mercredi 30 décembre 2009

Que faire, lorsqu'on habite vers Puerto Viejo de Talamanca


Je ne traiterai pas de la possibilité pour nos amis les hommes blancs mais néanmoins fort mûrs de rencontrer une femme (la plus jeune possible) pour l'épouser (ou pas) et lui faire quelques enfants. Ce phénomène, connu sous l'appellation Eddybarclaysmo-Yvesmontantisme (ou amour transgénérationnel) est ici extrêmement répandu. Ainsi, Carl, notre gentil propriétaire américain de 64 ans est l'heureux papa de trois enfants dont l'ainé a 11 ans et la cadette 2. Pour sa défense, il faut dire qu'il a un gros pick-up blanc GMC ZZ1 (je sais, cela n'a rien à voir) et plein de propriétés dans la région.

Je ne traiterai pas non plus de l'expérience quasi orgasmique consistant à employer toute une ribambelle de gentils sud américains dociles à 1000 colones de l'heure sans contrat de travail ni charges.

Je ne ferai pas plus mention de la possibilité de faire ou d'obtenir à peu près tout en graissant les nombreuses pattes qui ne demandent que cela. Charles Pasqua et Edith Cresson (j'essaie de ne pas toujours taper au même endroit) feraient ici figure de couple mormon à cheval sur les principes.

Je vais simplement vous parler des choses qui peuvent agréablement occuper vos journées sans pour autant vous faire passer pour de sombres abrutis :
. Aller à la plage. Elles sont désertes, superbes, blanches ou noires, avec des eaux calmes ou agitées, des récifs ou pas. Pour ne pas y brûler, le mieux et de ne s'y aventurer que le matin tôt ou à partir de 16h00. Venez avec un ensemble MPT (Masque - Palmes - Tuba) de qualité car ici, il n'y a que des modèles de merde et les récifs étant magnifiques, mieux vaut pouvoir les admirer. Il faut aussi savoir que les plages sont très fréquentées le weekend.Par contre, c'est amusant à voir, ils viennent avec les tentes, les glacières, les chaises, les barbecues et les grand-mères.
. Aller au refuge de Cocles. Ils ont plein d'animaux du coin, il parait que c'est très bien.
. Aller au parc national de Cahuita. C'est propre, superbe, il y a des douches et plein de singes. Vous donnez ce que vous voulez à l'entrée mais ne soyez pas trop radins. Juste à côté il y a Cahuita qu'il serait dommage de ne pas traverser, cela fait des souvenirs (penser à rentrer dans le supermarché Safari).
. Aller un samedi soir à Puerto Viejo. C'est très animé et beaucoup plus joli dans le noir qu'en plein jour. Manger au Chile rojo et rester dans la rue principale sans dépasser la banque BCR (à moins que vous ayez besoin de crack ou d'héroïne).
. Passer une journée à Manzanillo. Le matin, petit déjeuner chez Olala (à l'entrée à droite), puis matinée dans le parc en direction de Punta Mona, à midi chez Maxi et l'après midi à la plage.
. C'est un peu plus loin mais cela vaut le déplacement : Puerto Limon et Bribri.
. Manger du gallo pinto, des bananes, des ananas, boire de l'Imperial, des batidos.
. Acheter des patis au monsieur habillé tout en blanc qui parcours la région en vélo en criant "pati-pati-patiiiiiii". Ceux à la viande sont très bons mais très épicés (500 colones pièce vendus par paquets,bien gras, de deux.
. Faire du yoga au Tree house (Playa Chiquita). Le prof est très bien et c'est 2000 colones la séance.
. Acheter son pain chez Maïo (Playa Chiquita). Il est excellent (nous, on préfère l'intégral).
. Manger des mamon chino achetés au marché du Samedi matin au marché de Puerto Viejo (à côté de la ferreteria du centre ville). Ceux du monsieur blanc à gauche en arrivant sont excellents. Cela devient rapidement une drogue.
. Prendre un petit déjeuner au "Bread and chocolate" de Puerto Viejo.
. Etre patient, tolérant, discret.
. Eviter de faire du vélo s'il n'a pas plu depuis plusieurs jours. Les routes sont alors pleines de poussière et c'est un enfer.

