Janvier 2012, à l'image de tous ses prédécesseurs, semble se complaire dans un conformisme de classe olympique. Nulle velléité de changement chez celui qui pourtant a tiré le premier dossard de l'année. Nulle audace, le triptyque habituel : ripailles, résolutions et vœux.
Les deux premiers ayant été accomplis avec efficacité et célérité entre le 01.01.2012 à 00h00 et le 01.01.2012 à 10h00, il ne me restait donc qu'à imiter (en mieux j'ose espérer) mon collègue Benoit en envoyant mes vœux au monde, ou, comme nous le disons ici "en el pueblo y al mundo" (oui, je fais des traductions latin - espagnol à l'exactitude faible mais assumée car j'ai fait latin et allemand entre la quatrième et la seconde).
Que donc souhaiter pour cette nouvelle année ? 2011 semble à priori s'être relativement bien passée pour nos proches et très bien pour nous. Le monde, quand à lui, ne semble pas aller vers des jours plus heureux mais mon tableau de marche est déjà fixé : je ne le sauverai qu'à partir du 21 Aout 2013. Il lui faudra donc attendre patiemment que je mette l'ensemble de mes pouvoirs à son service.
Il est toutefois à noter que deux évènements importants vont avoir lieu durant cette année qui commence. La population mondiale va croitre de trois individus issus d'individus qui nous sont particulièrement chers :
- Gaëlle et Pierre-François vont avoir, de
façon simultanée et coordonnée, deux enfants d'un coup d'un
seul. Nous sommes bien entendu très heureux pour eux et très
très heureux tout court. Nous sommes actuellement en train de
confectionner nos capes de tante - oncle - cousine - cousin
avec une application teintée d'impatience.
- Stefania, Ludovic et Agostino vont avoir
une petite fille qui arrive dans une famille heureuse mais, il
faut être honnête, toute entière vouée au culte de feu Steve
J. Souhaitons lui par avance plein de courage car son père est
en plus doté d'une mauvaise foi de classe mondiale puisqu'il
n'est jamais de mon avis et refuse de reconnaitre qu'il a
systématiquement tors.
Sinon, en vrac et dans le désordre (je mets une numérotation pour faire semblant) :
1. Mamie Danièle est venue nous rendre visite du 18 au 27 Décembre ce qui a fait plaisir à toute la famille. Nous avons fait le voyage aller ensemble (voiture - avion - avion) en important frauduleusement du vin et du foie gras. Elle a profité de l'occasion pour faire une cure de sommeil et pour doper le chiffre d'affaire d'Orange. Sa venue à été l'occasion d'un nouveau (mais traditionnel) marathon de bavardage entre Estelle et sa maman (pour l'occasion, nous pouvons d'ailleurs parler d'un Irontongue, pendant féminin et vocal de l'Ironman). Elle a en outre eu la chance d'assister à des évènements culturels majeurs :
. Pièce de théâtre à Alajero avec Paola dans le rôle de l'ange. La représentation était précédée d'une conférence passionnante avec la présentation par son auteur d'un ouvrage de toutologie en espagnol.
. Exhibition de judo à San Sebastian de La Gomera avec passage de ceinture pour nos quatre champions internationaux : Célestine de jaune à jaune - orange et les trois autres de blanc - jaune à jaune. Il est à noter que Roberto, notre professeur de judo, était pour l'occasion assisté d'un maitre judoka (ceinture blanc - rouge, le top du top, bien au dessus de notre ministre des sports semi-alphabète mais homophobe).
. Comme nous recevions un des piliers de la CCI du Gard, nous avons décidé de faire les choses en grand : repas de Noël au restaurant international de l’hôtel Jardin Tecina avec ambiance classe assurée par une pianiste ayant abusé des séances d'UV. J'ai à cette occasion massacré ma belle-mère préférée au jeu de "je reconnais le premier l'air joué par la dame un peu trop bronzée" en découvrant New York, New York. Elle a reconnu tous les autres morceaux mais trop tard, le mal était fait.
2. Les Bompart sont venus du 26 Décembre au 06 Janvier. Ce séjour, comme prévu sous le signe de la nourriture et de la boisson, fut toutefois agrémenté de gros morceaux de sport dont :
. Une plongée avec un gentil teuton dont le style particulier a quelque peu impressionné Olivier. Si l'on combine le tout avec une température de l'eau aux environs de 18°C et une faune aquatique il est vrai peu impressionnante, vous devinerez sans peine que certaines personnes ont râlé. Ont toutefois été aperçus : plein de petits poissons, un très gros, une raie.
