptionnel que cela)
. Nous partons en famille vers la Terraza (Sidonie perd régulièrement sa pédale gauche. Vous ai-je parlé de la qualité des produits manufacturés vendus ici ?). Repas pâtes - pizzas (j'ai même droit à un verre de grappa au moment de partir).
. Durant le retour, Célestine chute magistralement et s'écorche fortement le genou gauche (le droit, c'était lors de sa cascade de la veille). Estelle récupère 2kg de fromage (un seul bloc sous vide) et du jambon chez Patricia (11.000 colones le tout).
. Nous couchons Marin et je rafistole Célestine. Avec elle et Paola, nous gonflons des ballons que nous suspendons sur le fil d'étendage. Estelle et Sidonie vont faire des courses au Duende. Elles achètent un gâteau et des bougies. Le tiramisu (troisième exemplaire choisi par un employé du Duende car les premiers étaient moisis), est tout écrasé et sent le solvant organique. Il part donc directement à la poubelle, une fois les bougies soufflées.
. Nous partons ensuite au Shawandha lodge pour le repas d'anniversaire. Le cadre est magnifique, nous sommes presque seuls, la propriétaire est charmante, il y a du Martini blanc et nous buvons un agréable vin blanc chilien (premier vin depuis notre arrivée).
. Retour dans la nuit et la bonne humeur. Malheureusement, Célestine trouve les meubles de la terrasse dans une position inhabituelle : nous avons été cambriolés. Heureusement pour nous, nous ne possédons pas grand chose et le bilan reste modeste : un disque dur, mes outils tous neufs et les deux sacs à dos des grandes. L'ambiance et un peu plombée et les enfants sont inquiets. Nous les rassurons et les couchons.

Le vol est un fléau mondial mais il est ici plus présent qu'ailleurs. Nous essayons de relativiser et tâcherons, à l'avenir, d'être plus prudents encore. Pour ceux qui prévoient de nous faire la joie de venir nous rendre visite, pensez bien à ne rien apporter qui ait une quelconque valeur : la nature dégrade ce que les hommes ne volent pas.

Le mot jour : atraco (6 lettres)

samedi 17 octobre 2009

Punta Uva

Parmi les personnes qui prennent encore la peine d'ouvrir les mails quotidiens que j'envoie inlassablement depuis aujourd'hui un mois, quelques uns savent déjà que l'Imperial, malgré les apparences, n'est pas ma boisson de prédilection.
En effet, ce que je consomme (avec modération quoiqu'en disent certains), au moment où la lumière et la production salivaire déclinent de concert, c'est le Martini blanc. J'adore cette boisson et c'est pour moi un vrai plaisir que de la déguster.
Comme tout véritable amateur de ce breuvage italien, j'ai cherché, dès mon arrivée, à savoir s'il était ici disponible et à quel prix afin de savoir s'il serait possible d'investir dans une petite bouteille pour les dates importantes.
Malheureusement, je dois avouer que toutes les recherches jusqu'alors entamées sont toujours restées sans le moindre résultat (même pas du Forten blanc qui est la copie imbuvable et hors de prix en vente chez Carrefour en Polynésie). Oui, je sais je me la tape je voyage dans le monde entier.
Et bien figurez vous que pas plus tard que ce midi, paisiblement attablé au seul bar restaurant de Punta Uva (plage sublime à dix minutes de vélo de la maison), je contemple l'alignement de bouteilles à l'arrière du comptoir et tombe nez à nez avec une authentique bouteille de Martini blanc. Si vous saviez combien Punta Uva est une sorte de bout du monde de rien du tout. Je reste d'ailleurs, malgré l'heure tardive, encore sous le coup de l'émotion. J'entends déjà les mauvaises langues parier sur une mort rapide dudit flacon. Et bien sachez que je n'ai fait que le contempler et qu'il n'est pas prévu de retourner la-bas avant demain matin (je blague, maman).
Sinon, au niveau des nouvelles du front :
. Ce matin on a commencé le CNED une demi heure plus tôt pour nous permettre de profiter de la fin de matinée tranquillement : raté.
. J'ai ouvert ma troisième noix de coco sans me couper le moindre doigt.
. Durant notre ballade en petite reine vers Punta Uva, Célestine a décide de vérifier si elle savait faire du vélo sans les mains. Elle les a levées très haut d'un coup avec la grâce et le délicatesse qui la caractérisent et s'est retrouvée immédiatement par terre. Résultat : une blessure au genou, une chaine qui a sauté et une bonne engueulade.
. Le repas à Punta Uva était excellent et peu onéreux et nous nous sommes aperçu que la vie ici peut être fort agréable pour un "investissement" plus que mesuré (si on enlève notre loyer et l'école des enfants, notre budget est vraiment raisonnable).
. De retour à la maison j'ai consciencieusement huilé les vélos et les antivols au WD 40 (la panacée du navigateur et de l'habitant du coin).
. Nous avons continué à chercher dans le peu de documentation que nous avons un endroit où aller passer le mois et demi de vacances des enfants. Pour l'instant, et jusqu'à ce que nous apprenions que ce sont des bouges immondes, nous avons présélectionné Cartago, Liberia et Alajuela.
. Aujourd'hui c'est Estelle qui a fait la séance Histoire - Education civique des deux grandes. Les historiens seront ravis d'apprendre que selon Sidonie, ce sont les truites les personnages les plus importants chez les gaulois et non les druides comme communément admis jusqu'alors.
. Demain est un grand jour puisque Marin aura trois ans. Les festivités du jour seront à la hauteur de l'évènement puisque je me lève à 07h00 pour aller à Puerto Viejo en vélo acheter une boite de Playmobil repérée par Estelle au Old Harbor (prononcer Pearl Harbor) qui se chargera elle de confectionner un gâteau fabriqué avec de la farine de blé achetée en même temps. Je dois aussi aller réserver une table pour six au Shawanda Lodge qui est l'Adresse classe du quartier (enfin nous le pensons). Nous devons aussi aller à la Terraza pour passer quelques coups de Skype et nous renseigner sur nos futures destinations. Nous avons par ailleurs commencé les répétitions pour le chant d'anniversaire en espagnol et malheureusement, Paola n'arrive pas à ressortir autre chose que "Compleaños Félix, Marin" à la place de "Compleaños feliz, Marin".
Ce soir le repas fut à base de pâtes au tocino-tocinetto et à la sauce tomate (excellent) et le dessert fut au choix mamon chino (achetés à Punta Uva pour 1000 colones le sachet) ou noix de coco bio durable de votre serviteur (oui je sais, deux desserts, on ne se refuse rien mais que voulez vous, ce sont les joies du capitalisme sauvage).

