mercredi 17 novembre 2010

Bonjour les gens ("les gens" se dit d'ailleurs "la gente" chez nos voisins ibériques et c'est au singulier ce qui m'a valu de passer pour un vil analphabète de nombreuses fois),

Je suis donc en France depuis Jeudi dernier pour un stage en entreprise et en milieu froid. Tout se passe bien mais je suis plus que content que ma période croissançogène (néologisme bienvenu en période de crise) se termine demain.
J'ai heureusement farci mon séjour de nombreuses sorties qui m'ont permis de quitter mon bocal pharmaceutique :
. Jeudi soir et Vendredi matin à Nîmes (j'ai acheté plein de trucs pour aider notre PIB).
. De Samedi midi à Dimanche soir en Ardèche. Nous avions la visite de mes oncles Jean-Marc et Michel et ce fut l'occasion d'un magnifique lâcher de grandes bouches. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés papa, Michel et moi à gravir les pentes escarpées de l'Escrinet par un Dimanche matin froid, venteux et pluvieux (l'équipe médico-technico-journalistique était composée de Clément et Jean-Marc). A part cela nous avons bien bu et mangé.
. Dimanche soir chez les Bompart avec des conversations de haute teneur philosophique et un film d'art et d'essai (2012) immédiatement suivi d'un débat "Imaginez l'aménagement intérieur du vaisseau français en cas d'apocalypse sous la présidence de Nicolas S. : pour ou contre le revêtement intérieur intégral en moquette rouge".
. Lundi midi, repas chez Mike et Marie-Odile. Malgré l'achat d'un chargeur hyperintelligent, il n'a pas été possible de ramener à la vie les batteries de ma 900 MHe. Nous l'avons démarrée avec des câbles mais la cause est entendue, Jésus n'aura pas d'équivalent à Connaux. Par contre, ces quelques centaines de mètres effectuées au guidon d'une moto ont achevé de me convaincre qu'il faut vraiment que j'investisse dans un nouveau véhicule à deux roues.
. Mardi soir, retour chez les Bompart pour une soirée gâchée par un choix cinématographique désastreux de la part du maître de maison. Nous avons toutefois assisté au premier dépannage informatique entre la France et les Canaries. Un grand moment de rigolade car la geek à l'autre bout n'était autre qu'Estelle qui proposait, à chaque ligne de code, des solutions alternatives à un Olivier au bord de la crise de nerfs.
. Ce soir je m'en vais à Montpellier pour manger avec Pete et Clément.

Sinon :
. Nous avons internet depuis Jeudi dernier mais la connexion nécessite l'attention quasi permanente d'Estelle pour fonctionner.
. Marin est, semble-t-il, déjà entré dans sa crise d'adolescence : il soutient sans faillir à sa mère que deux et deux font cinq et qu'elle n'y comprend rien.
. Tonton Pete a eu 33 ans le 12 Novembre et Margot moins un peu plus tôt
. Clément se demande actuellement s'il ne va pas changer de carrière sportive. Le sumo semble actuellement plus le tenter que le basket. Personnellement, cela va peut-être me permettre d'être moins ridicule en snowboard cet hiver.
. Virgile et Anne-Claire sont allés, une semaine durant, faire les capitalistes sanguinaires exploitant les masses laborieuses nord africaines à Djerba.
. Notre vendeuse de fruits et légumes (qui fait beaucoup pour la croissance du PIB canarien) nous a fait découvrir un fruit fabuleux : la pitaya. C'est très bon mais surtout la couleur de la chair est absolument incroyable.
. Nous avons eu un joli remaniement. Je vous signale juste la disparition du bouclier fiscal et de l'ouverture, comme quoi même les imbéciles changent d'avis.
. Nous avons une nouvelle immatriculation pour la Corolla.
. Ma progression en apnée est grandement freinée par un employé du port de Playa Santiago. Dès qu'il y a un peu de vagues, il m'interdit d'aller plonger. Mercredi dernier, je l'ai feinté en allant en douce à Tapahuga. L'eau était un agitée et donc moins transparente que d'habitude mais ce fut tout de même très agréable.
. Nous avons testé le restaurant (le Tagoror) de nos nouveaux voisins avec la maman d'Estelle. Le cadre est très joli, la nourriture excellente et les prix très raisonnables.
. Estelle et sa maman ont testé le Golf de Tecina. Elles ont pris des cours avec un écossais prénommé Ian qui semble tout a fait charmant et pédagogue (comme moi sur un voilier en fait). Elles ont même gagné un joli diplôme.
. Olivier m'a donné à lire un livre (en anglais) sur Drupal. Je suis persuadé que cela me permettra de briller en société (plus qu'avec un vulgaire Houellebecq, fut-il goncourisé).
. Nous avons vaincu le sommet de La Gomera. Le Garajonay (qui donne son nom au parc, de ce fait homonyme) qui culmine à 1487, offre une vue panoramique sur toute l'île. Il parait même que par temps très clair, on peut voir La Palma, El Hierro, Tenerife et même Gran Canaria. Ce jour là il n'y avait pas un nuage mais aucune île n'était visible. La faute à un vent de sable venu d'Afrique qui trouble le bleu habituel. Les gens du coin l'appellent "La calima" mais je ne suis pas sûr et je n'ai rien trouvé via Google.

Il est maintenant temps pour moi de vous quitter. Le devoir m'appelle et les tresquois en détresse ont besoin de mon aide.

J'espère qu'il n'en est rien pour vous.

A bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

mardi 26 octobre 2010

Une nouvelle glaciation


Bonjour,

Conscient que certaines personnes me soupçonnent d'être un tantinet excessif, je vais tâcher d'écrire de façon aussi factuelle qui soit.
Je suis actuellement dans la pharmacie de Tresques, à l'heure de la fermeture et dehors, les éléments (enfin surtout un) sont déchainés. Il fait un vent à décorner les escargots et comme il fait nuit et que Claude A. est un visionnaire incompris, il fait un froid polaire (je vous rappelle que je suis présentement on ne peut plus factuel). Il fait tellement froid que les canalisations on gelé et que je vais devoir aller me laver dans le Rhône après avoir cassé la couche de glace qui le recouvre intégralement (là, certains d'entre vous auront détecté des failles dans ma factualité). Heureusement que mon régime n'a pas totalement ôté la couche de graisse brune dont je me suis patiemment recouvert tout au long des ces dernières années, j'aurai pu y laisser la vie. Je me sens un peu comme Rahan, le fils des âges farouches.

Au même moment, ma femme et mes nombreux descendants sont dans un piscine non chauffée à barboter sous un plaisant soleil.
Inutile de vous dire que je suis bien content de ne pas être avec eux.

Aujourd'hui est néanmoins un jour heureux puisque Clément est sorti de l'hôpital avec la ferme intention (normalement justifiée) de ne pas y remettre les pieds avant un bon moment. Cette grandiose nouvelle me réchauffe tant le cœur que je ne me rend presque plus compte que même à l'intérieur, mes doigts sont froids et engourdis (factuel).

Je vous laisse donc pour aller tenter de faire cuire quelques aliments dans ma retraite solitaire.

Et comme diraient les costariciens, qui sont des gens forts religieux (un peu comme Paola), en ces temps d'incertitude :

Hasta mañana, si Dios quiere.

Le MEJEAN PAOLI des glaces

vendredi 22 octobre 2010

Interlude français



Pour des raisons familiales, et grâce à l'extraordinaire flexibilité de Marie-Odile que je remercie encore, je suis en France du 22 au 29 Octobre.
Je commence cette note alors que je suis encore à Pueblo Don Thomas d'où nous parviennent quelques faibles bribes de l'agitation qui règne en France. J'espère que j'arriverai à rejoindre Montpellier Vendredi soir car j'ai prévu de faire le trajet en provenance de Girona par le train (billet Renfe mais trajet majoritairement sur le sol français). Avant que les désagréments ne me fassent changer d'avis, je suis plutôt pour cette contestation puisque la réforme me semble (de mon point de vue d'hypermétrope astigmate) foncièrement injuste.
Je suis d'accord qu'il faut travailler plus longtemps mais les efforts doivent être équitablement répartis. Il faut bien se rendre compte que finalement, quand on tape toujours sur les mêmes, ils finissent par s'en apercevoir (ça, cela fait longtemps, ils ne sont pas plus cons que les autres quoi que certains en pensent) mais surtout un beau jour ils finissent par en avoir un peu marre et le font savoir. Comme le dirait l'autre : gentlemen, start your engines !
Sinon à part ces considérations hautement philosophiques :
. A la récréation, les camarades de classe de Marin mangent des caillettes (je ne m'abaisse même pas à expliquer ce que sont les caillettes, monument gastronomique s'il en est). Après vérification, ce sont des galletas (prononcer gayétas) qui sont des petits gâteaux.
. Paola et moi commençons à savoir siffler comme les vieux gomériens qui silbotent. On plie l'index, on le met dans sa bouche, on souffle et ça fait un sifflement. Bientôt un démonstration sur Youtube.
. J'ai commandé quatre kimonos de judo (prononcer youdo) chez Decathlon (120, 130, 140 et 170 cm) et je les récupère Samedi après-midi à Montpellier. Sidonie croit encore qu'elle fait du kung-fu ou du karaté (cela dépend des jours).
. L'autre jour, en attendant le ferry d'Estelle, nous avons vu en groupe d'une dizaine de dauphins à 20 mètres au large de l'entrée du port. L'un d'entre eux a fait trois fois une jolie pirouette hors de l'eau.
. Au informations télévisées canariennes, j'ai vu (et entendu) Dominique Strauss-Kahn parlant anglais et doublé en espagnol. Je ne m'en suis toujours pas remis.
. Les cours de religion portent de plus en plus leurs fruits. Paola, en regardant la couverture d'un des livres comiques que j'ai emprunté à tonton Virgile ("La guerre de trente ans : 1618 - 1648" de Henry Bodgan) s'écrie : "Il y a plein de Jésus morts". Il y a en fait un dessin avec des cadavres dont certains sont en position de "crucifié allongé". Sidonie lui réplique : "Jésus n'est pas mort puisqu'il s'est envolé". Je lui fait remarquer que Jésus est mort et qu'il est ensuite ressuscité (j'ai une solide formation en théologie fondamentale). Sur ce, Sidonie me regarde avec un sourire moqueur et me dit : "Ah ah, c'est ça !". Je suis allé brûler une bougie anti-moustiques pour expier les péchés de ma descendance.
. Marin a eu quatre ans le 17 Octobre. La canne à pêche qu'il attendait depuis des mois est arrivée à cette occasion et nous l'avons testée, entre hommes, ce Jeudi. Nous n'avions ni appâts, ni plombs, ni bouchon et comme on pouvait s'y attendre, aucun poisson ne nous a fait l'amitié de venir se suicider sur notre hameçon.
. Lors de l'absence d'Estelle, nous avons fait la connaissance de Jesus (par le même, celui-ci n'a par marché à la surface de la piscine), Maria-Jose et Helena. Ce sont les propriétaires de l'appartement au dessus du nôtre. Ils sont très gentils et habitent à Gran Canaria. On a pas mal discuté (enfin surtout pour moi qui discute rarement avec des inconnus) et ils sont venus manger à la maison. Comme j'étais alors un père célibataire, ils ont apporté la nourriture et l'ont cuisiné chez nous. J'ai alors pu découvrir les secrets de la cuisine espagnole. En fait, il n'y en a qu'un : une consommation illimitée d'huile d'olive. Sans exagérer, ils ont passé au moins 750ml dans la soirée. Nous avons mangé : gaspacho, salade verte, frites maison et croquetas (des sortes de boulettes très bonnes). Comme je sais quand même recevoir, j'ai ouvert la bouteille de "Terre promise" apportée par Ludovic et Stefania. Il était excellent et ils ont beaucoup aimé. Leur appartement est à la location si quelqu'un est intéressé.
. Sidonie est en ce moment même à un anniversaire et Paola est invitée Dimanche. Célestine, dont le carnet de bal est encore vierge, se désespère.
. Mercredi, nous avons acheté du thon chez le poissonnier de San Sebastian et les 1250 grammes n'ont pas entendu les douze coups de minuit. Non, nous n'avons pas ni pendule ni clocher proche, c'est une de mes fameuses formules ampoulées pour dire qu'en deux plats (un thon à la tahitienne et des pâtes au thon, aux olives et à la sauce tomate), nous avons tout mangé dans la journée.
. La curiosité linguistique du jour. En espagnol, pluie de dit lluvia. Par contre pluviomètre se dit pluviometro. Peut servir dans un cocktail où l'on se fait un peu ..... .
. La curiosité administrative du jour. Playa Santiago n'est pas un village mais un quartier. Il est de plus muni en son milieu de la limite entre les communautés de San Sebastian de La Gomera (à l'Est) et Alajero (à l'Ouest). Nous habitons à l'Ouest de la frontière et les enfants vont à l'école à l'Est. A la différence des belges, les vietnamiens (avant que l'unité du pays ne se fasse grâce à ma seule naissance et non pas, comme le prétendent certains historiens, du fait de l'oncle Hô) et des coréens, la coexistence est parfaitement pacifique.
. Je suis maintenant dans le Benchi Express en partance pour Los Cristianos via San Sebastian. Le temps est clair, la mer est plate, le renard est dans sa tanière. Dans 13h30, je serai normalement dans l'appartement de Clément à Montpellier.