Voila; c'est tout pour aujourd'hui, amusez vous bien.

dimanche 27 décembre 2009

Feliz Navidad


Quitte à être en retard, autant le faire avec panache.
C'est donc avec deux gros jours de décalage que nous vous souhaitons un très joyeux Noël et nous espérons qu'il l'a effectivement été.
En ce qui nous concerne :
. Mamie Danièle est arrivée comme prévu le 22 Décembre 2009 vers 22h30. Les décalages horaire et climatique n'ont en rien affecté sa capacité à parler sans interruption avec sa fille (il est vrai, unique, et ce à tous points de vue) et ce sur des durées très importantes. L'endroit semble lui plaire, elle s'est acclimatée à l'Imperial en un temps record et la température de la mer correspond à ses standards, pourtant très difficiles à atteindre. Les enfants ont été très contents de la voir et semblent toujours dans le même état d'esprit. La nouveauté, avec sa présence, est que nous avons dans notre nouvelle vie quelqu'un qui vient de notre vie d'avant. Cela donne un sentiment étrange et nous rappelle combien nous n'avons finalement que peu changé malgré ce que nous pourrions penser.
. Clément, que vous connaissez peut-être sous son nom de scène "Kiki" a eu 22 ans le 26 Décembre.
. Son papa, qui n'est jamais très loin de lui, a fêté ses 62 ans le lendemain.
. L'ensemble des Mejean-Paoli se joint à moi pour leur souhaiter à nouveau un très joyeux anniversaire.


. Le père Noël, malgré l'éloignement, a été très gentil avec nous. Nous avons maintenant, entre autres, à la maison : un xylophone, une flute de pan, un djembe et des maracas. Chaque annonce est donc maintenant le plus souvent musicalement illustrée. Cela donne part exemple : "Poum - Tchac - Ding - Tchac - Tchac - Ding - Poum - Poum - Tchac - On mange".
. En ce qui me concerne, j'ai eu un masque de plongée correcteur qui a littéralement changé ma vie (il parait que je suis à peine reconnaissable). J'écume depuis chaque bout de récif qui se trouvé à proximité et croyez moi, cela ne manque pas.
. Depuis quelques jours il fait beau, très chaud et la mer est très calme. Nous allons souvent à la plage et comme nous sommes des sortes de leaders d'opinion, une bonne partie du Costa Rica nous imite et les plages sont bondées. Tout est relatif, on reste loin des densités estivales des plages de la Méditerranée mais la quasi solitude habituelle est définitivement partie (on espère son retour pour bientôt).
. Le 25 Décembre à midi, nous avons testé le fameux restaurant Maxi de Manzanillo. Leur réputation n'est pas usurpée, c'est excellent et plus qu'abondant. Je rappelle aux plus étourdis que la plage de Manzanillo est d'après mon humble avis la plus belle de la région.
. Le 24 Décembre au soir, nous avons mangé à la maison. Décors de fête, robes de soirée et pour ma part, chemise de l'ambassadeur (chemise blanche que je ne mets que pour entrer dans l'ambassade de France à San José). Mamie Danièle avait apporté de France (boucherie de Saint-Chaptes plus exactement) du foie gras et du saumon fumé et de l'aéroport de Madrid une bouteille de champagne. Nous nous sommes promis de garder le souvenir de cette excellente soirée le plus longtemps possible dans nos mémoires, j'espère que nous y arriverons.
. Nous avons soigné ce matin le jeune fils de Carl (13 ans je crois) qui semble prendre un certain plaisir à se blesser. On a commencé au Cicatryl mais je pense que les antibiotiques seront probablement nécessaires. Dès qu'elles l'ont vu arriver, les trois filles sont parties en gloussant et j'ai (et je m'en serai bien passé) entendu Paola (5 ans) dire à sa sœur : "Il est trop sexy pour toi". Comme elle courait, j'ai fait semblant de ne rien avoir entendu (je sais, c'est un peu facile mais comprenez moi, j'en ai trois).
. Une petite pensée pour Jackie qui réalise actuellement un audit surprise à l'hôpital d'Aubenas. Si vous avez du rab de pensées positives, n'hésitez pas à lui en envoyer, elle est à sec (d'un autre côté, force est de constater que ce n'est pas sa spécialité). On vous tient informés.
. Pierre, en ce qui le concerne, semble totalement guéri.
. Vous savez que je répugne à étaler les points positifs de la vie de vacancier au Costa Rica. Je ne résiste pourtant pas à vous confier ceci (et c'est totalement véridique). Nous n'avons pas entendu un mot sur les problèmes de santé de J. Hallyday. Rien, nichts, nada, nothing, queud.