Les enfants dorment, Estelle bouquine et nous nous faisons manger par des insectes. Il est temps de rendre l'antenne.

Le mot du jour : trucha (6 lettres)

vendredi 16 octobre 2009

Un jour très spécial

Encore sous le coup de l'indignation d'hier soir, le sujet du jour prend un relief tout particulier en cet instant où je commence mon récit quotidien.
Aujourd'hui en effet est le jour marqué sur notre billet de retour pour la France.
Lors de mes recherches pour trouver le billet qui combinerait le plus parfaitement nos impératifs de budget, de date de départ et de durée totale de voyage, j'en étais arrivé à prendre un délai d'un mois entre l'aller et le retour.
Je profite donc de l'occasion que je m'offre à moi-même pour dire combien je trouve stupide et contre-productif le mode de facturation des vols secs (ou aller simple) par les compagnies aériennes. Je ne parlerai même pas (ou si peu) de la vaste blague des billets open. En effet, il faut savoir que chez Iberia, un billet open avec retour valable un an est six fois plus cher qu'un aller retour simple (je souris encore en pensant au commercial qui m'a demandé si je prenais les billets après m'avoir annoncé le montant total TTC pour la famille : un peu plus de 27.000 euros en classe économique).
Ce soir donc à l'aéroport de San José, il se peut qu'on appelle la famille MEJEAN PAOLI pour lui rappeler que l'enregistrement va se terminer de façon imminente. Voyons le côté positif des choses, il y aura peut-être plus de place pour six voyageurs en classe économique.
Sinon, ce matin nous nous sommes levé un peu plus tôt (07h30) pour commencer à nous préparer à la fin des vacances.
Il fait un temps magnifique et la chaleur est impressionnante ce qui permet à Estelle de faire deux machines.
En ce qui concerne le CNED, l'évidente mauvaise volonté de Sidonie en français nous a conduit à décider que je serai à présent son seul et unique tuteur (il se pourrait qu'Estelle soit trop tendre pour notre deuxième gauchère de Novembre). La séance de ce matin montre toutefois que le choc psychologique (type changement d'entraineur au foot, en cours de saison, suite à une série de résultats insuffisants) n'a pas eu les effets escomptés. Il ne nous reste donc plus qu'à utiliser la technique de François M. : "Laisser le temps au temps".
En début d'après-midi, les quatres partent avec leurs chapeaux propres (ils avaient, juste avant leur décrassage, l'odeur caractéristique du fennec en putréfaction). Ils passent chez P&M pour voir s'ils peuvent récupérer Perlita (leur chihuahua) mais ils sont absents. Ils continuent dans la même rue pour essayer de repérer la maison de Momoka. Ils la trouvent mais n'osent pas s'approcher. Les chiens de la maison les ont détecté et on entend de chez nous les hurlements de peur de Marin lorsqu'ils s'approchent. Ils rentrent tous et seules les deux grandes repartent avec des instructions sensées leur permettre d'entrer en contact avec la copine de classe de Sidonie.
Estelle fait un gâteau au chocolat-noix de coco (la mienne, de la pure bio durable : engrais 100% eau de pluie, végétaux décomposés et déjections animales, transportée à pied du lieu de récolte au lieu de transformation, ouverte à la machette et découpée au couteau) avec une particularité : nous avons remplacé la classique farine de blé (introuvable au Duende et chez CJ) par de la farine de maïs. On se demande si cela ne va pas donner des tortillas chocolat-noix de coco. A 14h15, personne ne revenant alors que l'heure du CNED approche, Estelle et Paola partent récupérer les grandes. Le contact a eu lieu, Estelle discute un peu avec la maman de Momoka et l'invite à prendre le café Dimanche midi.
CNED puis nous mangeons le gâteau qui est excellent (on sent peu la farine de maïs et pas du tout la noix de coco).
Nous allons tous envoyer les mails chez Caribe Sur (toujours pas de grenouille) où nous essayons (en pure perte) de trouver une maison à louer. Je pars ensuite avec Marin dans son siège pour faire le plein d'Imperial chez CJ.
Lors de l'apéritif, Estelle a une illumination quasi divine : puisque nous avons le plus grand mal pour trouver une maison et que :
. Celle que nous occupons est prise trois jours fin Décembre soit un déménagement aller-retour pour deux-plus-un jours (pour éviter la répétition ou alors un triptyque de jours ou une triplette de jours si vous préférez).
. Que les enfants sont en vacances du 15 Décembre au 09 Février (encore !!, oui mais là ce sont les vacances de fin d'année scolaire).
. Que ce serait quand même sympa de visiter un peu le Costa Rica
Pourquoi donc n'en profiterions nous pas pour nous déplacer durant cette période vers un autre endroit de ce charmant pays ?
Je suis d'accord, elle est super forte ma femme (mais bon désolé, c'est la mienne et je la garde).
D'un coup d'un seul la zone de recherche passe de Cocles - Punta Uva au Costa Rica tout entier ce qui, je l'espère, va nous faciliter un peu la tâche.
Ce soir pâtes au poulet à la crème (excellentes) avec des pâtes que je ne connaissait pas : des spaghettis larges de trois ou quatre millimètres.
Il n'a pas plu de la journée et la tension commence à monter à la maison : cela n'est-il pas le signe d'une catastrophe imminente ?

Le mot du jour (toujours en espagnol et sans traduction malgré les appels du pied de certaines flemmasses qui ne prennent même pas la peine d'aller sur google translation) : mudanza (7 lettres)

jeudi 15 octobre 2009

Pura vida !