Excellente journée à tous.

Les MEJEAN PAOLI

lundi 11 octobre 2010

Trithérapie

Cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes installés à Playa Santiago. Force est de constater que nous nous habituons facilement à la vie gomérienne, largement aidés, il est vrai, par les conditions plus que propices. Le temps est absolument parfait : mélange de soleil, de ciel bleu ayant le bon gout de faire de jolis dégradés avec celui du ciel, brise rafraichissante à l'ombre. Le rythme de vie est approximativement celui de la cote caraïbe du Costa Rica et on se surprend parfois à essayer de ralentir un pas déjà fort tranquille tout en essayant de faire le plus de bruit possible (malgré la faible vitesse de déplacement) en raclant consciencieusement les tongs sur la chaussée.
Les enfants s'intègrent selon des rythmes qui leurs sont propres avec, dans l'ordre décroissant : Paola, Célestine, Sidonie et Marin. Marin qui toutefois, et à son corps défendant, laisse peu à peu infuser l'espagnol en lui. Pour preuve, sa sortie remarquée du bar "La Chalana" lorsqu'il ponctua son départ par un tonitruant "Adios guapa" à l'attention de la serveuse qui est aussi aide à la cantine de l'école. Cette expression peut être traduite par "Au revoir beauté". C'est dans ce même bar que nous avons rencontrée Gwenaëlle (nous sommes poursuivis par les bretons qui nous suivent à chaque étape de notre vie : Carole puis Ingrid et Erwann puis Gwenaëlle et surement beaucoup d'autres que nous n'avons pas détectés). C'est la maman de Mateo qui est en classe avec Célestine. Elle est fort gentille et nous avons discuté un bon moment. Ils vivent ici depuis 6 ans en provenance d'Israël où ils avaient vécu 15 ans. Son mari est pécheur mais uniquement pour sa consommation familiale (comme quoi je ne suis pas le seul a avoir une profession non rémunératrice). Ils sont venus en vacances et ont décidé de s'installer. J'ai l'impression qu'ils ont une philosophie de vie assez proche de la notre.
Nous avons aussi rencontré Corinne, belge francophone qui fait des spectacles de marionnettes. Elle est ici pour se rapprocher de sa fille et de sa petite fille.
Dimanche dernier, Paola nous a démontré les progrès réalisés en théologie fondamentale depuis qu'elle a des cours de religion. En entrant dans la cuisine elle a dit : "Pion pion, c'est le jour du Seigneur, on fait des maths".
En parlant de maths (habile introduction d'un nouveau sujet), je me suis aperçu d'un curieux phénomène. En 2010, la famille MEJEAN PAOLI a 100 ans tout rond soit 37+34+10+9+6+4. Je pense qu'avec cette nouvelle, vous dormirez mieux ce soir.
Lors de la visite de nos amis, nous avons découvert un sport tout à fait captivant : "les bolas en couple mixte". Olivier et Ludovic ont été subjugués et se sont engagés à promouvoir cette discipline dans leurs régions respectives.
Maintenant attaquons la partie difficile des nouvelles du jour. Malgré des températures très largement supérieures à celles que vous pouvez connaitre en France, Estelle a froid ici et veut importer une polaire aux Canaries. Notre intégration n'étant pas achevée, j'ai peur que cette action pour le moins surprenante ne la compromette gravement.
Dernier point et non des moindres : je n'arrive pas à mettre les accents circonflexes sous Ubuntu. Merci de me pardonner les omissions.

En guise de conclusion, je voudrai rappeler que mon épouse a abandonné le domicile conjugal (et donc le lit) depuis maintenant trois jours. Les enfants sont alimentés, la maison resplendit, la lessive est à jour, les cours du CNED sont effectués et nous n'avons jamais été en retard le matin. Seule ombre au tableau : j'ai une sorte de migraine perpétuelle qui me force à prendre quotidiennement mon mélange magique : 1000mg de paracetamol, 1000mg d'aspirine et 400mg d'ibuprofène. Quand je vous dis qu'elle ne me manque pas !

Un bonjour de Playa Santiago (climat subtropical sec selon les cours de Conocimiento del medio de Sidonie).

Les MEJEAN PAOLI

jeudi 23 septembre 2010

Adaptation

Une des qualités dont j'espère que mes enfants seront dotés plus tard est la capacité d'adaptation. Elle est pour moi plus qu'importante car elle est utilisée chaque fois que la vie (et les occasions sont nombreuses) décide de nous envoyer une nouveauté dont nous nous serions parfois bien passé.

C'est dans cette optique que nous avons décidé de quitter quelques temps Connaux et l'existence relativement tranquille que nous y avions.

L'arrivée au Costa Rica fut en cela un changement plus que formateur car les points communs avec notre existence d'avant n'étaient pas nombreux.

Les enfants se sont adaptés en un temps record et une facilité déconcertante. Leur quotidien costaricien était pour eux absolument aussi commun que ne l'était auparavant le modèle connaulais (comme ça, vous connaissez le nom des habitants de Connaux).

Notre arrivée à La Gomera (et plus précisément à Playa Santiago) fut moins dépaysant mais les apparences sont parfois trompeuses :

. Il y avait plein de francophones à l'école de Playa Chiquita et ici nous n'avons trouvé qu'un garçon de l'âge de Célestine (avec lequel les relations sont tendues mais vous me connaissez, j'aurais plutôt tendance à m'en féliciter).

. Au Costa Rica, nous avons appris à écrire avec des lettres minuscules séparées et ici il nous faut réapprendre à écrire en attachant les lettres.

. La Gomera parle castillan mais un castillan un peu différent de celui que nous avons appris l'année dernière.

. Ici il fait moins chaud mais le soleil tape fort et laisse de jolies ombres chinoises (rouges) sur notre peau laissée découverte.

. L'année dernière on vouvoyait tout le monde et on disait « Maestra » à la maitresse. Ici, on tutoie et le maître de Sidonie ne répond qu'à « Felipe ».

. Les machettes d'ici n'ont pas la même forme que celle ramenée de Bribri.

. Ici il y a l'ADSL mais le technicien met plus de trois mois pour passer alors finalement on a moins internet qu'à la maison de Carl où l'on piratait le réseau de « Casa Viva ».

. Pour aller à l'école de Playa Chiquita, nous avions les vélos et on mangeait dans la cour le repas préparé par les parents. Ici, on prend le bus (la guagua) et les trois grandes mangent à la cantine.

. Ici les routes sont en parfait état mais il y a beaucoup moins de monde qui y passe dessus.

. Ici l'éclairage public s'éteint avec le jour qui se lève.

. Ici la jungle, le sable blanc, les animaux et la mer tiède sont remplacés par une succession de falaises, une mer fraiche, des lézards et des plages de sable (un peu) et de galets (beaucoup) noirs. A ce propos, j'ai découvert ici un son très particulier. Il s'entend lorsqu'une vague assez grosse se retire après avoir gravi le rivage. En repartant, et emmène avec elle des galets qui en roulant les uns sur les autres font un son très agréable.

. Ici la vie est rythmée par le passage des ferries Fred Olsen qui passent à toute allure en direction de El Hierro ou de Valle Gran Rey.

Nous n'aurons donc pas internet cette année car l'abonnement est de un an minimum et il n'aurait commencé que fin Novembre (au mieux). On utilise donc le wifi du Contry Club (prononcer «countri cloubé » dont nous sommes maintenant membres (c'est la grande classe capitaliste sanguinaire exploitant les masses laborieuses).


Nous avons redécidé d'importer notre Corolla à La Gomera. La nouvelle tentative aura lieu du 16 au 18 Janvier 2011. En attendant, nous avons troqué notre Opel Astra de chez CICAR pour une Nissan Micra de chez « La rueda ». Cela nous coûte un bras mais un aller (en Septembre) – retour (en Décembre) avec la Corolla nous prenait un avant-bras et huit jours de trajet.

Nous avons reçu le CNED et les enfants ont commencé à travailler. Cette année, une partie des devoirs se fait sur internet. Cela tombe bien, nous n'avons pas internet dans l'appartement.

Mon écran de 23 pouces a été bloqué quelques jours à la douane (il manquait la facture) juste pour que je ne puisse pas faire le malin quand les Bompart et les Lacroix seront là.

Oui, vous avez bien lu. Dès demain, et en deux vagues successives, nous allons recevoir nos tout premiers invités. Nous sommes absolument ravis et impatients de les voir arriver.

J'ai élagué notre palmier et je suis assez content du résultat obtenu. Des photos viendront dans quelques jours.

Nous avons eu une coupure partielle d'électricité pendant trois jours. Ce n'était qu'une ligne du disjoncteur (habilement cachée) qui était descendue. Estelle, stressée par cet état de fait contre lequel nous ne savions pas quoi faire, a décidé de toucher l'alarme pour voir si cela arrangerait nos affaires. Résultat : trois heures de sirène hurlant dans la maison et personne pour nous aider. Nous avons fini par trouver le code de désactivation : 1234. J'ai, à cette occasion, découvert qu'un son peu engendrer une très grande douleur. Je n'avais jamais testé. Estelle est depuis ce jour célèbre dans toute la résidence.

