vendredi 25 juin 2010

Wiiiiiiiiiiiiiizzzzzzzzz

Je ne voudrai pas paraître désagréable mais je suis actuellement sur l'océan atlantique en train de surfer gratuitement grâce au wifi rapide (et stable) du Benchijigua Express qui nous amène de La Gomera à Tenerife où nous devons prendre un vol Ryanair qui nous déposera à Girona. C'est là que nous retrouverons nos parents pour la fin officielle de notre voyage qui a commencé le 16 Septembre 2009.
La dernière semaine à La Gomera fut consacrée à des séjours répétés à San Sebastian où nous avons inscrit les enfants à l'école (ce fut d'ailleurs d'une étonnante facilité). Nous avons trouvé un appartement qui nous plait mais nous ne savons pas si nous pourrons le louer. L'agence immobilière doit nous donner une réponse la semaine prochaine. Sinon nous avons aussi bien profité de la plage de la Cueva où les enfants ont fait des chateaux de cailloux. Il y a du sable mais c'est moins pratique pour faire des murs. L'eau est fraiche et il est assez difficile d'y rentrer mais une fois dedans, on peut y rester sans avoir des idées de suicide.
Nous avons ouvert un compte bancaire à la Caja de Canarias. Cela nous a pris une demi heure. La demande de résidence canarienne a été un peu plus longue mais pas plus difficile. Pour les deux, les passeports suffisent.
Je ne vais pas vider toute la batterie car nous avons trois heures de vol et je veux avoir un plan de secours si les enfants commencent à s'agiter.
On vous embrasse.
A très bientôt.
Les MEJEAN PAOLI

mercredi 23 juin 2010

Incertitude

Notre premier séjour à La Gomera est sur le point de prendre fin et il est donc largement temps de faire une sorte de point intermédiaire dans le processus qui doit nous amener à nous installer de façon plus ou moins durable sur cette île.
Un premier constat saute littéralement à mon esprit : les gomeriens ont totalement arrêté de faire des enfants dans des proportions qui permettent à une population de subsister. Nous sommes un véritable phénomène de foire lorsque nous déambulons dans les rues de cet îlot rocheux perdu au milieu de l'Atlantique. La plus dommageable des conséquences est que les maisons et/ou appartement pourvus de plus de deux chambres sont aussi durs à trouver que des gens intègres dans le gouvernement de notre très cher président. Je profite de l'occasion pour dire que mes allusions lourdingues ne sont que les conséquences du profond mépris que je porte à ces gens. Je présente mes plus plates excuses à leurs fans et leur propose, afin de faire cesser mes viles attaques, de ne pas voter pour eux aux prochaines élections. Pour revenir au sujet du jour, on a beaucoup ramé mais nous sommes sur le point de trouver enfin un lieu où loger.
Le deuxième point important et l'incroyable implantation allemande dans l'île. Le marché du Dimanche de Valle Gran Rey n'est composé que de hippies germanophiles et en tendant l'oreille il ne vous est pas possible d'entendre le moindre mot espagnol. Il en est de même pour le reste de La Gomera même si c'est dans des proportions généralement moindre. Pour l'exemple, l'endroit où nous logeons appartient à une allemande, est tenu par une allemande et le satellite que vise notre antenne ne distille que des émissions dans la langue de Goethe. Il est à noter que cela ne gêne absolument pas les enfants qui se délectent de programmes pourtant incompréhensibles.
Sinon La Gomera c'est aussi :
. Un climat très agréable où le soleil brille accompagné d'une brise marine rafraichissante. Il est aussi très marqué en fonction de l'altitude et de la côte (le soleil préfère la côte Sud).
. Un développement tout relatif et une circulation digne de la côte caraïbe du Costa Rica.
. Un trou noir pour les fonds européens. Ici, les chaussées sont larges et neuves, les murs de soutènement sont en pierre, chaque petit port a sa grue offerte par l'union européenne, les écoles sont neuves, grandes et presque vides, de superbes ferries relient les îles entre elles et les panneaux publicitaires sont remplacés par des descriptifs des aides de Bruxelles pour tel ou tel projet.
. Une eau bleue, partout visible, fraiche mais tellement propre et infinie (un régal pour les yeux).
. Une vue sur Tenerife et le Teide dont on ne se lasse pas.
. Des gens charmants et serviables.
. Une géographie hallucinante avec des paysages somptueux et variés.
. Un marina hors de prix.
. Des subtilités linguistiques rigolotes :
. On vire souvent les "S" des fins de mots d'où "Adio", Gracia" ou "Buena".
. Un mot universel et ponctuant toutes les phrases : "Vale" mais plus souvent "Vale, vale, vale" ce qui transforme les fins de conversations en concours de "Vale".
Finalement, et malgré de non négligeables changements de programme, il semblerait que nous puissions être assez remarquablement heureux ici.
Nous allons donc renter dès Vendredi en direction de la France pour prendre de grands bols de famille et d'amis avant de revenir aux environs du 15 Aout afin de parfaire notre espagnol.