J'avais espoir que lorsque je serai totalement intégré dans ce beau et chaud pays qu'est le Costa Rica, je comprendrai enfin ce que peut bien vouloir dire cette expression que les gens cools du coin lancent pour un oui ou pour un non. C'est sensé être l'expression du bien-être que nous ressentons tous ici (c'est vrai que c'est un peu plus agréable que Melun où un médecin militaire mal intentionné m'a proposé de passer notre année sabbatique) mais je reste perplexe.
Ce n'est toutefois pas le seul scandale qui entache notre séjour ici. Je ne peux en effet pas passer sous silence ce véritable scandale qu'est le travers immonde de la langue espagnole qui fait dire aux gens "Buenos dias" ("Buenas" tout court pour ceux qui se la jouent je suis là depuis des années) alors qu'il faudrait dire "Buen dia". En effet, trouveriez vous cela normal qu'on vous dises "Bonnes journées" le matin ? Alors forcément, moi, je passe pour un abruti au Duende (d'un autre côté j'ai l'habitude, cela fait des années).
Ce soir, je suis chaud, j'ai ouvert la boîte de Pandore, ça sort tout d'un coup. Je voudrai donc aussi m'élever contre les gens qui font croire que c'est super facile d'ouvrir une noix de coco avec une machette. Les images avec un type souriant qui décapite en un coup la noix de coco pour la donner à une blondasse ravie, ça me soulève le cœur. On dirait les pubs Gillette avec un type aux gros pectoraux qui se rase à la vitesse de la lumière et que d'un seul coup de rasoir, il est nickel tout doux et que la même blondasse ravie arrive pour lui dire qu'il est tellement doux et bien rasé que c'est quand il veut. Le problème c'est que la bourre qu'il y a entre la peau externe et la noix elle-même, c'est super mou et élastique et la machette, elle rebondit bêtement dessus.
Et pourtant aujourd'hui est "le premier jour du reste de ma vie" (excellent film que je vous conseille) car je viens enfin d'ouvrir à la machette ma première vraie noix de coco mure avec de la chair à Bounty à l'intérieur. J'en ai d'ailleurs ouvert deux et ce fut un combat épique qui, s'il déboucha sur la mort des deux noix de coco suscitées, me coûta une quantité d'énergie et de sueur qui auront, à n'en pas douter, d'importantes conséquences sur le réchauffement climatique et la montée des eaux.
Sinon aujourd'hui il a plu presque toute la journée, ça nous a un peu changé de la pluie des derniers jours.
On a surtout fait du CNED en essayant de ne pas tuer nos deux aînées.
On est aussi passé chez P&M qui nous ont prêté des outils pour fixer le siège de Marin et qui nous ont donné une demi douzaine de noix de coco. On a aussi découvert chez eux que le sale gosse qui hurle tout le temps dans le voisinage est en fait un perroquet.
Un mail nous a appris que le propriétaire de la maison "Que pasa" ne veut pas louer à une famille avec quatre jeunes enfants. Si on n'avait pas un peu les boules de ne pas avoir encore trouvé de maison, on rigolerait un bon coup parce que sa maison, à l'heure actuelle, elle est dans un état lamentable de saleté. Nous restons donc dans l'incertitude la plus complète quand à notre futur domicile mais rien de grave pour le moment, nous avons un toit étanche ce qui est, comme vous vous en doutez, très important dans le coin.
Un autre mail, de notre banquier cette fois, nous demandait si une de nos cartes bancaires n'avait pas été volée. En effet, le relevé d'opérations joint au mail montre une belle liste d'opérations refusées dans un temps très court. La raison est que Mardi, Estelle a essayé des montants décroissants jusqu'à obtenir une réponse favorable.
Notre banquier nous surveille, la pluie s'est arrêtée, tout est calme, nous pouvons aller dormir.

mercredi 14 octobre 2009

Dormir sous la pluie

A tous ceux qui colportent de fallacieuses informations selon lesquelles il pleut tout le temps sur le côte caraïbe du Costa Rica, je peux maintenant opposer mon mépris le plus total. En effet cette nuit, il est presque certain qu'aucune goutte d'eau (venant d'une altitude au moins supérieure à 30 mètres et non issue d'un quelconque sphincter d'un non moins quelconque animal volant) n'a atteint le sol de Playa Chiquita .
Le réveil n'en fut pas plus agréable mais pas moins et les serviettes étaient, elles, moins humides (remarquez que, dans un souci d'exactitude et de précision, je n'ai pas dit plus sèches).
Ce matin, Estelle va à Puerto Viejo en bus pour un rendez vous qu'elle attend depuis notre arrivée au Costa Rica.
Elle part toute guillerette à 09h45 en me laissant avec les quatre schtroumpfs dont deux sont lancées à vive allure dans une cession d'Histoire - Sciences.
Sa "to do list" est la suivante :
. Retirer des dollars et des colones
. Appeler sa maman
. Transférer nos cours d'espagnol du CD à notre clef USB.
. Eliminer, avec l'aide d'une professionnelle, le plus de poils possible de certaines zones (que je tairai) de sa superbe anatomie (elle lit les mails avant envoi).
. Faire quelques courses au Old Harbor (c'est le supermarché de Puerto Viejo qu'elle s'obstine à appeler Pearl Harbor).
. Rentrer en taxi.
Pour ma part, je lutte vaillamment contre la chaleur et les enfants qui ont, je l'ai découvert, des effets synergiques.
Estelle rentre vers 13h00, radieuse et partiellement glabre. Ceci me permet d'introduire une nouvelle rubrique dans le blog, "Le syllogisme du Mardi soir au Costa Rica".*
Les femmes aiment à être épilées des jambes; or Estelle est une femme; donc Estelle aime à être épilée des jambes.*
Ce qui est fou c'est qu'en plus c'est vrai ! Je ne sais pas vous, mais je trouve que cela fait bien au milieu d'un blog, un syllogisme. Ça détend et on apprend des trucs sur les gens.
On mange du lomito de chez Patricia (excellent), on couche Marin et on commence une séance de Français - Mathématiques qui ne restera pas dans les annales du CNED.
Je vais ensuite voir chez "Casa Viva" s'ils n'ont pas une maison libre, grande, propre et pas chère pour nous et en effet, ils n'en ont pas.
Je rentre et récupère Paola sur mon porte bagages. Nous allons chez Caribe Sur péniblement récupérer et envoyer quelques mails puis nous fonçons au Duende qui n'a malheureusement pas grand chose de ce qui est marqué sur la liste. J'achète quand même du WD40 car les cadenas achetés il y a une semaine commencent déjà à gripper. Au niveau corrosion ici, je me demande si ce n'est pas pire qu'en mer.
Estelle a fait des quenelles et on les mange le soir même, vu qu'elles sont excellentes.
On couche les enfants et hop !, Estelle file sur son hamac et moi sur mon pc.
Une dernière chose : je suis d'accord, présentement (comme le disent nos amis de le belle province), il pleut. mais, entre la dernière pluie d'hier et la première pluie d'aujourd'hui, il s'est écoulé plus de 24 heures.