Je pense que c'est tout pour aujourd'hui. Nous espérons que vous allez tous bien.

A bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

vendredi 17 septembre 2010

Petit précis à l'usage du voyageur

Une question revient fréquemment dans les nombreux courriers que m'envoient mes lecteurs du monde entier :
"Mais comment donc faites-vous Jérôme (ils me vouvoient, c'est plus respectueux) pour gérer quatre enfants en sachant que l'efficacité de votre charmante épouse est grandement diminuée par la quantité d'alcool circulant perpétuellement dans son sang ?"
La réponse est comme toutes les bonnes réponses : simple. Il n'y a pas de truc, seule une parfaite organisation permet cet exploit quotidien.
Un exemple parlant mieux qu'un long discours, je m'en vais vous en narrer un.
Nous avions décidé d'importer notre vaillante Toyota Corolla afin d'éviter d'acheter un véhicule sur place malgré une incompétence crasse en mécanique.
Nous avions trouvé un plan comme les aime Hannibal dans l'agence tous risques.
. 17 Septembre 2010 : Tresques - Portimao en voiture
. 19 Septembre 2010 : Portimao - Santa Cruz de Tenerife en ferry
. 21 Septembre 2010 : Santa Cruz de Tenerife - Los Cristianos en voiture
. 21 Septembre 2010 : Los Cristianos - San Sebastian de La Gomera en Ferry
. 21 Septembre 2010 : San Sebastian de La Gomera - Playa Santiago en voiture.
L'autre avantage : nous permettre d'importer une demi tonne de merdouilles dont nous avons moyennement besoin (comme par exemple la machine à coudre de Mamie Jojo).
Or, nous sommes le 17 Septembre 2010, il est 13h56 et le Benji Express dans lequel je me trouve va appareiller pour La Gomera.
Distorsion spatio-temporelle due au réchauffement climatique ? Cela se pourrait mais non, j'ai juste trop attendu pour acheter mes billets et il n'y avait plus de place dans le Portimao - Santa Cruz de Tenerife.
J'ai donc sorti un plan B comme on apprend à en faire au Costa Rica où rien ne marche comme prévu.
Hier soir, j'ai testé le bus Eurolines entre Nîmes et Gerone (37 euros). Le ticket dit qu'il faut y être une demi heure avant le départ pour enregistrer le billet. C'est une bonne idée mais il n'y a personne et le bus avait 25 minutes de retard. Alors que j'allais me suicider, j'ai aperçu un vieux monsieur avec deux grosses valises. Il attendait lui aussi et semblait connaitre le système, je me suis donc détendu. Nous nous sommes arrêtés 50 minutes (sans aucune explication) sur une aire d'autoroute juste avant Narbonne puis 15 minutes à Narbonne soit 25+50+15 = une heure et demi de retard probable. J'ai donc commencé à ausculter les vitres pour voir si je pourrai me jeter hors du bus en route pour mettre fin à mes souffrances puis nous sommes arrivés à la gare routière (et ferroviaire) de Gerone à 04h30. Le bus pour l'aéroport étant à 05h00, j'en ai profité pour faire la connaissance de Georges.
Alors ce qu'il m'a dit :
. Il est égyptien de naissance
. Son père était ministre de la santé et sa mère pianiste
. Il a 62 ans
. Il habite en Pologne où il a été garde du corps (de la successeur de Lech Walesa entre autres)
. Il a une maison au Caire
. Il arrivait des Pays Bas où il a été emprisonné quelques heures pour avoir tabassé un homme de deux mètres qui voulait lui voler sa valise (il mesure au maximum 1,60 mètre). Il a du payer 1500 euros pour sortir.
. Il parle sept langues
Les seules choses dont je suis sûr :
. Il parle espagnol et anglais
. En anglais il ponctue chaque phrase par "fucking shit".
. Il s'est planté d'aéroport et a confondu Barcelone avec Gerone-Barcelone.
J'ai passé avec lui deux heures surréalistes mais ça m'a occupé.
Sinon le reste du voyage s'est bien passé.
Le bateau a appareillé et je pense à Estelle (qui me manque mais ce n'est pas le sujet). La mer est presque plate et pourtant cela bouge pas mal avec ces mouvement de grande amplitude qui font remonter l'estomac et la salive.

Aujourd'hui est un jour spécial puisque mon petit frère Pierre-François (il est plus jeune de quatre ans et plus petit d'un centimètre ce qu'il ne veut pas reconnaitre) vient de ce pacser avec la délicieuse Gaëlle. Souhaitons leur une vie de bonheur.

Excellente journée.

Les MEJEAN PAOLI

mercredi 8 septembre 2010

Un nouveau départ

Aujourd'hui est de ces jours particuliers que vivent de façon métronomique tous les parents de nos civilisations hypercaloriques et pourtant dépressives. Aujourd'hui est un jour ambigu. Aujourd'hui correspond au premier jour d'une longue période d'apprentissages académiques mais pas seulement. A cet instant, les parents invoquent tous les fétiches du monde pour que cette journée se passe le mieux (et le plus rapidement) possible. Aujourd'hui c'est la joie et la peur symbiotiques et synergiques.

En un mot comme en cent : aujourd'hui est le jour de la rentrée.

Nous autres gomériens (oui je ne suis gomérien que depuis cinq jours mais aux gomériens bien nés, la valeur n'attend pas le nombre des années) commençons avec un peu de retard sur nos collègues français mais comme l'a fait si justement remarquer Sidonie, nous avons du prendre l'avion et le bateau pour arriver ici, ceci expliquant et/ou excusant cela.

Hier soir nous avons fêté la fin des vacances d'été et souhaité (avec du vin blanc, du jus d'orange, du jus poire-ananas, du coca-cola et des chips à l'huile d'olive) que cette nouvelle année scolaire soit la plus agréable et la plus profitable possible.

Estelle est liquide depuis plusieurs jours, les enfants viennent de prendre leur dose d'adrénaline et je suis tel un capitaine de supertanker ukrainien et raide mort en pleine tempête au ras de cailloux : splendide de calme. D'un autre coté, ça aurait l'air de quoi un capitaine ukrainien (et raide mort) qui pleure ?.

Ne goûtons toutefois pas notre plaisir : les enfants vont faire leur troisième rentrée d'affilée dans un pays différent et comble du (heureux) hasard, il n'est pas francophone. La Providence (je suis reconnaissant, j'ai mis la majuscule) nous permet toujours d'avoir la vie que nous choisissons et c'est quelque chose que nous ne saurons jamais apprécier à sa juste valeur.

N'ayant pas encore internet, nous ne savons rien de ce qui se passe dans le monde. Pour nous rien n'existe au delà des montagnes à l'arrière et de la mer à l'avant. Non contents d'avoir choisi une petite île perdue au milieu de l'Atlantique, nous avons opté pour une résidence peuplée de quelques rares (et vieux) anglais, de quelques femmes de ménage et autres jardiniers portugais et de deux maitres nageurs espagnols, le tout perché au dessus un village gomérien qui, une fois passée la fièvre de la bulle immobilière, retombe comme par magie et avec délectation dans la torpeur amnésiante qu'il n'aurait jamais du abandonner.

Je suis d'accord, il faut aimer le vide, mais je vous prie de me croire sur parole, lorsque c'est le cas, c'est vraiment, vraiment bon.

Rassurez vous, la réalité de derrière les montagnes revient très vite. Vendredi matin je prend le ferry puis l'avion puis la voiture pour retourner travailler en officine.

Même pas mal comme dirait l'autre après avoir pris un vol dans le bac à sable.

A bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

dimanche 5 septembre 2010

S'éloigner de la civilisation ... ou pas.

C'est d'une chaise longue Ikea, avec un doux chant de grillon à l'oreille et une brise marine flattant mon délicat épiderme que je vous envoie quelques nouvelles, fraiches elles aussi.
Le voyage s'est très bien passé si ce n'est Célestine qui a fait le don anonyme d'un collier aux toilettes de l'aéroport de Girona.
Nous avons récupéré nos attestations de résidence canarienne (la classe) ce qui aura été d'une incroyable facilité.
Cette fois-ci nous avons loué une fabuleuse Opel Astra chez Cicar. Elle est très propre et bien équipée. On a frôlé le sans faute car une seule et unique chose manque : le moteur. Je m'étais entrainé avec la Seat d'Olivier et Lydia mais je pense que notre voiture est un ton au dessous au niveau puissance et surtout couple. Quand on connait les pentes dont notre nouveau caillou est abondamment pourvu, on imagine sans peine les grands moments de solitude vécus lorsqu'on rentre deux ou trois rapports et que rien ne se passe.
L'appartement est très beau et très agréable. La résidence est comme prévue presque déserte et, et ceci n'était pas prévu, presque totalement détenue par nos amis d'outre Manche qui rougissent au soleil (et qui accessoirement perdent beaucoup d'argent avec cet investissement).
Ce matin nous sommes allés à San Sebastian (30 minutes de route et environ 25 kilomètres) où nous avons découvert un "grand" supermarché habilement situé à côté d'un marché. La vie est objectivement moins chère qu'en France (la boucherie est par exemple moitié prix).
J'ai passé une heure chez Telefonica où j'ai acheté un téléphone portable et où j'ai pris un abonnement téléphone et internet. Le vendeur était très agréable et patient avec mon espagnol de crèche. Il a manqué faire une crise cardiaque quand je lui ai dit, au bout d'une demi heure de fastidieuses démarches administratives, que je n'avais ni Windows XP, ni Vista, ni Seven mais Ubuntu. Après vérification, cela semble être compatible, nous verrons bien.
Célestine a trouvé la piscine mais nous ne l'avons pas encore testée.
Ce soir nous allons visiter Playa Santiago.
La Dorada est à 0,51 euro la canette de 33cl ce qui me permet d'envisager une relation de couple éthylique mais apaisée avec ma douce et tendre.

Ici, il fait très chaud au soleil mais l'ombre est un infini bonheur.

Excellente journée et à très bientôt.

les MEJEAN PAOLI

vendredi 3 septembre 2010

Todo bien !

Bonjour à tous,

Nous sommes sur le Bonanza Express entre Tenerife et La Gomera.
Les enfants jouent dans leur coin, Estelle somnole sous la climatisation et je guette les dauphins et les baleines. Il fait beau et nous sommes bientôt arrivés.
Tout s'est bien passé jusqu'à présent et cela devrait continuer jusqu'à notre destination maintenant fort proche.

Plus de nouvelles très prochainement.

Excellente journée.