A très bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

dimanche 13 juin 2010

La Dorada

Vous connaissez tous et toutes la passion sans limites de mon épouse pour les boissons alcoolisées en général et la bière en particulier.
C'est donc sans peine que vous comprendrez qu'une certaine inquiétude est montée en moi lorsque nous avons quitté le Costa Rica. Comment donc allait réagir ma douce moitié une fois privée d'Imperial, boisson ayant depuis neuf mois avantageusement remplacé l'eau de ses fluides corporels ?
La nature est bien faite et cet éloignement géographique à priori définitif fut sans conséquence puisqu'elle découvrit, peu après son arrivée sur l'île, l'existence de la Dorada, bière canarienne brassée à Tenerife depuis 1939. La boucle était bouclée, l'avenir s'annonçait éthylique et radieux.
Mais revenons un instant sur ce grand saut par dessus l'océan Atlantique.
. Mardi 08 Juin, 11h00. Pierre, Marise, Olivier et Noah nous accompagnent à l'arrêt de bus de Puerto Viejo. Stéphanie et Ruben, en partance pour Chicago, sont du même voyage que nous. Il fait très beau mais nous sommes un peu tristes de quitter de si bons amis. Le voyage en bus Mepe se passe admirablement bien et nous arrivons sans encombre au terminal de bus Gran Caribe. Un taxi de la taille d'une Mégane nous case tous les six et nos neuf bagages et nous amène à l'hôtel Don Carlos. La décoration est un peu vieillotte mais sinon il est très agréable et vaste pour un prix fort raisonnable. Vers 17h00, les bretons arrivent et nous avons la surprise de voir que les visages d'Erwann et de Youenn sont beaucoup moins anguleux que lors de leur départ de Punta Uva, un mois plus tôt. Peu avant le repas, Stéphanie et Ruben nous rejoignent pour dîner avec nous. Soirée agréable durant laquelle nous aurons la surprise de voir deux français de Playa Chiquita : Manuel et Nicolas. Le Costa Rica est vraiment minuscule. A la fin de repas, Stéphanie et Ruben nous disent au revoir. Il prennent l'avion pour Chicago à 07h00 le lendemain matin.
. Mercredi 09 Juin. Nous allons visiter l'excellent musée des enfants de San José avec Youenn et Erwann. Les enfants se régalent et les adultes aussi. De retour à l'hôtel, nous disons au revoir aux bretons qui rentrent au Korrigan lodge et qui sont donc les derniers à qui nous faisons nos adieux. Nous mangeons ensuite au restaurant de l'hôtel puis, à 14h15, nous partons pour l'aéroport. Nous payons la taxe de sortie du pays (26 US$ par personne), enregistrons nos bagages et passons la douane en deux temps trois mouvements. Commence ensuite l'attente. Je bois une dernière Imperial pour le souvenir et pour commencer à m'habituer à la société de consommation dans laquelle nous allons replonger (5 US$ le bout contre 2 dans les bars de Puerto et 1 au supermarché). Il y a des prises électriques et du wifi (gratuit) et cela tombe bien car nous ne partirons pas à 17h05 mais à 20h15. Dans la file d'embarquement, Estelle, qui vient de s'enfiler sa dernière Imperial, sympathise avec des supporters de football du Honduras qui vont en Afrique du Sud en passant par San José, Madrid et Londres. Je pense que comme dans Highlander, les alcooliques se reconnaissent de loin. Je vais avoir la joie d'être assis juste devant un de ces supporters qui pue l'alcool et parle en dormant. Le vol se passe bien :
. Je ne dors pas.
. Célestine dort un peu.
. Estelle dort un peu plus.
. Sidonie dort presque tout le temps.
. Paola se réveille une heure avant l'arrivée.
. Nous réveillons Marin lors de l'atterrissage.