Le mot du jour : esfinter (8 lettres)

mardi 13 octobre 2009

Barbecue

Cette nuit, nous avons eu droit à une pluie tropicale continue et intense.
Le bruit généré, même dans notre bunker, était parfois impressionnant mais les enfants ont bien dormi ou du moins nous ne les avons pas entendu.
Je profite de l'occasion pour préciser un point de détail à l'attention de nos lecteurs qui habitent dans les quartiers Sud de Pont de Labeaume. La nuit, pour des raisons de communication avec les enfants, de circulation d'air et de praticité (on ne peut ouvrir les portes de l'extérieur qu'avec une clef, il y a une clef par porte et certaines serrures sont montées à l'envers ce qui rend l'exercice d'ouverture et de fermeture d'abord divertissant puis rapidement rébarbatif), nous laissons toutes les portes ouvertes. N'importe qui peut donc entrer dans les chambres (humains, oiseaux, insectes, serpents, mammifères) mais les tentes nous protègent des quatre dernières catégories et aucun représentant de la première ne s'est encore aventuré chez nous.
Ce matin, après le petit déjeuner je vais faire quelques courses au Duende en cruisant. Bizarrement, il ne pleut presque plus ce qui facilite les choses.
De retour, nous entamons une cession de Français - Mathématiques qui se passe remarquablement bien.
Estelle fait de la tapenade que nous amènerons chez M&C car c'est aujourd'hui l'anniversaire de Yona (4 ans) et nous sommes invités à un barbecue. J'ai aussi acheté deux bouteilles de rouge chilien au Duende.
Nous partons vers 11h45 en direction de chez CJ dont une des nombreuses qualités, outre le prix de son Imperial et son ouverture dominicale, est d'avoir devant chez lui une cabine téléphonique.
Je profite de l'occasion pour vous parler des cartes téléphoniques du Costa Rica. Pour la modique somme de 1000 colones (je rappelle pour les plus étourdis que cela fait environ 1,25 €), vous avez un temps de parole que j'estime à environ 100 minutes vers les fixes ou 40 minutes vers les portables. C'est remarquablement peu cher et il y a plein de cabines qui fonctionnent.
Nous arrivons donc chez CJ et le fait qu'une dame utilise le téléphone contrarie fortement Marin qui est persuadé que c'est notre téléphone personnel.
Le taxi appelé arrive en 10 minutes (ils viennent de Puerto Viejo) et la course nous coûtera 4000 colones.
C'est une fête francophone puisqu'il y a M&C (normal me direz vous, ils sont chez eux), P&M, I&E (Ingrid et Erwann du Korrigan lodge de Punta Uva) et Nicolas, le vendeur de poulets rôtis et farcis qui nous fournit notre repas du Samedi midi (6000 colones pièce).
Il y a beaucoup d'enfants car Yona a invité plein de monde mais ils jouent ensemble à l'intérieur et nous laissent discuter.
Excellente journée et nous rentrons avec P&M vers 20h30 (leur voiture a douze places judicieusement rangées par trois).
Repas léger (les enfants se sont gavé de bonbons et de gâteaux toute la journée), douche et coucher des enfants.
Suite à un désaccord philosophique, Estelle a préféré s'isoler dans notre suite climatisée. Je reste donc seul pour terminer mon épistolaire et quotidienne besogne. La compagnie d'un nombre important d'insectes variés dont le vol finit souvent par croiser ma pourtant svelte silhouette n'y fait rien, mon épouse me manque et je m'en vais donc rejoindre la couche conjugale.

le mot du jour : soledad (7 lettres).

lundi 12 octobre 2009

Lorsqu'une malédicition s'abat.

C'est un bien piètre visage qu'arbore notre famille en ce triste soir du mois d'Octobre de l'an de grâce 2009.
Ah! qu'ils sont loin les jours heureux de notre arrivée et de notre installation dans ce riant pays d'Amérique centrale.
Qu'ils paraissent naïfs nos espoirs d'adaptation à cette société si différente de celle de nos gardoises racines (à part moi qui suis d'Ardèche).
En un mot comme en cent : c'est la catastrophe !
Je sent monter en vous un mélange d'effroi et de curiosité : "Mais qu'est donc arrivé à cette bizarre mais néanmoins sympathique famille ?"
L'honnêteté dont je me flatte m'empêche de vous cacher ce qui pourtant est la preuve éclatante de mon incapacité à tenir mon rôle de chef de famille : j'ai failli, j'ai lamentablement failli.
Nous sommes aujourd'hui Dimanche et seul mon ami CJ (bon, d'accord, il n'est pas au courant de notre amitié mais une amitié ne peut-elle donc pas être sincère ET unilatérale ?) est ouvert l'après-midi. Or funeste conjonction d'inamicales coïncidences, ni lui ni nous n'avons plus d'Imperial en stock.
Le constat est terrible de simplicité : a pu rien pour l'apéritif de ce soir.
Je prends ce qu'il me reste d'esprit d'initiative malgré le poids de la déception et je prononce ce que l'Histoire retiendra certainement pour l'éternité : "So, I'll take the Pilsen". Car oui, je parle anglais à Mme CJ (car je suis encore au début de mon apprentissage de l'espagnol et c'est elle qui travaillait cet après-midi). La Pilsen est l'autre bière majoritairement bue et vendue dans le coin mais je ne sais pas si elle est fabriquée au Costa Rica (et nous sommes des amateurs de bière durables).