Les MEJEAN PAOLI

jeudi 26 août 2010

Un été en France

Bonjour à tous,

Mon très (trop) long silence estival prend fin aujourd'hui car nous venons de recevoir la confirmation (presque) définitive de l'agence immobilière grâce à laquelle nous allons louer un appartement à Playa Santiago sur l'île de La Gomera. C'est donc en ce glorieux 26 Août 2010 que la partie canarienne de nos pérégrinations commence officiellement. Tout n'est pas pour autant déjà fait.
Nous avons :
. Un appartement.
. Les billets d'avion avec le droit de transporter 90 kilos de trucs variés (hors armes de destruction massive) le 03 Septembre entre Girona et Tenerife Sur.
. Plein de vêtements et d'objets divers pour votre vie de là-bas.
. Envoyé les dossiers d'inscription des trois filles au CNED.
Il nous reste :
. A changer les enfants d'école (de San Sebastian à Playa Santiago).
. A trouver un véhicule (je rêve d'un BJ42 comme la fabuleuse Preciosa de Frédérique).
. A envoyer les trente kilos de CNED à La Gomera par la poste.
. A récupérer nos bagages laissés en dépôt à Agulo.
Comme d'habitude, nous comptons sur notre bonne étoile pour que tout se passe le mieux possible.
Par ailleurs et comme escompté du fait de notre franc rapprochement du continent européen, nous avons appris avec joie que les familles Lacroix-Bertoldo et Bompart-Peiron ont déjà réservé leurs billets Ryanair (des prix bas et des avions ponctuels mais un site internet pourri et des pratiques commerciales pour le moins spéciales) pour venir passer quelques jours avec nous. On se régale d'avance de les voir arriver là où nous ne sommes pourtant pas encore.
Sinon cela fait deux mois et demi que nous avons quitté le Costa Rica. Le retour a fait l'effet un lavage de cerveau car nos neuf mois tropicaux nous semblent appartenir à un passé beaucoup plus lointain. C'est assez surprenant et parfaitement inexplicable.
A part ça et en oubliant bien entendu une foule de choses pourtant essentielles :
. On a passé un très bon été entre le Gard et l'Ardèche.
. Les enfants ont passé d'excellentes vacances dans la famille.
. On a revu plein de gens et on en a loupé d'autres mais on se rattrapera sous peu je l'espère.
. On a fêté les anniversaires de :
. Guy
. Jackie
. Agostino
. Lydia
. Estelle
. Paola
. Frédérique
. Jérôme
. On a oublié celui d'Audrey (bon anniversaire et désolé) le 23.
. J'ai (presque) fini le site de Manzanillo et Stéphanie s'apprête à lancer le plus gros spam de l'histoire de la côte caraïbe du Costa Rica.
. Je me suis mis à Ubuntu et Drupal pour la plus grande joie d'Olivier et la plus grande tristesse d'Estelle.
. On a déménagé Pierre-François et Gaëlle chez Pierre-François & Gaëlle et Clément, qui a horreur du vide, a aussitôt emménagé dans la coquille laissé vacante par son ainé.
. Virgile et Anne-Claire ont eu aussi changé de coquille et sont devenus de vils propriétaires terriens.
. Virgile est allé en colonie de vacances pour apprendre à tuer des viets et/ou des allemands. Il est revenu ravi et les cheveux plus courts.
. Nous avons travaillé une semaine à la pharmacie de Tresques. Cela m'a permis de confirmer que je ne suis effectivement pas fait pour ce travail et plus généralement pas fait pour le travail du tout. Liliane ayant refusé de céder à mon charme pourtant ravageur, je retourne à Tresques le 11 Septembre (soit, je vous le rappelle, 8 jours après mon arrivée à La Gomera) pour une semaine de dur labeur.
. J'ai récupéré la Copen mais pas la 403 et je n'ai rien fait pour la 900 MHe (la honte).
. Nous avons navigué jusqu'à Sète avec les Bompart et ce fut bien agréable. Il faut dire que Sète est une jolie ville et que le vent a toujours soufflé dans le bon sens ce qui est très rare.

Ne voulant pas que vous repreniez l'habitude de courrier trop longs et étant un peu à court d'idées, je vais prendre congé de vous et vous souhaiter une très agréable journée.

Ici, au Grau du Roi, il fait gris mais très chaud, à vous les studios.

A très bientôt j'espère.

Les MEJEAN PAOLI

jeudi 5 août 2010

Pas d'affolement

Non, vous ne rêvez pas, je ne me suis pas remis à écrire pour donner des nouvelles.
Ce n'est pas que nous ne faisons plus rien (bien au contraire) ni que ce que nous faisons est inintéressant (itou) mais il semblerait que la période ne soit pas à l'épanchement narcissique. N'étant pas de nature à forcer les choses, je fais contre mauvaise fortune bon cœur et j'attends des jours plus prolifiques.
J'espère que notre délocalisation prochaine aura sur mon inspiration un effet salvateur.
Si je trouble aujourd'hui votre journée de Jeudi, c'est pour vous faire part de la "naissance" du site de Manzanillo.
Contrairement à ce que la majeure partie de mon lectorat croit, je n'ai pas passé mon temps au Costa Rica à ne rien faire et à boire de la bière (ça, c'était mon épouse). J'ai aidé à la fabrication du site internet du village de mes rêves.
Il est en ligne depuis hier et je me paie aujourd'hui une séance d'auto-promotion gratuite.
Allez donc le voir, vous serez beaux, riches et intelligents (garanti).

www.manzanillo-caribe.com

Les commentaires élogieux et dithyrambiques sont acceptés et encouragés, les autres simplement admis.

Excellente journée à tous.

Les MEJEAN PAOLI

mercredi 7 juillet 2010

Approximation

Cela va bientôt faire un mois que nous avons quitté Puerto Viejo par une belle journée ensoleillée. La tristesse et la nostalgie n'étaient pas à l'ordre du jour car cela aurait été faire injure à notre séjour là-bas. Nous sommes un mois plus tard et rien n'a changé. Nous ne verrons pas avant très longtemps ceux qui ont partagé nos vies durant ces neufs mois et c'est la vie. Nous ne verrons sans doute pas non plus tous ces endroits magiques et c'est sans doute mieux ainsi car nous avons trop peur d'être déçus par ce que nous pourrions découvrir. La mémoire a cela de magique qu'elle magnifie tout. La réalité est plus cruelle.
Alors on ferme les yeux et on savoure tout : les gens, les lieux, les sensations. Et en même temps on remercie tout : la vie, la providence, les gens, les dieux et le hasard de nous avoir envoyé là bas, si près du paradis. On rêve ensuite que cela continue et que le miracle perdure. On se prépare à être déçus mais on est humain et on ne peut s'empêcher d'espérer.
Nous avons aimé revoir les gens plus que je n'aurai pensé aimer cela. Revoir, reparler, retoucher les amis, les proches après une longue absence est un bonheur inquantifiable. Seuls les grincheux peuvent y voir le moindre désagrément. C'est comme revenir à sa vraie place même si l'on sait que cela n'est pas vrai et que l'on va bientôt repartir. C'est mesurer le temps et la distance parcourus tout en réalisant que ce n'est pas tant que cela. Le voyage a cela de magique qu'il renforce nos racines.
La vie est tellement plus rapide ici qu'au Costa Rica (accentué il est vrai par un planning plus que chargé) que c'en est presque caricatural. La distance physique n'est rien comparée à l'immensité qui sépare les deux "civilisations".
Sinon :
. Nous avons retrouvé des gens qui ont eu la présence d'esprit de rester aussi adorables qu'ils ne l'étaient avant notre départ et nous avons pris un plaisir immense à les revoir.
. Nous avons assisté le jour de notre onzième anniversaire de mariage, à celui de deux jeunes personnes qui sont de véritables merveilles à côtoyer. Nous avons passé la journée à leur souhaiter le plus complet bonheur qui soit (sans le moindre doute quand à leurs chances de réussite). Le bonheur est communicatif et c'est bien.
. J'ai personnellement vécu une des plus grandes douleurs de ma vie. Sa violence, insignifiante pourtant comparée à sa cause, m'a laissé dans un état second dont le souvenir restera en moi encore longtemps. Si le Ciel a l'indulgence de faire en sorte que cette douleur ne me revienne jamais, je lui en serait éternellement reconnaissant.
. Nous avons fait la rencontre de Gaëlle et il m'est très agréable de dire que ce fut très agréable.
. Marin est depuis quelques jours en Ardèche avec Martine, Jackie et Guy et comme prévu cela se passe très bien. Que plus de trente ans plus tard, l'histoire se répète, est une source de ravissement inépuisable.
. Estelle et moi avons actuellement le plaisir de faire la carénage du bateau. Après neuf mois dans la jungle, le plus souvent en vélo, le fait d'inhaler des produits toxiques sur un parking surchauffé nous aide à mesurer la distance parcourue.
. Les filles sont au Grau du Roi avec Mamie Danièle et tout le monde en est très satisfait.
. Je redoutai notre retour et comme souvent j'étais dans la plus parfaite erreur. Revenir nous est nécessaire et nous permettra de repartir avec encore plus de plaisir.
. Comme convenu, la confrontation avec l'offre (pléthorique) et les prix (incroyables) de notre société de consommation a été plus que rude. Estelle est revenue sonnée et triste d'une séance de shopping à Montpellier. Je n'aurai jamais imaginé que ceci fut possible.

C'est tout pour aujourd'hui. On vous embrasse très fort.

Les MEJEAN PAOLI

vendredi 25 juin 2010

Wiiiiiiiiiiiiiizzzzzzzzz

Je ne voudrai pas paraître désagréable mais je suis actuellement sur l'océan atlantique en train de surfer gratuitement grâce au wifi rapide (et stable) du Benchijigua Express qui nous amène de La Gomera à Tenerife où nous devons prendre un vol Ryanair qui nous déposera à Girona. C'est là que nous retrouverons nos parents pour la fin officielle de notre voyage qui a commencé le 16 Septembre 2009.
La dernière semaine à La Gomera fut consacrée à des séjours répétés à San Sebastian où nous avons inscrit les enfants à l'école (ce fut d'ailleurs d'une étonnante facilité). Nous avons trouvé un appartement qui nous plait mais nous ne savons pas si nous pourrons le louer. L'agence immobilière doit nous donner une réponse la semaine prochaine. Sinon nous avons aussi bien profité de la plage de la Cueva où les enfants ont fait des chateaux de cailloux. Il y a du sable mais c'est moins pratique pour faire des murs. L'eau est fraiche et il est assez difficile d'y rentrer mais une fois dedans, on peut y rester sans avoir des idées de suicide.
Nous avons ouvert un compte bancaire à la Caja de Canarias. Cela nous a pris une demi heure. La demande de résidence canarienne a été un peu plus longue mais pas plus difficile. Pour les deux, les passeports suffisent.
Je ne vais pas vider toute la batterie car nous avons trois heures de vol et je veux avoir un plan de secours si les enfants commencent à s'agiter.
On vous embrasse.
A très bientôt.
Les MEJEAN PAOLI