Jeudi 10 Juin, 15h30. Nous n'avons pas récupéré le retard du départ et nous avons donc loupé notre correspondance de 13h55. Nous prenons donc le vol suivant (à 16h35).
Le retour en Europe signifie, comme prévu, le retour dans un monde où seul l'oxygène est gratuit. Le wifi est maintenant payant et les consommations lors du vol aussi (ce n'est pourtant pas Ryanair). Le vol se passe bien mais le temps est pourri à Tenerife et nous atterrissons à Tenerife Sud au lieu de Tenerife Nord. Cela nous arrange car nous prenons le ferry à Los Cristianos, pointe Sud de l'île. Peut être pourrons nous prendre le dernier ferry à 20h00. Les affiches publicitaires du terminal, dont une pour un restaurant aux serveuses à forte poitrine et petit tee shirt, nous accueillent à la descente d'avion. Les bagages arrivent lentement et le bus tarde, nous resterons donc une nuit dans cette superbe ville qui, si elle n'a pas fait les même choix architecturaux que La Grande Motte, a suivi l'exemple du : "Je bétonne à mort, ça permettra de faire rentrer du touriste en masse". L'hôtel est moche mais propre, peu onéreux et dispose d'assez de place pour nous six. Nous sommes les derniers à manger et comme prévu, les boissons du repas sont en plus. Ici, seul le personnel parle espagnol (et encore pas tout le personnel).

Vendredi 11 Juin. Réveil poussif pour aller petit déjeuner. L'environnement, le monde, le bruit et la qualité de la nourriture proposée nous montrent que la distance géographique pourtant importante n'est rien comparée avec l'immensité qui sépare Los Cristianos de Punta Uva. On commence à flipper : nous serions nous complètement trompés de destination. Il y a internet mais c'est 1,50 euros les 15 minutes, nous serons donc synthétiques. On fait les bagages et on prend deux taxis (le Costa Rica est vraiment loin). Ce sont pourtant de superbes Mercedes classe E break environ deux fois plus spacieuses que le taxi avec lequel nous avons rejoint l'hôtel Don Carlos. Nous prenons le ferry et arrivons à La Gomera avec un temps un peu couvert. Nous louons une Skoda Fabia break toute neuve et nous partons vers Agulo. La topographie de La Gomera est encore plus tourmentée que prévu. Ça monte, ça descend et surtout ça tourne incroyablement. Ici les limitations de vitesse sont à 40 km.h-1 et on comprend pourquoi. Estelle et moi décidons instantanément qu'ici, nous ne serons jamais passagers dans une voiture conduite par Olivier B. Nous trouvons notre hébergement mais nous n'avons pas appelé pour nous annoncer (avec 24 heures de retard en plus) et la propriétaire habite à 30 minutes de route. Nous l'attendons un sirotant une .... Dorada ..... et en grignotant un bout. L'appartement est très propre, assez grand pour nous et il y a une superbe vue du Teide. La télévision satellite est en allemand mais les enfants s'en foutent. On déballe les bagages (une douce odeur de champignon nous rappelle d'où nous arrivons), on se lave et on part visiter. Vallehermoso puis Alojera. J'avais repéré cet endroit sur Google Earth et je ne m'étais pas trompé. Vingt maisons en bas d'une falaise vertigineuse avec une plage de sable très noir (Playa Negra à Puerto, c'est marron à côté). Les voitures se garent au dessus et les rues sont à 45°. Le match de la France commence, nous on part manger à Valle Gran Rey. C'est LA ville de la côte Ouest. Touristique mais jolie avec plein de magasins allemands et anglais. Le restaurant est très bien. Le retour à Agulo est long et difficile : nous sommes fatigués et il y a du brouillard.