Mais de ce funeste passé faisons table rase et concentrons nous sur d'agréables souvenirs :
. Lever à 16h00 du matin chez vous comme le disent les Bompart.
. Histoire - Education civique "fingers in the nose"
. Nous partons à six en vélo. Seule modification notable du matériel : Paola a hérité d'une serviette de bain à installer entre son postérieur et le porte bagages. Le plan de vol est validé : Ohana house - La terraza sans escale.
. Au bout de quelques centaines de mètres, Célestine, qui a pourtant le matériel le plus évolué du team (VTT tout suspendu avec freins avant et arrière et 21 vitesse plus une paire de jambes de taille respectable) se traîne lamentablement en râlant (je sais, chez elle ce n'est pas un critère de gravité mais plutôt de bonne santé). Plusieurs arrêts au stand permettent, grâce au génie mécanique que je ne suis pourtant pas, de régler le plateau et les pignons "au poil", et de virer le frein arrière qui bloque. Le pneu arrière est très dégonflé mais nous n'avons pas de pompe.
. On continue dans l'angoisse jusqu'à Cocles où l'hypermarché "Super Plaza" vent une pompe usine pour 1300 colones (la même que chez Décathlon mais 7 fois moins cher) qui pour ce prix là se permet même de fonctionner.
. Les 300 derniers mètres sont avalés avec un mélange de soulagement et de soulagement.
. Internet et le wifi fonctionnent et en plus aujourd'hui, le bar restaurant est ouvert (tenu par trois italiens typiquement italiens). On boit un peu et on mange beaucoup (surtout Paola). Estelle, dans un accès de delirium tremens, essaie de me convaincre d'aller passer trois jours à Miami pour une de nos sorties trimestrielles. La fin des batteries du PC sonne le glas de ses recherches.
. Célestine, au retour, est intouchable et les efforts désespérés de Sidonie pour la rattraper resteront dramatiquement vains.
. On se douche, on couche Marin et je vais chez CJ pour ....... (excusez moi, la blessure est encore douloureuse).
. Sciences - Géographie "so easy"
. Douches, apéritif ...... (je n'arrive pas à m'y faire, désolé).
. Repas multi-salades.
Les enfants dorment, Estelle bouquine, je raconte ma vie et la pluie tombe, un soir comme les autres au Costa Rica.

Le mot du jour : Imperial (8 lett...... pardon)

dimanche 11 octobre 2009

Pour ceux qui voudraient se coucher moins bête ce soir

Ici, on a beaucoup de singes hurleurs.

Mais c'est quoi le cri du singe hurleur, hein ?

C'est ça

Premier weekend

Hier fut notre premier vrai weekend dans le sens que :
. C'était seulement le deuxième à Playa Chiquita.
. Les enfants avaient eu une semaine de classe.
. Nous avons fait des matières "annexes" : histoire, géographie, éducation civique et sciences qui sont beaucoup plus "agréables" pour les enfants comme pour nous.
. Nous sommes allés à la plage pour la première fois depuis notre arrivée dans cette maison.
Donc en résumé :
. Grasse matinée jusqu'à 08h00
. Histoire et Géographie avec les grandes
. Je pars ensuite à Puerto Viejo en vélo (une demi-heure à allure tranquille).
. Distributeur automatique, hypermarché, poulet grillé et marché bio ... qui est fermé aujourd'hui puis j'achète un cadeau pour l'anniversaire de Yona (Lundi midi).
. Retour tranquille et j'achète du pain à la "casa del pan" et des Imperial chez CJ.
. Estelle et les enfants ont fait des crêpes en mon absence.
. Le poulet et les crêpes disparaissent en un temps record.
. On couche Marin et on attaque une séance Sciences - Education civique.
. Nous allons ensuite à la plage. Alors là soyons clairs : ce n'est pas une longue et large plage de sable blanc lisse et immaculé avec de l'eau limpide et accueillante. C'est une bande de sable jaune, parfois grossier, parfois très doux, inlassablement attaquée par de puissantes vagues. L'eau est troublée par le ressac, il y a de nombreux débris végétaux en suspension et la mer est si forte qu'on a du mal a tenir droit, même lorsqu'on a pied. Par contre, mais alors par contre il faut que je sois le plus objectif et détaché qui soit : c'est beau à tomber raide. Aussi loin que le regard porte, c'est la mer et la jungle juste derrière sans la moindre trace de l'être humain ou de ses réalisations aussi belles soient elles (il y a une sorte de maison de rêve cachée par la végétation mais à 50 mètres de la plage). Toujours avec mes références non philosophiques, on dirait la dernière scène de "La planète des singes". Comme on voit deux personnes toutes les dix minutes, on a vraiment l'impression d'être au paradis comme on croyait que cela n'existe plus. Les enfants, eux, se régalent de se faire emporter par les vagues.
. En repartant, Célestine et moi cherchons des noix de coco mures et nous en ramenons une énorme. Une fois arrivés à la maison, la machette entre en action et la déception est énorme : elle est pourrie à l'intérieur.
. Douche, divx puis nous partons manger chez Patricia du restaurant "La Biela". En chemin je m'arrête chez Caribe Sur pour envoyer et relever nos mails (Estelle continue avec les schtroumpfs).
. Les pizzas sont de retour et nous nous faisons exploser le ventre. Il y a un monsieur au restaurant (géomètre de son état) qui a passé cinq mois à Toulouse pour ses études. Nous discutons en espagnol et anglais tous les quatre et passons une excellente soirée.
. Retour à 21h00 (ce qui est exceptionnel pour nous) alors que les éclairs et le tonnerre nous invitent à presser le pas.
. Douche (car il y a eu un concours international de saut en longueur au restaurant) et coucher.
. Peu après la pluie arrive.