Voili voilou, cela semble être tout pour le moment. Amusez vous bien, gaffe au chocolat.

Comme dirait un certain JLG : labizatousettoutes

mercredi 23 décembre 2009

Elle est là


Hola,

Elle est là, elle va bien.

Comme vous pouvez le voir, Estelle est plutôt contente.

mardi 22 décembre 2009

I believe I can fly

I believe I can touch the sky.

Je sais, cette chanson ne restera pas dans le top 900.000 des meilleures compositions de l'Humanité mais elle est très efficace sous la douche.

Tout ça, juste pour vous dire que mamie Danièle est actuellement en train de survoler l'océan Atlantique avec, selon toute vraisemblance, un Zolpidem dans le sang, gage d'un vol plus court et plus agréable.

Le site d'Iberia donne une demi heure de retard au décollage et une heure de retard à l'arrivée (elle n'est pas au courant).

Je pense que nous allons la récupérer dans un état second.

On vous tient informés.

samedi 19 décembre 2009

Résilier son abonnement de téléphonie mobile


Il est parfois des moments dans la vie où le destin semble vous pousser dans le dos comme le ferait une brise portante. Un de ces jours où l'impossible semble ne plus l'être. Un instant où vous envisageriez presque de résilier votre contrat avant terme.
Pour ceux qui ont l'opportunité de partir à l'étranger, je voudrais adresser un message d'espoir teinté d'un gros soupçon d'avertissement :
"Allez-y mais faites gaffe ! "
Cette petite voix, je l'ai entendue moi-même il y a de cela quelques mois et étant alors dans la spirale infernale de la préparation du départ, je me suis laissé emporter dans le tourbillon exaltant et terrifiant de la bataille vulgus pecum (lien attestant de mon inculture) contre opérateur mobile.
Je me propose donc de vous faire le récit de cette épopée car en effet c'en fut une.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, résilier son abonnement téléphonique avant l'échéance du contrat est impossible sauf (officiellement et surtout théoriquement) en cas de départ à l'étranger. La suspension est possible mais un seul mois et n'ayant pas pour vocation d'engraisser à fonds perdus mon opérateur favori, j'avais donc décidé de faire les choses de façon irréprochable. J'ai donc envoyé un courrier en recommandé avec accusé de réception avec à l'intérieur :
. Une lettre demandant la résiliation et expliquant notre départ pour un an au Costa Rica
. Un exemplaire du contrat de travail de Marie-Odile avec la durée et la raison dudit contrat.
J'aurai pu m'arrêter ici dans mes démarches mais cela aurait été comme m'offrir en pâture tel le nugget de poulet trempé dans la sauce barbecue face à une petit enfant américain obèse au petit déjeuner (avec une bouteille de trois litres de coca light pour faire glisser).
Détestant la sauce barbecue, j'ai pris la précaution d'envoyer un mail avec accusé de réception à mon conseiller préféré du Crédit Patates (habile jeu de mots signifiant primesautièrement Crédit Agricole, découvert lors d'un stage "Poésie contemporaine ultra-fine et un brin guindée" au café philosophique "Chez Madeleine et Youko" - Route de Saint Dionisy - 30980 Langlade - France - Happy hour de 14h00 du matin à 05h00 du matin) lui intimant gentillement l'ordre de refuser tout prélèvement que l'opérateur pourrait, par mégarde bien entendu, présenter après le dernier versement suivant la rupture du contrat.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir quelques semaines plus tard, tout en sirotant une Imperial afin de contenir une température interne que le chaud soleil costaricain s'évertuait à hausser, que mon opérateur favori avait pris la charmante initiative de me faire payer d'un coup d'un seul, les mois restants sur les deux contrats résiliés. Mon excellent conseiller du Crédit Patates avait bien entendu laissé passer la traite (d'un autre côté, il n'avait pas que cela à faire, c'était la pleine saison des binjes). Les pommes de terre, ça ne doit pas payer assez car il est aussi magicien à mi-temps. Mes sous sont en effet mystérieusement revenus lorsque j'ai renvoyé les copies de mon mail, de l'accusé de réception et de sa réponse.
Comme toutes les belles histoires, la fin est ici aussi heureuse. Nous trouvant déjà fort pourvus, nous décidâmes, Estelle et moi, de continuer à vivre heureux sans pour autant faire plus d'enfants.