. Une location de VTT de descente auprès d'un autre gentil teuton qui a essayé de tuer Olivier en sous gonflant ses pneus (d'où deux crevaisons). Le premier jour nous avons fait Valle Gran Rey - Playa de Santiago en passant par Arure, Las Hayas, Chipude et Igualero. Cela représente 51km et plus de 1500 mètres de dénivelé (on a testé le positif et on a préféré le négatif). Cela a fait 5 heures de montée et à partir de Las Hayas, mon compagnon de route s'est mis à râler de façon ininterrompue jusqu'à Igualero, point presque culminant de notre périple où il a prononcé, alors que je l'encourageai, ces mots à jamais immortels : "Ne me parle plus". Bilan de la journée : deux chutes pour moi et un gros coup au moral pour mon buddy.
Le lendemain nous avons pique-niqué à Laguna Grande et j'ai fait à cette occasion étalage de mes incommensurables talents dans l'art pourtant délicat du barbecue. Nous sommes ensuite descendus (avec, pour ne pas succomber à la monotonie, quelques montées bien raides parfois agrémentées de jolies marches en rondins) avec nos beaux VTT. Superbes chemins et grosses descentes sans crevaison aucune et avec plein de bonne humeur (même dans la remontée d'Imada). Bilan de la journée : deux chutes pour Olivier et une pour moi. L’honnêteté me pousse à souligner que j'ai fait la fin du parcours comme un Dieu vivant.
Nous avons pique-niqué à Nuestra Senora de las Nieves qui comme son nom l'indique n'est jamais sous la neige (mais par contre ont peut apercevoir la neige sur le Teide quand il y en a).
Les enfants ont rencontré les Reyes Magos (les rois mages du coin qui se baladent sur un char tiré par un Berlingo Citroen de la mairie d'Alajero). Célestine a assisté Arthur en lui faisant la traduction simultanée et Balthazar a recommandé à Sidonie de ne pas regarder la télévision plus de trente minutes par jour.
Les Bompart ont découvert qu'à La Gomera il fait beau et doux l'hiver mais que c'est quand même beaucoup plus froid que leur maison de Langlade dont la température intérieure ne descend jamais en dessous de 28 degrés Celsius durant la période hivernale. Les Mejean Paoli étaient donc en short et teeshirt et les Bompart en pantalon, chaussettes, pulls et doudounes. Il a même fallu emprunter une couette et une couverture auprès de Gwen, décidément toujours aussi précieuse.
3. L'anniversaire de Célestine s'est très bien passé et son botellon a été semble-t-il une franche réussite. Le groupe de jeunes filles faisait un bruit tel qu'il en était détectable à plus de 100 mètres.
4. Nous avons rencontré de graves problèmes de livraison en cette fin d'année. Amazon a enterré notre colis à Madrid pendant deux semaines et El Corte Ingles livre l'archipel des Canaries en 21 jours ouvrables (la traversée en bateau dure, et je l'ai testée, moins de 48 heures). Tout est finalement arrivé à bon port bien que trop tard et cette année encore nous avons été particulièrement gâtés (merci encore à tous et toutes).
5. La fin de soirée du réveillon s'est déroulée au Tagoror qui a fait découvrir une spécialité à Olivier : la chope de vodka à 1.50 euro. Voyant le piège se refermer sur elles, Estelle et Lydia ont fui avec les enfants en m'abandonnant lâchement dans les griffes de mon buddy. Il est à noter que Gwen, encore elle, était littéralement satellisée. Elle passait régulièrement, telle une comète en poncho, (sa période de révolution a été mesurée à 21 minutes) pour nous dire qu'on avait l'air super classe et sérieux. Je connais plusieurs moyens de commencer l'année mais c'est un de mes préférés.
6. Je "profite" de l'occasion pour envoyer une pensée toute particulière à Albert qui a décidé cette année d'aller bricoler à l'étage supérieur. Il ne m'a fallu que quelques millisecondes de réflexion pour arriver à la conclusion qu'il fut une des personnes les plus adorables qu'il m'ait été donné de côtoyer. Nul doute que le Ciel, s'il existe, a beaucoup gagné dans ce transfert. La Nature, consciente de sa valeur et ayant horreur du vide, a décidé de le remplacer, dans sa voiture à défaut de le faire dans nos cœurs, par deux futures merveilles qui ne pouvaient rêver de meilleur guide.
Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter à vous, vos familles et vos amis ni plus ni moins que ce que nous nous souhaitons à nous même : la santé et le bonheur tout au long de 2012.
Nous espérons avoir la joie de vous revoir bientôt, souvent et longtemps.
Les MEJEAN PAOLI
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