mercredi 23 juin 2010

Incertitude

Notre premier séjour à La Gomera est sur le point de prendre fin et il est donc largement temps de faire une sorte de point intermédiaire dans le processus qui doit nous amener à nous installer de façon plus ou moins durable sur cette île.
Un premier constat saute littéralement à mon esprit : les gomeriens ont totalement arrêté de faire des enfants dans des proportions qui permettent à une population de subsister. Nous sommes un véritable phénomène de foire lorsque nous déambulons dans les rues de cet îlot rocheux perdu au milieu de l'Atlantique. La plus dommageable des conséquences est que les maisons et/ou appartement pourvus de plus de deux chambres sont aussi durs à trouver que des gens intègres dans le gouvernement de notre très cher président. Je profite de l'occasion pour dire que mes allusions lourdingues ne sont que les conséquences du profond mépris que je porte à ces gens. Je présente mes plus plates excuses à leurs fans et leur propose, afin de faire cesser mes viles attaques, de ne pas voter pour eux aux prochaines élections. Pour revenir au sujet du jour, on a beaucoup ramé mais nous sommes sur le point de trouver enfin un lieu où loger.
Le deuxième point important et l'incroyable implantation allemande dans l'île. Le marché du Dimanche de Valle Gran Rey n'est composé que de hippies germanophiles et en tendant l'oreille il ne vous est pas possible d'entendre le moindre mot espagnol. Il en est de même pour le reste de La Gomera même si c'est dans des proportions généralement moindre. Pour l'exemple, l'endroit où nous logeons appartient à une allemande, est tenu par une allemande et le satellite que vise notre antenne ne distille que des émissions dans la langue de Goethe. Il est à noter que cela ne gêne absolument pas les enfants qui se délectent de programmes pourtant incompréhensibles.
Sinon La Gomera c'est aussi :
. Un climat très agréable où le soleil brille accompagné d'une brise marine rafraichissante. Il est aussi très marqué en fonction de l'altitude et de la côte (le soleil préfère la côte Sud).
. Un développement tout relatif et une circulation digne de la côte caraïbe du Costa Rica.
. Un trou noir pour les fonds européens. Ici, les chaussées sont larges et neuves, les murs de soutènement sont en pierre, chaque petit port a sa grue offerte par l'union européenne, les écoles sont neuves, grandes et presque vides, de superbes ferries relient les îles entre elles et les panneaux publicitaires sont remplacés par des descriptifs des aides de Bruxelles pour tel ou tel projet.
. Une eau bleue, partout visible, fraiche mais tellement propre et infinie (un régal pour les yeux).
. Une vue sur Tenerife et le Teide dont on ne se lasse pas.
. Des gens charmants et serviables.
. Une géographie hallucinante avec des paysages somptueux et variés.
. Un marina hors de prix.
. Des subtilités linguistiques rigolotes :
. On vire souvent les "S" des fins de mots d'où "Adio", Gracia" ou "Buena".
. Un mot universel et ponctuant toutes les phrases : "Vale" mais plus souvent "Vale, vale, vale" ce qui transforme les fins de conversations en concours de "Vale".
Finalement, et malgré de non négligeables changements de programme, il semblerait que nous puissions être assez remarquablement heureux ici.
Nous allons donc renter dès Vendredi en direction de la France pour prendre de grands bols de famille et d'amis avant de revenir aux environs du 15 Aout afin de parfaire notre espagnol.

A très bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

dimanche 13 juin 2010

La Dorada

Vous connaissez tous et toutes la passion sans limites de mon épouse pour les boissons alcoolisées en général et la bière en particulier.
C'est donc sans peine que vous comprendrez qu'une certaine inquiétude est montée en moi lorsque nous avons quitté le Costa Rica. Comment donc allait réagir ma douce moitié une fois privée d'Imperial, boisson ayant depuis neuf mois avantageusement remplacé l'eau de ses fluides corporels ?
La nature est bien faite et cet éloignement géographique à priori définitif fut sans conséquence puisqu'elle découvrit, peu après son arrivée sur l'île, l'existence de la Dorada, bière canarienne brassée à Tenerife depuis 1939. La boucle était bouclée, l'avenir s'annonçait éthylique et radieux.
Mais revenons un instant sur ce grand saut par dessus l'océan Atlantique.
. Mardi 08 Juin, 11h00. Pierre, Marise, Olivier et Noah nous accompagnent à l'arrêt de bus de Puerto Viejo. Stéphanie et Ruben, en partance pour Chicago, sont du même voyage que nous. Il fait très beau mais nous sommes un peu tristes de quitter de si bons amis. Le voyage en bus Mepe se passe admirablement bien et nous arrivons sans encombre au terminal de bus Gran Caribe. Un taxi de la taille d'une Mégane nous case tous les six et nos neuf bagages et nous amène à l'hôtel Don Carlos. La décoration est un peu vieillotte mais sinon il est très agréable et vaste pour un prix fort raisonnable. Vers 17h00, les bretons arrivent et nous avons la surprise de voir que les visages d'Erwann et de Youenn sont beaucoup moins anguleux que lors de leur départ de Punta Uva, un mois plus tôt. Peu avant le repas, Stéphanie et Ruben nous rejoignent pour dîner avec nous. Soirée agréable durant laquelle nous aurons la surprise de voir deux français de Playa Chiquita : Manuel et Nicolas. Le Costa Rica est vraiment minuscule. A la fin de repas, Stéphanie et Ruben nous disent au revoir. Il prennent l'avion pour Chicago à 07h00 le lendemain matin.
. Mercredi 09 Juin. Nous allons visiter l'excellent musée des enfants de San José avec Youenn et Erwann. Les enfants se régalent et les adultes aussi. De retour à l'hôtel, nous disons au revoir aux bretons qui rentrent au Korrigan lodge et qui sont donc les derniers à qui nous faisons nos adieux. Nous mangeons ensuite au restaurant de l'hôtel puis, à 14h15, nous partons pour l'aéroport. Nous payons la taxe de sortie du pays (26 US$ par personne), enregistrons nos bagages et passons la douane en deux temps trois mouvements. Commence ensuite l'attente. Je bois une dernière Imperial pour le souvenir et pour commencer à m'habituer à la société de consommation dans laquelle nous allons replonger (5 US$ le bout contre 2 dans les bars de Puerto et 1 au supermarché). Il y a des prises électriques et du wifi (gratuit) et cela tombe bien car nous ne partirons pas à 17h05 mais à 20h15. Dans la file d'embarquement, Estelle, qui vient de s'enfiler sa dernière Imperial, sympathise avec des supporters de football du Honduras qui vont en Afrique du Sud en passant par San José, Madrid et Londres. Je pense que comme dans Highlander, les alcooliques se reconnaissent de loin. Je vais avoir la joie d'être assis juste devant un de ces supporters qui pue l'alcool et parle en dormant. Le vol se passe bien :
. Je ne dors pas.
. Célestine dort un peu.
. Estelle dort un peu plus.
. Sidonie dort presque tout le temps.
. Paola se réveille une heure avant l'arrivée.
. Nous réveillons Marin lors de l'atterrissage.

Jeudi 10 Juin, 15h30. Nous n'avons pas récupéré le retard du départ et nous avons donc loupé notre correspondance de 13h55. Nous prenons donc le vol suivant (à 16h35).
Le retour en Europe signifie, comme prévu, le retour dans un monde où seul l'oxygène est gratuit. Le wifi est maintenant payant et les consommations lors du vol aussi (ce n'est pourtant pas Ryanair). Le vol se passe bien mais le temps est pourri à Tenerife et nous atterrissons à Tenerife Sud au lieu de Tenerife Nord. Cela nous arrange car nous prenons le ferry à Los Cristianos, pointe Sud de l'île. Peut être pourrons nous prendre le dernier ferry à 20h00. Les affiches publicitaires du terminal, dont une pour un restaurant aux serveuses à forte poitrine et petit tee shirt, nous accueillent à la descente d'avion. Les bagages arrivent lentement et le bus tarde, nous resterons donc une nuit dans cette superbe ville qui, si elle n'a pas fait les même choix architecturaux que La Grande Motte, a suivi l'exemple du : "Je bétonne à mort, ça permettra de faire rentrer du touriste en masse". L'hôtel est moche mais propre, peu onéreux et dispose d'assez de place pour nous six. Nous sommes les derniers à manger et comme prévu, les boissons du repas sont en plus. Ici, seul le personnel parle espagnol (et encore pas tout le personnel).

Vendredi 11 Juin. Réveil poussif pour aller petit déjeuner. L'environnement, le monde, le bruit et la qualité de la nourriture proposée nous montrent que la distance géographique pourtant importante n'est rien comparée avec l'immensité qui sépare Los Cristianos de Punta Uva. On commence à flipper : nous serions nous complètement trompés de destination. Il y a internet mais c'est 1,50 euros les 15 minutes, nous serons donc synthétiques. On fait les bagages et on prend deux taxis (le Costa Rica est vraiment loin). Ce sont pourtant de superbes Mercedes classe E break environ deux fois plus spacieuses que le taxi avec lequel nous avons rejoint l'hôtel Don Carlos. Nous prenons le ferry et arrivons à La Gomera avec un temps un peu couvert. Nous louons une Skoda Fabia break toute neuve et nous partons vers Agulo. La topographie de La Gomera est encore plus tourmentée que prévu. Ça monte, ça descend et surtout ça tourne incroyablement. Ici les limitations de vitesse sont à 40 km.h-1 et on comprend pourquoi. Estelle et moi décidons instantanément qu'ici, nous ne serons jamais passagers dans une voiture conduite par Olivier B. Nous trouvons notre hébergement mais nous n'avons pas appelé pour nous annoncer (avec 24 heures de retard en plus) et la propriétaire habite à 30 minutes de route. Nous l'attendons un sirotant une .... Dorada ..... et en grignotant un bout. L'appartement est très propre, assez grand pour nous et il y a une superbe vue du Teide. La télévision satellite est en allemand mais les enfants s'en foutent. On déballe les bagages (une douce odeur de champignon nous rappelle d'où nous arrivons), on se lave et on part visiter. Vallehermoso puis Alojera. J'avais repéré cet endroit sur Google Earth et je ne m'étais pas trompé. Vingt maisons en bas d'une falaise vertigineuse avec une plage de sable très noir (Playa Negra à Puerto, c'est marron à côté). Les voitures se garent au dessus et les rues sont à 45°. Le match de la France commence, nous on part manger à Valle Gran Rey. C'est LA ville de la côte Ouest. Touristique mais jolie avec plein de magasins allemands et anglais. Le restaurant est très bien. Le retour à Agulo est long et difficile : nous sommes fatigués et il y a du brouillard.

Samedi 12 Juin : Réveil plus que tardif puis nous allons à San Sebastian prolonger la location de la voiture. Nous partons ensuite vers Playa Santiago. La route est stupéfiante de beauté. Le Sud est plus sec mais pas moins esthétique. Playa Santiago manque elle aussi de charme et on voit bien que le développement est récent et axé sur le tourisme de nombre (bien qu'on soit heureusement très très loin de Los Cristianos). Nous allons ensuite visiter Alajero, très joli, où nous buvons une Dorada en regardant un bout d'Argentine-Nigeria. Nous rentons ensuite à Agulo car ce soir, selon Estelle, c'est la fête au village. Nous faisons quelques courses dans une épicerie qui ressemble à une grotte et où la patronne (environ 65 ans) fait la note à la main sur un cahier d'écolier. A 19h00, en pantalon et veste, nous allons au centre. Personne dans les rues ou presque, la fête est discrète sur cette île. Après vérification, elle se déroule à Lepe, hameau entre Agulo et Hermigua. Nous allons manger au restaurant "La vieja escuela" puis nous partons en voiture pour Hermigua. Il faut se garer sur la plage et ensuite continuer à pieds. La pente est rude mais arrivés en haut, un groupe du coin joue une musique entrainante et les gens font la fête. Nous déployons tous les talents de danseurs à notre disposition et hypnotisons la foule. Un petit feu d'artifice vient saluer nos prouesses pour la plus grande joie de enfants. Nous rentrons ensuite à la maison nous coucher.