Le mot du jour : lluvia (six lettres seulement, c'est weekend).

PS : j'ai mis au point une méthode de conservation des bananes au frigo qui va me rendre riche et célèbre. Pour éviter que la banane ne noircisse, je la pèle et je la mets dans un plat recouvert de papier aluminium.

samedi 10 octobre 2009

Le Costa Rica, c'est quoi, en définitive ?

En fait, soyons clair, on n'en sait rien.
On ne connait qu'un tout petit peu un tout petit bout qui va de Cahuita à Manzanillo et un peu Bribri.
Vu de France et de Google Earth, pour nous c'était un coin de pays vert, chaud et humide, assez tranquille avec plein de rastas qui fument de gros joints.
Une fois vérifié sur place c'est un coin de pays très vert, très chaud, très humide avec quelques rastas, des blacks aux cheveux courts, des sud américains et pas mal de blancs qui sont venus fumer, se la couler douce et/ou faire fortune (avec des proportions qui varient selon les individus). Quand je me promène seul on me propose souvent de l'herbe qui fait rigoler mais pas tant que ça. Plus embêtant, il semblerait que la cocaïne ultra pure soit à moins de 10 euros le gramme dans le coin (il faut dire que les petits producteurs durables ne sont pas loin et que le talc ou le lactose sont plus chers que ça).
La faune et la flore sont impressionnantes (et envahissante : Samantha est encore là ce soir et Gertrude squatte toujours les toilettes) mais comprenons nous bien, à part les parcs naturels, rien n'est fait dans ce pays pour que ce soit propre. Le ramassage des ordures est une vaste fumisterie et de toute façon peu de gens jettent dans les poubelles.
Si c'est vert, c'est qu'il n'y a pas assez de monde pour saloper assez rapidement et efficacement comme chez nous (sans parler de la sale habitude de la végétation de tout recouvrir en deux semaines).
Ça semble assez noir comme tableau mais en fait pas du tout une fois qu'on a compris que le paradis n'existe pas et qu'un endroit n'a à offrir que ce qu'il a et pas ce que l'on en attend.
Pour moi le Costa Rica c'est un pays tranquille, un peu (pas mal quand même) sauvage, où pour une somme raisonnable (si je sais l'être moi aussi), je peux surement arriver à vivre une expérience fort dépaysante avec ma famille, parce que il ne faut pas déconner, le Costa Rica c'est super super super différent de la maison.
Sinon à part mes élucubrations du soir :
. Il a fait beau toute la journée à part la pluie de ce soir (pour le moment interrompue).
. Comme je n'ai pas trouvé de tondeuse, je me suis rasé la tête (ciseaux puis rasoir).
. La fête de la diversité s'est bien passée. Les deux grandes ont lu leur exposé mais n'ont pas osé chanter "Y'a d'la joie" de Charles T. comme convenu (les gourdes). La tapenade a plu et elles ont goûté des plats du monde entier (ça a quand même du bon de vivre dans un coin plein de bobos internationaux, dont nous faisons partie, j'en suis conscient).
. Marin a un peu pleuré ce matin.
. J'ai coupé ma première noix de coco avec la machette et celle-ci avait ce que Morgan appelle du "petit lait" soit une excellent matière un peu gélatineuse qui va plus tard être la partie blanche et comestible de la noix. J'ai toujours mes dix doigts aux mains.
. Le CNED fut long et difficile mais nous serons forts et persistants.
. Les enfants sont en vacances pour une semaine (je sais cela ne fait pas sérieux après une semaine de cours suivant trois mois de vacances mais nous n'avons pas fait exprès).
. Nous avons commencé un relevé de prix du Duende pour savoir un peu le coût des trucs que nous consommons. Dès qu'Estelle aura désaoûlé des Imperial qu'elle ingurgite en (trop) grand nombre, nous ferons un tableau Excel (sous Open Office ne hurlez pas à la mort) pour vous l'envoyer.

Le mot du jour : diversidad (10 lettres)