Samedi 12 Juin : Réveil plus que tardif puis nous allons à San Sebastian prolonger la location de la voiture. Nous partons ensuite vers Playa Santiago. La route est stupéfiante de beauté. Le Sud est plus sec mais pas moins esthétique. Playa Santiago manque elle aussi de charme et on voit bien que le développement est récent et axé sur le tourisme de nombre (bien qu'on soit heureusement très très loin de Los Cristianos). Nous allons ensuite visiter Alajero, très joli, où nous buvons une Dorada en regardant un bout d'Argentine-Nigeria. Nous rentons ensuite à Agulo car ce soir, selon Estelle, c'est la fête au village. Nous faisons quelques courses dans une épicerie qui ressemble à une grotte et où la patronne (environ 65 ans) fait la note à la main sur un cahier d'écolier. A 19h00, en pantalon et veste, nous allons au centre. Personne dans les rues ou presque, la fête est discrète sur cette île. Après vérification, elle se déroule à Lepe, hameau entre Agulo et Hermigua. Nous allons manger au restaurant "La vieja escuela" puis nous partons en voiture pour Hermigua. Il faut se garer sur la plage et ensuite continuer à pieds. La pente est rude mais arrivés en haut, un groupe du coin joue une musique entrainante et les gens font la fête. Nous déployons tous les talents de danseurs à notre disposition et hypnotisons la foule. Un petit feu d'artifice vient saluer nos prouesses pour la plus grande joie de enfants. Nous rentrons ensuite à la maison nous coucher.

C'est tout pour le moment. Aujourd'hui il est 11h35, le soleil brille et deux enfants dorment encore.

On vous fait des bises.

Excellente journée.

Les MEJEAN PAOLI

lundi 7 juin 2010

Et bien voilà,

Ca y est, on savait que cela arriverait extraordinairement vite et on ne s'était pas trompé.

Aujourd'hui est donc notre dernier jour sur la cote caraïbe du Costa Rica et il clôture sans éclat un séjour qui lui n'en aura pas manqué.

Cela fait maintenant près de neuf mois que nous sommes arrivés ici et ce grand saut dans l'inconnu aura tenu toutes ses promesses. Si tout ne fut pas toujours facile, force est de constater que le bilan est très largement positif. Nous avons vécu un nombre incalculable de nouvelles choses et tous les inconvénients (petits ou grands) ne sont rien au regard des immenses bénéfices obtenus.

Le Costa Rica est un pays fabuleux à parcourir. Les gens, autochtones ou pas, les paysages, la flore et la faunes rivalisent tous d'attraits. C'est un pays où les bouts du monde sont à chaque coin de rue. La civilisation arrive à grands pas mais la nature est ici si forte qu'elle résiste et use les hommes et les objets qui voudraient la soumettre.

Nous avons été très heureux au Costa Rica et chose surprenante, nous ne sommes pas si tristes que cela de partir. Nous nous savions de passage et nous avons tiré le maximum de ce statut au combien privilégié qui nous a permis de ne retirer que la crème de ce que ce petit pays d'Amérique centrale a à offrir. La tristesse est sans doute aussi atténuée par la perspective de revoir à nouveau la famille et les amis.

Au delà des images et des odeurs, nous garderons, longtemps j'espère, le souvenirs de gens extraordinairement attachants qui ont fait de cette grosse parenthèse un plaisir de tous les jours. Nous voudrions ici les en remercier. Que leurs vies soient aussi belles que ce que sont leurs âmes.

Demain et surtout après demain, commence une nouvelle aventure, nous l'espérons aussi belle que la précédente. J'essaierai de vous tenir informés avec une fréquence supérieure a celle qui est la mienne depuis quelques mois.

Nous vous embrassons tous.

Hasta luego.