C'est tout pour le moment. Aujourd'hui il est 11h35, le soleil brille et deux enfants dorment encore.

On vous fait des bises.

Excellente journée.

Les MEJEAN PAOLI

lundi 7 juin 2010

Et bien voilà,

Ca y est, on savait que cela arriverait extraordinairement vite et on ne s'était pas trompé.

Aujourd'hui est donc notre dernier jour sur la cote caraïbe du Costa Rica et il clôture sans éclat un séjour qui lui n'en aura pas manqué.

Cela fait maintenant près de neuf mois que nous sommes arrivés ici et ce grand saut dans l'inconnu aura tenu toutes ses promesses. Si tout ne fut pas toujours facile, force est de constater que le bilan est très largement positif. Nous avons vécu un nombre incalculable de nouvelles choses et tous les inconvénients (petits ou grands) ne sont rien au regard des immenses bénéfices obtenus.

Le Costa Rica est un pays fabuleux à parcourir. Les gens, autochtones ou pas, les paysages, la flore et la faunes rivalisent tous d'attraits. C'est un pays où les bouts du monde sont à chaque coin de rue. La civilisation arrive à grands pas mais la nature est ici si forte qu'elle résiste et use les hommes et les objets qui voudraient la soumettre.

Nous avons été très heureux au Costa Rica et chose surprenante, nous ne sommes pas si tristes que cela de partir. Nous nous savions de passage et nous avons tiré le maximum de ce statut au combien privilégié qui nous a permis de ne retirer que la crème de ce que ce petit pays d'Amérique centrale a à offrir. La tristesse est sans doute aussi atténuée par la perspective de revoir à nouveau la famille et les amis.

Au delà des images et des odeurs, nous garderons, longtemps j'espère, le souvenirs de gens extraordinairement attachants qui ont fait de cette grosse parenthèse un plaisir de tous les jours. Nous voudrions ici les en remercier. Que leurs vies soient aussi belles que ce que sont leurs âmes.

Demain et surtout après demain, commence une nouvelle aventure, nous l'espérons aussi belle que la précédente. J'essaierai de vous tenir informés avec une fréquence supérieure a celle qui est la mienne depuis quelques mois.

Nous vous embrassons tous.

Hasta luego.

mardi 11 mai 2010

Tout ça (surtout) pour ça.

Je sais bien que cela sent atrocement l'autofélicitation mais nous ne résistons pas à l'envie de vous envoyer la rédaction en espagnol de la dernière évaluation de Celestine.
Ne vous inquiétez pas pour nos chevilles et nos cranes, nous sommes en tongs et tête nue.

lundi 10 mai 2010

Ca sent le kerozene.




Bonjour a tous et toutes,

Suivant ma nouvelle ligne de conduite, je n'écris plus qu'aux environs des dates importantes ce qui me permet de justifier mon incroyablement faible rythme d'écriture. Aujourd'hui nous célébrons le fait que dans un mois nous serons normalement (si le volcan ne nous en empêche pas) arrivés dans l'archipel des Canaries. Une nouvelle page de notre vie va donc s'ouvrir avec, je l'espère, autant de plaisir que dans la précédente
. Autre raison de prendre le clavier, demain, 11 Mai, nous fêtons Estelle comme tous ceux qui connaissent une Estelle mais avec la conviction d'en connaitre une vraiment spéciale.



Sinon, en vrac :
. Le 30 Avril, nous avons quitté la maison de Carl pour Korrigan lodge et une semaine dans les bungalows Dour et Avel. J'ai, à cette occasion, réalisé un rêve puisque j'ai conduit le BJ de Frédérique. Il est a l'écologie et au confort ce que Luc Besson est aux convictions, mais bon sang que c'est beau et rigolo a conduire sur les routes défoncées du coin.
. Comme nous étions chez des capitalistes sanguinaires exploiteurs des masses laborieuses, je me suis tapé 3 mètres cubes de gravier à étaler dans les parkings du lodge.
. I&E&Y sont partis en bus pour San Jose Samedi matin. A l'heure qu'il est, ils doivent être en France à combattre le froid breton.
. P&M sont depuis une semaine aux iles Caïman. Nous avons vu une photo sur Facebook qui semble indiquer que leur séjour n'est pas uniquement la corvée qu'ils nous ont décrite avant de partir.
. Nous sommes allés voir les tortues avec Abel (notre client-guide) et Stéphanie (ma patronne-amie) sur la plage de Gandoca. Ce sera, je pense, le meilleur souvenir de notre séjour au Costa Rica. On était dans l'obscurité complète et il a plu pendant le retour mais la vision de cette énorme tortue (carapace de 1.55 mètre, envergure de plus de 2 mètres et 300 kilos) juste a cot
é de nous était tout simplement fabuleuse.
. Nous avons établi le contact avec plusieurs écoles de La Gomera et les réponses reçues sont a priori assez positives.
. M&C commencent la construction de leur maison sur leur terrain de Margarita Road. Nous devrons par contre nous contenter des photos.
. Stéphanie a fêté son 21eme anniversaire au Korrigan lodge, et c'était bien.
. L'année du CNED est presque finie puisque les filles en sont à la dixième et dernière séquence. Je ne parlerai pas de la difficulté car c'est Estelle qui s'est presque tout tapé mais les résultats sont très bons et les progrès réalisés incroyables.
. La route qui traverse le parc de Braulio Carillo a été fermée plusieurs jours rajoutant deux bonnes heures aux cinq déjà nécessaires pour aller à la capitale. Pour éviter de nouveaux glissements de terrain, ils ont fait exploser un bout de montagne avec 500kg d'explosifs. Malheureusement, sur les quatre mille camions de gravats qu'ils avaient escompté, seuls deux ont daigné descendre.
. J'ai testé le contrôle technique au Costa Rica avec Erwann. Je me suis ensuite demandé comment font pour rouler les épaves qui constituent 90% du parc automobile du coin. A l'heure ou je vous écrit, je n'ai pas trouvé la réponse.
. Je me suis acheté deux paires de lunettes pour le cinquième du prix d'une seule en France.
. J'ai fait faire un double de clefs pour 600 colones.
. Les quatre filles de la maison ont à nouveau des poux et Sidonie et Paola ont subi une attaque de puces de lit.
. On a vendu Boton de Oro à notre ancienne voisine pour 1.200.000 US$ avec un rabais de 1.200.000 US$.
. On a actuellement deux ordinateur et trois écrans (dont deux de 19 pouces) munis d'une connexion internet lente mais stable et légale. Le luxe.

On vous fait des bises.

Les MEJEAN PAOLI

samedi 17 avril 2010

Une si longue absence

Bonjour à tous et toutes,

Cela fait maintenant très (trop) longtemps que je n'ai pas donné de nos nouvelles et je sais, alors que je commence à peine, que je vais oublier une foule de petits événements qui, lorsque nous les avons vécu, nous ont pourtant paru essentiels.
En guise d'explication et non d'excuses (je déteste les excuses), je citerai seulement mon immense propension à ne rien faire, la douceur de vivre d'ici et ma nouvelle activité qui, du fait de mon incompétence et de mon inexpérience, me prend beaucoup de temps.
Peut-être aussi une mélancolie naissante à l'approche de la fin d'une aventure si riche et dont nous ne soupçonnions pas que le terme arriverait si rapidement. Nous avons vécu tant de choses en neuf mois que le ratio (j'adore les ratios qui ne veulent rien dire) "Découvertes / Temps écoule" a été sans doute presque aussi élevé que celui que nous connûmes durant les premiers mois de nos existences respectives.
Nous nous retrouvons donc empêtrés dans un mélange de nostalgie préventive et de bonheur rétrospectif qui n'est finalement pas si désagréable a vivre.
Mais trêve de verbiage, des faits, encore des faits :


. Nous avons vécu une semaine sainte de folie. Les deux maisons qui nous entourent étaient occupées par ce que Darwin n'aurait pas manque d'appeler "des sous produits de l'évolution" mais qu'humblement nous dénommions "ces cons de Sanjosites". Nous avions le type anglophone à droite qui poussait des "youhouuuuuuuuuuuuu" en applaudissant jusqu'à deux heures du matin, et le type hispanophone à gauche qui poussait des cris de bête à toute heure de la journée et jusqu'à onze heure du soir. Vous ne pouvez imaginer le plaisir que nous avons ressenti après leur départ. Sinon, nous avons découvert la fête de Manzanillo avec ses deux manèges hors d'age. La grande roue appelée ici "Rueda de Chicago" parce que Chicago c'est grand et ça en jette, vaut un voyage de 9000 kilomètres à elle toute seule.




. Nous avons gardé "Korrigan lodge" pendant deux jours alors que les propriétaires s'adonnaient à leurs penchants consuméristes les plus vils dans l'antre de ces "cons de Sanjosites". Nous avons profité de plaisirs qui nous étaient devenus inaccessibles :
. Une baignoire.
. Un grand lit sans tente moustiquaire.
. Un four qui chauffe vite et uniformément.
. Une connexion internet lente mais stable.
. Une balance de cuisine précise (la nôtre ne fait pas la différence entre 100gr et 200gr).
. Un rouleau à pâtisserie.
. P&M sont maintenant et pour six mois, gérants du "Blue Conga" à la sortie de Puerto Viejo. Le sourire immense qui depuis barre le visage de Marise dit à lui seul combien elle est contente de sa nouvelle vie. Les connaissant, nous ne doutons pas une seconde que le même type de sourire barre aussi les visages des propriétaires qui ont trouvé des perles dont ils ne pouvaient soupçonner l'existence.
. Les quatre filles de la maison ont eu droit à une séance de coiffure à domicile avec la maman (italienne) d'Israël qui est en classe avec Paola et Marin. En parlant de sourire, celui qu'arbore depuis Sidonie est à mettre lui aussi dans le Top 10 des plus grands sourires de l'histoire de l'Humanité. La coiffeuse nous a d'ailleurs appris qu'il ne faut jamais savonner l'intérieur d'une cafetière italienne, chose que nous faisions pourtant consciencieusement depuis 7 mois.
. Les évaluations des filles à l'école du Costa Rica se sont très bien passées et celles du CNED aussi, pour notre plus grande joie.
. Paola n'a plus du tout peur des vagues ce qui n'est pas le cas de Marin. Il faut dire qu'elles sont parfois impressionnantes.
. Célestine continue à effrayer tous les conducteurs de la région par sa capacité à traverser la route de façon aléatoire, inappropriée et impromptue. Nos sermons passent sur elle comme la confiture sur la tartine beurrée.
. Nous sommes allés, Estelle et moi, faire un tour à Manzanillo. La soleil brillait tellement que les photos prises sont toutes fabuleuses mais mon dos cramoisi. Bassam, le chien de I&E&Y nous a suivi tout le temps. Pour faire notre tour du village, nous avions emprunté Noah et son sourire ravageur. Mal nous en a pris, il a dormi tout le temps.
. Un matin, sur le chemin de l'école, Paola, assise en amazone sur le porte baguage, a demandé à Estelle si le petit Nicolas S. avait inventé le vélo. Devant la réponse négative de sa maman, elle a demandé ce qu'il avait donc inventé. Estelle a du avouer la triste vérité à sa fille : Nicolas S. n'a rien inventé du tout.
. Sidonie a fait une maquette des quatre cordillères du Costa Rica en pâte à sel. La conservation de l'œuvre dans notre paradis tropical humide n'a pas été simple et nous avons du effectuer plusieurs cuissons.
. Je me sert depuis quelques temps déjà d'un clavier Qwerty sans accents. Je serai reconnaissant à mon immense lectorat qu'il ne fasse part de son incommensurable admiration pour l'abnégation qui ne pousse à faire une centaine de copier-coller de "à", de "ô" et de "é" à chaque message.