vendredi 9 octobre 2009

La pluie

Cette nuit nous avons eu deux énormes averses qui, malgré le bruit généré sur les tôles ondulées, n'ont pas réussi à réveiller les enfants.
Lever exceptionnel à 06h00 car M&C nous déposent leurs deux grandes à 06h15 avant d'aller à Puerto Limon pour faire réparer leur voiture qui déconne (encore une pierre à mon édifice de type qui ne veut pas acheter de voiture).
Les nôtres dorment tous encore lorsqu'elles arrivent et Paola fait un bon sous sa tente en les apercevant au réveil.
Petit déjeuner à six enfants mais tout se passe très bien.
Comme il pleut encore, je conçois des ponchos de fortune avec des sacs poubelle munis d'un trou pour la tête. Célestine est désespérée à l'idée d'arriver à l'école comme ça.
Le temps s'arrange et l'honneur de notre ainée sera sauf, pour aujourd'hui en tout cas.
Sur le chemin de l'école je fais remarquer à Estelle que c'est ce type de famille à six schtroumpfs que je désirai à la base. Elle préfère ne pas répondre : je le note.
Marin pleure un peu en entrant dans sa classe mais rien de grave.
La secrétaire de l'école demande à nous parler. La banque s'est trompée dans le virement et il manque 50$. Nous lui donnerons demain.
De retour à la maison nous jouons le rôle du parfait couple tico (les gens d'ici) : Estelle cuisine (des quenelles faites main pour ce soir et de la tapenade pour la fête de la diversité de demain) pendant que j'affute ma machette.
Je vais ensuite essayer la bête (la machette, Estelle, je la connais) qui semble convenir. Je marche dix minutes sur le bord du terrain et j'ai déjà 5 centimètres de boue collante sous les chaussures (il me faut investir de toute urgence dans des bottes).
La pluie recommence et j'en profite pour essayer de remettre la pédale du vélo d'Estelle mais sans outils je finis avec un ouvre boîte d'une médiocre efficacité et qui d'ailleurs n'a pas été conçu pour cela.
Nous partons voir si P&M sont chez eux pour leur emprunter des outils et leur absence nous fait rebondir chez Caribe Sur où on nous dépanne gentillement juste avant de nous permettre de relever nos mails (on a abandonné tout espoir de faire plus sur ce point d'accès).
Nous allons ensuite au Duende puis chez CJ (le tout sous une pluie battante).
On rentre a la maison puis je repars trempé acheter de la crème fraiche et des ponchos (Duende) puis des Imperial (CJ).
Les ponchos sont des sortes de sacs plastiques de couleur avec un trou en bas, deux sur les côtés et un en haut avec une capuche et une ficelle pour la serrer. cela semble avoir la résistance du papier bible mais ça coûte 1000 colones pièce ce qui ne fait pas cher le bout d'imperméabilité.
A 12h30 on récupère nos schtroumpfs et ceux de M&C qui ne sont pas arrivés.
Repas puis je vais chercher les grandes car ce sont maintenant des trombes d'eau qui s'abattent sur Playa Chiquita. Je ne sais pas si elles sont contentes de moi voir arriver avec mon poncho bleu et mon chapeau mais elles ne font aucune réflexion désagréable quand elles sortent de l'école pareillement accoutrées.
Célestine prend une douche chaude (je sais cela me parait incroyable à moi aussi qui reste presque nu même par temps de pluie).
CNED avec les deux schtroumpfettes en plus mais aujourd'hui aussi la bonne volonté prime.
M&C arrivent finalement à 18h00. Ils ont eu la même tempête que nous et les réparations de la voiture ont été (beaucoup) plus longues que prévu. Ils nous ramènent un régime de bananes mais toutes les bananes sont tombées.
Nous finissons avec Célestine et Sidonie l'exposé sur la France qu'elles présenteront demain pour la "Fiesta de la diversidad"
Repas "spécial" avec quenelles d'Estelle et en dessert bananas y dulce de leche (excellents tous les deux).
La mante religieuse d'hier soir est encore là (pas de traces de la sauterelle) : nous la baptisons Samantha
La grenouille qui vit dans nos toilette a elle aussi un prénom : Gertrude.
Pendant que je fais la vaisselle, un raton laveur passe devant la maison.
A côté d'Estelle, un margouillat essaie de bouffer un gros scarabée doré.
La pluie s'est arrêtée, les insectes vocalisent de plus belle.
Ici, tout nait, grandit et meurt plus vite : dans ce zoo luxuriant, à nous de bien garder les yeux ouverts.

jeudi 8 octobre 2009

A la mémoire de Cruz Castillo (de chez Santa Barbara) qui n'est d'ailleurs peut-être pas mort

Comme certains s'en rappellent encore, j'ai beaucoup regardé la télé dans ma vie. Je dois avouer que ce ne fut pas toujours des programmes à visée hautement intellectuelle mais on dira que cela fait partie de mon éducation, pour le meilleur et pour le pire.
Estelle et moi avons acheté hier deux splendides "Beach Cruiser" (nom pompeux des trucs à roues qui rouillent très vite et en très grand nombre dans la région).
Chaque fois que nous les enfourchons, nous avons donc une pensée pour Cruz dont je dois malheureusement avouer que ne me rappelle presque plus rien (j'ai plus de souvenirs de Ponch de la série Chips).
Ce matin, train train quotidien (y compris la rencontre de la maman de Momoka et de ses trois chiens) puis nous allons cruiser jusqu'au Duende pour faire des courses.
Retour en cruisant et rangement puis je cruise jusque chez CJ pour refaire le plein d'Imperial.
Retour en cruisant à la maison où les deux femmes de ménage de l'agence sont là.
Nous cruisons vingt minutes jusqu'à la Terraza où la journée d'internet rapide (et stable) par wifi est à 1000 colones. Il y a de l'ombre et des ventilateurs au dessus des tables et l'Imperial est à un prix raisonnable (mon Paradis à moi en fait).
On maile comme des fous, on surfe à perdre haleine, on skype à donf, on blogue à mort et on repart à 11h45 (bon, ok, j'ai bu une Imperial).
On cruise jusqu'au Duende où Estelle ne trouve pas un moule en aluminium mais Patricia qui a reçu la viande.
On cruise jusqu'à chez elle et on récupère 3780 grammes de lomito à 4620 colones le kg plus 7% de taxes soit 18685 colones (faites le calcul si vous êtes psychologiquement fort car ça risque de vous faire mal).
Je cruise rapidement jusqu'à la maison pour mettre l'animal au frais puis je rejoins à l'école Estelle dont le vélo gît au sol. Je me moque d'elle puis l'imite car je n'arrive pas à mettre ma béquille.
La matinée s'est bien passée pour les petits mais la maîtresse nous dit que lorsque les autres jouent, eux restent à regarder.
Nous cruisons jusqu'à la maison avec nos deux schtroumpfs sur le cadre.
M&C nous ont dit que la propriétaire du lodge Miraflores cherche quelqu'un pour louer sa maison et peut-être gérer le lodge. Je mange donc rapidement et cruise avec Paola sur le porte-bagages pour la rencontrer.
La maison est pas mal mais j'ai peur que la dame soit un peu à la recherche d'un pigeon pour lui donner de l'argent et travailler à sa place. A suivre ....
Nous cruisons jusqu'à la maison où Estelle livre un combat à mort avec le lomito, uniquement armée d'un couteau pourri. Elle gagne mais la bataille fut âpre.
Les filles rentrent enchantées de leur journée et finissent leur repas devant un divx.
Je couche Marin et nous attaquons vaillamment le CNED.
Aujourd'hui est un jour béni (Cruz était peut-être avec nous) car tout se passe relativement bien et en deux heures, les séances de français et de mathématiques sont avalées.
Pour fêter cela, je tente de monter le siège pour vélo de Marin mais sans outils et avec dans les mains la puissance de serrage d'un nourrisson de 7 mois et demi (né à terme tout de même), je décide de remettre à plus tard l'essai de l'engin obtenu.
Nous partons néanmoins tous les six pour une ballade familiale à bicyclette (comme le disait Yves M. qui lui aussi pédalait avec Paulette mais pas sur son cadre). Estelle a Paola sur le porte bagages et j'ai Marin sur le cadre devant moi :
. D'abord en amazone mais il glisse sur le côté.
. Puis à califourchon mais cela lui fait mal.
Je trouve enfin la solution lorsque je l'installe assis dos à la route sur mon guidon "cornes de vache" rembourré de mousse. Il se tient au guidon et ses mains sont entre les miennes et ledit guidon. Cela semble risqué mais cela marche merveilleusement bien et en plus il me sert de rétroviseur parlant quoique peu fiable et fort bruyant. Comme la nuit tombe, le vélo d'Estelle décide de perdre une pédale et nous rentrons après avoir échangé, Estelle et moi, de monture et de passager. Pédaler de nuit avec un vélo à une pédale et dont tout mouvement de pédalier vers l'arrière entraine un brusque freinage est une expérience pénible mais enrichissante.
Douche, apéritif, repas (pâtes à la bolognaise s'il vous plait !!) et couchage des enfants.
Sur la table devant moi une mante religieuse est en train d'avancer vers une grosse sauterelle qui semble être blessée (il lui manque en effet la patte antérieure droite). Je pensai vous relater l'issue de la confrontation mais les belligérants ne bougent pas beaucoup et l'heure de retrouver Morphée approche.

Le mot du jour : saltamontes (11 lettres)

mercredi 7 octobre 2009

Une longue journée

Ce matin, Estelle décide que 06h30 c'est trop tard et se lève une demi heure plus tôt sans me consulter.
Train train habituel (nous rencontrons en chemin la maman de la copine de classe japonaise de Sidonie qui fut journaliste en France) et nous arrivons à l'école où Marin et Paola nous jouent "les grandes eaux" en canon (c'est charmant).
Nous avons rendez vous avec Morgan et Bathyal pour aller à Colibri mais nous y allons finalement aussi avec Pierre et Maryse dans leur voiture 9 places.
Nous passons par Comparais Roald qui est tout sauf une route mais un chemin caillouteux qui parcours un paysage superbe et vallonné jusqu'à la plaine de Colibri où s'entendent à perte de vue les verts champs de bananiers des compagnies américaines Dole et Chiqueta. Pierre nous raconte que dans les années soixante, les américains ont résolu le problème de l'achat de terrains en tuant les chef indien de la région qui refusait de vendre, ainsi que toute sa famille. Depuis, les indiens du coin détestent les blancs, on se demande bien pourquoi.
Colibri c'est tout petit mais avec pas mal de magasins, des écoles, un poste de police et un tribunal. On y achète quatre vélos pour 229000 colonnes, puis un siège enfant pour vélo et surtout le rêve de toute ma vie : une machette avec son étui en cuir et son ustensile pour l'aiguiser. Je suis donc officiellement un homme (selon mes propres critères).
Nous rentrons en passant par Gargarisait Road qui est encore plus défoncée que sa copine parallèle et nous allons chez Pierre et Maryse où nous utilisons l'impressionnante caisse à outils de Pierre pour monter et gonfler les vélos. Nous nous apercevons que le pneu arrière du vélo de Célestin est percé et Pierre décide de retourner au magasin pour qu'ils procèdent au changement.
C'est là que commence l'aventure. Il faut savoir qu'il y a trois jours, Pierre et Maryse (P&M) se sont fait dérober leur PC portable dans leur voiture alors garée chez Morgan et Bathyal (M&C). Or aujourd'hui un voisin de M&C a dit à Morgan qu'il avait trouvé la sacoche et les papiers mais pas le PC portable dans un ruisseau des environs. P&M soupçonnent le voisin mais veulent tout de même récupérer les documents qui sont très importants. P&M sont en train de monter un hôtel dans le coin.
Après Colibri, on passe donc chez M&C prendre Morgan et déposer Maryse. On va chez le voisin (superbe endroit mais sans électricité à ce jour) et on tombe sur sa mère qui semble embêtée et qui nous amène à son fils environ 4 km plus loin soit 30 minutes de route.
Le jeune homme veut bien nous filer les documents et semble intéressé par la prime de 100$ évoquée par Pierre pour récupérer son PC portable (mais bien sûr il ne sait pas où est le PC). On rempart avec sa mère et lui sur Gargarisait Road (toujours aussi pourrie même de nuit). On dépose la famille chez eux (le fils nous donne les documents) puis on va chez M&C déposer Morgan et reprendre Maryse.
On repart sur Margarita Road (comme convenu : des cailloux, des trous, des bosses) et on récupère le jeune soupçonné pour le redéposer à son point de départ (le bout de Margarita Road que vous connaissez parfaitement maintenant) pendant que P&M font, en espagnol et sous ma supervision, une enquête et une guerre psychologique pour le pousser à rendre le bien par lui putativement dérobé.
Je ne vous dis pas la route que nous prenons pour rentrer, vous vous en doutez.
J'arrive à la maison à 19h00 où je trouve Estelle désespérée par la séance du CNED de la journée (elle était seule à faire travailler les quatre).
La situation est rendue tragique par le fait qu'il ne reste plus qu'une Imperial au frais.
Nous la buvons quand même, mangeons et couchons les enfants.
La maison est calme, le bruit du ventilateur est couvert par celui des millions d'insectes qui nous entourent.
Estelle lit dans le hamac et finalement ce soir, tout n'est que rusticité, calme et volupté.

Je suis en effet désespérée car nous n'avons réussi à faire qu'une question de la séance de français alors que notre planning prévoit une séance de français et une de math par jour.
Demain tout ira mieux car ce soir j'ai décidé que tout aller rentrer comme dans du beurre à partir de demain donc ...
Célestine a ramené un hamac à réaliser à la maison, Sidonie ne lit plus que les U en disant le son "ou", Paola a fait de la couture et doit rapporter une poupée réalisée à l'école et Marin comprend soit-disant tout ce qu'on lui dit en espagnol.
Hasta la vista...