Nous envoyons un gros bisou à Jean-Marc qui se remet d'un grave accident de coupe de bois.
Les anniversaires :
. Mamie Odile le 29 Mars : 23 ans
. Mamie Jojo le 08 Avril : 24 ans
. Ingrid le 16 Avril : 33 ans

Portez vous bien.

Les MEJEAN PAOLI

mercredi 24 mars 2010

Jésus est-il goofy ou regular ?

Cette interrogation au faîte de la théologie mondiale, nous est venue suite à une discussion avec Sidonie.
La semaine prochaine est en effet la semana santa (semaine sainte, quand on vous dit que l'espagnol, c'est facile), qui est LA semaine de vacances au Costa Rica. La région se remplit de touristes ticos venus passer du bon temps sur la côte caraïbes. Il parait que c'est impressionnant à voir.
Cette semaine, la dernière avant lesdites vacances, est une semaine d'évaluations à l'école et les deux grandes ont donc un emploi du temps chargé.
L'autre jour, nous discutions de la semaine sainte et Estelle en profite pour faire une interrogation orale surprise sur Pâques. Si les enfants se souviennent bien des œufs, tous les aspects bibliques leur sont étrangers. Estelle explique donc et vient à dire que Jésus finit par monter au ciel. Sidonie, qui a hérité du sens pratique de son père, demande la méthode employée pour monter la haut et commence à faire des essais en prenant de l'élan sur la terrasse. Je l'observe et lui demande enfin quel est selon elle le pied d'appel de Jésus, gauche ou droit, goofy ou regular ?
Sinon, de façon plus terre à terre :
.On a explosé un pneu, usé jusqu'à la corde. J'avais fait une réparation à la Jean-Paoli-Marcel-Belin car il y avait un tel trou que la chambre à air sortait en un magnifique anévrisme. La réparation, pourtant du bel ouvrage, n'aura pas tenu longtemps.
. Sidonie et sa perle. Notre deuxième enfant a passé quinze jours avec une bille coincée au fond du conduit auditif gauche. C'est à l'école que l'insertion a eu lieu et ses tentatives d'extraction n'ont fait qu'aggraver les choses. Elle s'est ensuite bien gardée de nous prévenir. C'est en lui nettoyant les oreilles qu'Estelle a découvert la coquetterie de la jeune fille. Nous avons passé le weekend, sur les conseils du médecin de Puerto Viejo qui était alors à San José, à lui remplir l'oreille d'huile d'olive. Cela n'a malheureusement pas fonctionné et Estelle et Sidonie sont allé chez le médecin, lundi après la classe. L'extraction s'est bien passée et il ne devrait pas y avoir de séquelles.

. Je profite de l'occasion pour dire tout le bien que je pense du médecin de Puerto Viejo. Les deux fois où nous avons eu besoin de ses services, nous n'avons eu qu'à nous en féliciter. Il est compétent, appliqué, disponible, très gentil et patient avec les enfants, il tente toujours de dédramatiser la situation et, chose impensable en France, ne fait pas payer les consultations de suivi. Je rêve, sans y croire, de trouver un énergumène semblable en France.
. Nous sommes allé ce matin en vélo jusqu'à Manzanillo (je n'ai pas mis le pied à terre, alors que mon équipière d'échappée oui). Comme presque à chaque fois que nous allons à Oh La La, les québécois sont arrivés peu après. Ce matin, pour changer un peu, ils avaient apporté les parents de Pierre, venus passer trois semaines dans la région.
. Les assureurs au Costa Rica semblent eux être pires que ceux présents en France. Les formalités nécessaires à la moindre réparation sont telles que les gens préfèrent régler eux même les réparations (S&O vont ainsi payer le remplacement de leur pare brise évitant ainsi une demi douzaine de rendez vous à 50 km d'ici) . Heureusement, ici, l'assurance n'est pas obligatoire.
. Ma vie changé il y a quelques jours lorsque Stéphanie, dont l'ordinateur du restaurant vient de mourir sous les coups conjugués et répétés de la poussière et des embruns, m'a prêté l'écran de 19' qui y était branché. Non seulement, cela me change de mon 10' habituel mais en plus je peux brancher les deux écrans en même temps ce qui constitue un rêve éveillé.
. A l'école, Célestine lit "Le vieil homme et la mer" en espagnol (El viejo y el mar) de Ernest (pas Saison, l'autre, moins connu, qui picolait un peu trop). En Estudio sociales, on est en plein dans la tectonique des plaques. On a aussi préparé un exposé sur "Acento prosodico y acento ortografico").
. Sidonie a eu 100/100 en Français. Nous avons très largement relativisé lorsque nous avons vu les questions. Toutefois, une bonne note est une bonne note. Son 91/100 en espagnol est lui inrelativisable.
. Célestine a chuté en vélo. Son explication est limpide : elle a glissé dans une flaque d'eau.
. Le weekend dernier, nous avons fait une affiche commémorative (photo sur le blog) de la Batalla de Santa Rosa. C'est une date majeure (20 Mars 1856) pour le patriotisme costaricain. Les enfants avaient même une cocarde bleu blanc rouge (le drapeau costaricain est bleu blanc rouge blanc bleu) lundi matin.

lundi 15 mars 2010

Fatche de ! six mois déjà.


Mon mutisme de ces dernières semaines aurait pu trouver une justification satisfaisante si j'avais pu attendre un jour de plus.
J'aurai en effet pu arguer que j'attendais un chiffre rond pour reprendre la clavier mais non, finalement, tout s'écroule comme un château de cartes, je suis simplement à la bourre.
Demain, vous ne le savez surement pas, sera le sixième moiniversaire de notre arrivée au Costa Rica. Six mois donc que nous sommes ici, à ne rien faire si ce n'est essayer de profiter au maximum de la chance que nous avons de vivre cette expérience. Comme à chaque fois, on a l'impression que cela est passé à une vitesse folle et pourtant les chiffres sont là, implacables.
Le pendant obscur de ce constat est que nous partons dans moins de trois mois. Les matheux de mon lectorat vous diront que les deux tiers sont faits et que le séjour n'aura duré en fait que neuf mois (sur les onze initialement prévus) et je les en remercie (on a toujours besoin de matheux près de soi). Nous ne rentrons pas à la mine, il ne nous est donc pas permis de faire la tête. Néanmoins, instinctivement, j'aurai bien fait une petite moue.


A part ça :
. Katie, Morgan et leurs trois enfants sont rentrés de France après un long séjour dans le froid. Nous avons de ce fait perdu 90% du matériel que nous avions chez nous : une voiture, une chaine hifi, un téléviseur, un disque dur multimédia, un balai et un pelle. On était quand même bien contents de les revoir.
. Estelle continue à gérer les cours du CNED et elle se débrouille incomparablement mieux seule qu'avec mon aide (que je croyais pourtant précieuse).
. Je me suis lancé dans le monde merveilleux de la création de sites internet. J'ai comme première cliente Stéphanie de chez Ohlala qui m'a chargé de finir le site de Manzanillo. Je me régale malgré les heures passées sur un écran 10 pouces avec un pad farceur.
. Nous avons fait notre dernière sortie au Panama. Cette fois-ci, nous sommes partis sans P&M. Le déroulement :
1. Départ vendredi 10h00 en taxi réservé par Ingrid qui nous sauve à nouveau la vie.
2. Punta Uva - Sixaola par Paraisio road pour 40 US$.
3. Passage à la douane costaricaine sans encombre et sans faire la queue (nous sommes seuls).
4. Traversée du pont à pieds. En fait, c'est impressionnant car les espaces entre les planches peuvent facilement laisser passer Paola ou Marin. On vise, on se concentre et on passe.
5. La douane panaméenne me force à acheter trois billets Sixaola - San José (à 12 US$ pièce) pour prouver que je ne veux pas m'installer illégalement au Panama. J'obtempère (j'ai failli appeler Dominique de Villepin) et on me tamponne mes passeports.
6. Sixaola - Almirante en minibus pour 40 US$ en compagnie d'un monsieur d'origine allemande très gentil mais qui pèse, selon mes estimations, autant que nous six réunis.
7. Almirante - Bocas town en bateau (Bocas Marine Tours) pour 12 US$. Comme d'habitude lorsqu'il est près d'un moteur qui hurle, Marin s'endort.
8. Bocas town - Saïgon bay (hôtel Bahia del sol) en taxi : 2 US$.
Entre 8 et 9 : trois jours à Bocas del toro.
9. Saïgon bay - Bocas town en taxi : 2,5 US$. C'est 25% plus cher, le taxi était pourri et on a même pris son fils en route.
10. Bocas town - Almirante en bateau (taxi 25) pour 12 US$. Le bureau de Bocas et les bateaux sont un peu moins beau mais le bureau d'Almirante est magnifique et il y a des gilets de sauvetage taille enfant.
11. Almirante - Sixaola en minibus pour 40 US$. On a fait la route avec un surfeur américain et sa copine (Estelle donnait 12 ans au jeune homme) et le fils fashion-victim du chauffeur. Le minibus était pourri et il a essayé de me faire payer 50 US$ (en rêve).
12. Passage des douanes sans problème et du pont avec des sueurs froides (cette fois un gros camion nous a dépassé au milieu en nous rasant les moustaches). A la douane du Panama, j'ai rencontré un motard français qui descend tout le continent en trail BMW avant de remonter jusqu'au Mexique.
13. Sixaola - Punta Uva en taxi partagé pour 30 US$.
Je profite de l'occasion pour parler des taxis à Bocas. Les tarifs sont simples : c'est 0,50 US$ par personne et par course, quelque soit sa longueur. Pour les parisiens qui voudraient se suicider, je voudrai rajouter que les deux petits n'ont jamais payé.
. Sinon a part ça on a passé un excellent séjour chez Jack et Lee (même endroit que la dernière fois). On a eu beaucoup moins de pluie ce qui nous a permis de visiter. On a vu :
. Des dauphins.


. Bastimentos.
. Solarte.
. Des grenouilles rouges.
. Des dizaines d'étoiles de mer de trente centimètres de diamètre.
. Des plages paradisiaques.


. Marin est tombé à l'eau à l'hôtel (qui est donc sur l'eau) mais Estelle, qui était à côté, est arrivée en même temps que lui au niveau de la surface.
. On a testé de nouveaux restaurants dont l'excellent "Lemmongrass" et ses mojitos de la mort avec ses amuses gueules qui tuent.
. Profitant du wifi rapide, on a mis plein de nouvelles photos sur l'album Picasaweb.
. Les québécois ont donné le coup d'envoi d'une guerre terrible qui va, à n'en pas douter, donner lieu à de féroces batailles. Soyons beaux joueurs, le premier coup ne manquait ni d'ingéniosité, ni d'efficacité, ni de classe. Le niveau est élevé mais nous relevons le gant.

On espère que vous allez tous très bien.
On vous fait des bises.

mardi 2 mars 2010

L'aventure est au bout du chemin.


Comme vous le savez peut-être, hier, je suis allé chercher les parents d'Olivier à San José.
Comme nous sommes, Estelle et moi, des professionnels de l'organisation, nous avons fait une liste des courses à faire et un liste des choses à prendre.
Le déroulement a été le suivant :
. Départ 07h40 de la maison, comme prévu ..... Ok
. Route jusqu'à l'entrée du parc de Braulio Carrillo sans encombre et dans les temps .... Ok
. La route qui traverse le parc est fermée à cause d'un glissement de terrain. Le policier me dit que les deux routes (San Carlos ou Turrialba) sont de durée identique soit encore quatre heures (il me restait une grosse heure normalement) .... pas Ok
. Le GPS ne trouve pas San Carlos (normal, j'apprends plus tard que cette charmante bourgade s'appelle maintenant Ciudad Quesada qu'Estelle s'obstine à appeler la Cité du fromage alors que fromage c'est queso et pas quesada) et m'ordonne de faire demi tour pendant les deux heures suivantes .... Pas Ok
. Je retire de l'argent au distributeur automatique de La Virgen où deux jeunes femmes se battent à mains nues au milieu de la route et sous l'œil amusé de tous les hommes de l'assistance (oui, sauf moi, je suis pas comme eux, moi, madame) .... Ok
. Je fais le plein à San Miguel et le pompiste me dit Pura Vida lorsque je démarre .... Ok
. Comme le parc est fermé, il y a du monde sur la route, dont nos amis camionneurs qui ont beaucoup de difficultés à se croiser sur les petites routes de montagne d'où de fréquentes pauses propices à la méditation transcendantale .... moyen Ok.
. A partir de Ciudad Quesada, c'est pluie et brouillard mais ça roule mieux et ça finit sous le soleil à Najanra .... Ok.
. Pas de bouchons à San José et je tombe pile sur le CCCAC grâce au GPS .... Ok.
. Passages hyper efficaces au Price Smart (j'ai donc la même tête de narcotraficant que le dealer de crêpes de Manzanillo) et à l'Hipermas .... Ok.
. Récupération à 18h30 de abuelo y abuela et départ vers la maison. J'ai demandé à un taxi s'il savait si la route à travers le parc était ouverte. Il m'a répondu "Claro que no". Je m'en fous, je parle moyen l'espagnol, je tente .... Ok.
. La route du parc est ouverte mais c'est nuit + pluie + brouillard. Quand il y a des voitures et des camions devant, je repère un bout droit sur le GPS puis je déboite et je scrute pour voir s'il y a des feux en face. Je ne me suis pas fait que des amis sur la route mais j'ai l'habitude, en France je suis immatriculé 30. Quand il n'y a personne, on ne voit plus la route alors je conduis avec le GPS. On s'en sort. .... Ok.
. Le reste est plus facile et au passage de Cahuita, l'ETA (Estimated Time of Arrival) est de 23h20. .... Ok.
. Quelques kilomètres plus tard, je perds l'arrière : pneu arrière gauche crevé. Quand je sors pour changer la roue, j'entends le pneu arrière droit siffler. Les Hyunday sont mal foutues, nous n'avons qu'une roue de secours. .... Pas Ok.
. Je roule au pas jusqu'à la station service de Hone Creek (fermée mais gardée et éclairée) et j'appelle Olivier qui vient récupérer ses parents. .... Ok.
. Je dors dans la voiture pour ne pas la retrouver désossée le lendemain. .... Moyen Ok.
. Je suis à 07h10 chez le réparateur de pneus qui ouvre à 07h00 mais qui aujourd'hui ne sort de son lit qu'à 07h40. Il n'a pas de voiture mais une moto. Il siffle la première voiture qui passe, m'y met avec un cric et me dit qu'il arrive. ..... Ok.
. Il arrive 40 minutes plus tard et le verdict est sans appel. Il faut acheter des pneus. Il n'en a pas mais il siffle la première voiture qui passe dans la station service. .... Ok.
. C'est un ami accompagné de sa femme et de son jeune fils dans un pick up dont les morceaux, rouillés, tiennent par magie. Il connait un endroit où il y a des pneus. Il peut m'amener à Chase (qui est en fait un bout de Panama de l'autre côté de la frontière,le rio Sixaola; où tout est moins cher. Vaya con dios. .... Ok.
. On s'arrête à la banque à Bribri où il y a une queue de 45 personnes pour entrer et une queue de 20 personnes pour le distributeur automatique. L'argent sort quand mon tour arrive. Le vent est-il en train de tourner ? .... Ok.
. Je conseille à tout être humain d'aller un jour à Chase. C'est rien au milieu de nulle part avec de la jungle partout et un rio avec des crocodiles au milieu. Trois bicoques. Dans la notre, plein de trucs pas chers mais qui ne valent pas plus. Sept ou huit employés dedans, trois dehors qui construisent un nouveau bâtiment et à l'entrée, splendide, un appareil à karaoké de 3600 W (389 US$ si vous êtes intéressés) qui hurle des sourates du Coran vers la jungle. Comme on a attendu une bonne demi heure, j'ai essayé de profiter au maximum de l'instant, spécial entre tous. On est aussi reparti avec des pneus Dunlop. .... Ok.
. On rentre à Hone Creek et là, l'histoire bafouille puisque tout s'enchaine sans temps mort. .... Ok.
. Je repars vers la maison je retrouve Estelle et les enfants alors qu'ils montent dans la voiture d'Olivier. Je les récupère ainsi qu'un bidon de 40l d'essence pour la morganmobile.

Cela fait 28 heures que je suis parti, l'Imperial, lorsque je la savoure enfin, a un goût divin.

Portez vous bien.

mardi 23 février 2010

Les cowboys, les indiens et l'amour

Sur notre carrelage

Les questions de sécurité sont un point important de la vie au Costa Rica (bon, maintenant on a Laura "firme y honesta" donc cela va rapidement aller mieux mais en attendant) :
. San José est une accumulation de petites prisons d'habitation et de grands immeubles sécurisés.
. Le reste du pays pense que la région caraïbes est bien pire que les quartiers chauds de Los Angeles.
. Soyons honnêtes : ici, tout ce qui a un peu de valeur et qui n'est pas soit enfermé, soit attaché, soit surveillé a de grandes chances de disparaître.
Toutefois, nous vivons ici depuis maintenant plus de cinq mois et nous ne nous sentons pas plus inquiets qu'en France.
Un truc peut toutefois mettre les gens sur la mauvaise route : les vigiles ultra-armés des vendeurs itinérants. Cela a l'air nébuleux, je vais développer un peu. Ici, tous les commerçants, tous les hôtels et tous les restaurateurs, aussi petits soient-ils, sont livrés par une myriade de camions qui passent inlassablement sur les chemins défoncés qui nous servent de routes. Légumes, gâteaux, produits laitiers, boissons alcoolisées ou non, conserves, papier toilette et balais à chiottes ... tout arrive avec ces petits camions et leur chauffeur accompagné de deux livreurs ce qui a beaucoup amusé papi Roland qui a trouvé le ratio force de manutention / volume de marchandises particulièrement faible. Il faut dire que les salaires sont si faibles que cela ne vaut pas la peine de se priver. Et ils sont parfois accompagnés d'un vigile avec gilet pare-balles et fusil à pompes. C'était le cas il y a quelques jours devant le Duende et bien je peux vous dire qu'Estelle, pourtant totalement raide à cette heure avancée de la journée (10h35 du matin), s'est beaucoup mieux tenue qu'à l'accoutumée. Il devait y avoir pour 10.000 euros de marchandise dans le camion mais il était presque aussi bien gardé qu'un fourgon de la Brinks.
Sinon à part ça :
. Cela fait aujourd'hui 14 ans que j'ai la chance de partager la vie de mon alcoolique préférée. Le coût prohibitif de son addiction n'est rien en comparaison du plaisir que j'ai à vivre à ses côtés.
. Nous allons fêter dignement l'évènement au restaurant "La pecora negra" de Cocles.
. Nous avons mangé hier au restaurant "El refugio" avec trois québécois d'un coup. De façon tout à fait inexplicable, ce fut tout à fait plaisant. La nourriture, le cadre et les hôtes y sont parfaits. Les québécois étaient écarlates d'avoir passé les heures les plus chaudes de la journée à marcher sur une plage superbe mais sans ombre.
. Je vais aller faire un tour à San José récupérer des grands-parents (pas à nous) et faire quelques courses. Je remplace les canadiens qui, débordés par leurs importations de compatriotes, n'ont plus de temps pour aller passer leurs 72 heures règlementaires au Panama.
. Il fait aujourd'hui une chaleur de folie. Les enfants sont rentrés trempés de l'école ce qui n'a pas empêché Marin de courir comme un malade autour de la table en criant "décollaaaaaaaaaage".
. Comme il fait super chaud, Pacho (le frère de Marisela) s'est dit qu'il serait judicieux de passer la débroussailleuse (ici on dit chapiador). Il est habillé de bas en haut avec chaussures de protection et chaussettes, pantalon et teeshirt à manches longues plus un teeshirt sur le tête, une visière de protection et un épais tablier en plastique. J'ai failli aller lui gueuler dessus car même sous le ventilateur, il me donne chaud.
. Katia finit de travailler ici Dimanche. Lundi, après 8 bonnes heures de repos suivant trois ans de travail ici, elle attaque comme caissière au Pali. Elle est très contente car c'est à 200 mètres de chez elle alors qu'ici c'est 10 bornes aller et retour de vélo ou de bus chaque jour. On est donc bien contents pour elle.
. Ruben a attaqué l'école Lundi et comme prévu cela se passe mieux pour lui que pour sa mère.
. C'est officiel, nous serons au Korrigan lodge à partir du 01 Mai et ce jusqu'à notre retour en Europe.
. Un relevé scientifique nous a permis d'arriver à la conclusion suivante : les gens roulent de plus en plus vite dans le coin. Il se peut que les résultats soient faussés par notre passage de la voiture au vélo. Je refais mes calculs et je vous donne le résultat définitif.
. On a choisi notre logement à la Gomera : Villa Agulo à ..... Agulo (celui qui a choisi le nom de l'endroit a dû faire de sales études et doit être méchamment payé).
. Je connais presque par cœur l'hymne national du Costa Rica. Dès qu'il est totalement assimilé, je me mets à celui de l'Espagne.
. Pour ceux qui veulent voir la future classe des enfants, un petit lien.
. Hier, la leçon de français de Sidonie parlait de haikus. Je vous donne une de ses créations (sortie aux forceps) :
Le ruisseau dans le ciel
Me renvoie mon image
Pourquoi suis-je là-haut ?

C'est tout pour aujourd'hui, je vais casser la gueule à Pacho qui continue à bosser pour me narguer.

Feliz dia.