En bref :
. La neige est tombée hier dans le Gard. Estelle, qui est une femme d'intérieur tout à fait exceptionnelle, a décidé de laver notre tente moustiquaire en laissant à l'intérieur un kleenex usagé (elle est tout le temps enrhumée, même sous les tropiques). Nous avons donc le plaisir de dormir sous un ciel constellé de petits flocons blancs, c'est absolument féérique. Elle est tellement humble qu'elle a même essayé de nous faire croire qu'elle ne l'avait pas fait exprès.
. Célestine a aujourd'hui 9 ans. Inutile de vous dire qu'il m'est plus que difficile de réaliser que j'ai un enfant de cet âge.
. La cochonnerie de Pierre ne semble pas vouloir rendre les armes aussi facilement que nous l'avions espéré. Nous avons donc tout planifié pour un (toujours éventuel) départ à San José.
. Marin devient aussi pédant que moi. Cette après-midi, sur la plage, à Estelle qui remplissait le crabe vert (en plastique) de sable, il a sèchement déclaré : "Non, c'est moi qui fait les attributions". D'un autre côté, ce serait bien qu'Estelle sache rester à sa place.
. Plan social chez nous. Salina et Martina (Salina, c'est le mari et il est super fort avec une machette alors pas de blague avec son prénom) ne travailleront plus ici à partir de Février. La procédure est assez simple : le patron dit "Tu te casses dans un mois" et après un mois, tu te casses. Pas de gaspillage de temps, de papier ou d'argent. Cela peut vous sembler un peu dur mais ils étaient logés dans une bicoque ouvertes aux quatre vents et payés au lance pierre, cela leur a fait un excellent échauffement. Ce soir, sous le coup de l'émotion et de l'écœurement, nous avons ouvert une bonne bouteille de rouge. Oui, je sais, moi aussi je me fais peur. Va vraiment falloir que je trouve un truc réellement utile à faire de ma vie sinon je vais finir sur la liste d'attente pour une transplantation hépatique.

vendredi 18 décembre 2009

Note en F : Fasciite nécrosante et Fête de l'école


Costa Rica, terre de contrastes.
Cela sonne comme un slogan publicitaire mais c'est seulement ce qui me vient à l'esprit pour illustrer mon propos du jour.

Les 15 et 16 Décembre 2009 ont eu lieu deux demi-journées de fête au Centro Educativo de Playa Chiquita Punta Uva.

Le 15 à partir de 15h30, nous admirâmes donc Paola et Marin dans une représentation théâtrale de haute tenue (Paola était une lune de catégorie mondiale avec une tirade d'une portée planétaire et Marin nous a gratifié d'une performance hallucinante de bébé oiseau avec une séquence de vol criante de vérité). La cérémonie a été très agréable.

Le 16, dès 09h30, nous nous pâmâmes devant les prestations de Célestine et Sidonie qui, dans une explosion de talent et de justesse, tinrent des rôles aussi variés que complexes et criants de vérité : un papillon et une princesse. Leurs démonstrations de chant et de flûte à bec furent, aux dires de tous (Estelle et moi) d'un niveau jamais atteint.

Trêve de plaisanterie, nous sommes très contents de cette école. Les enfants prennent beaucoup de plaisir et ont fait d'énormes progrès en espagnol et en anglais.

Le 16, vers 21h00, la voiture de P&M se gare devant la maison. Ils veulent nous montrer des médicaments pour que nous leur disions ce à quoi ils correspondent. Ce sont deux antibiotiques : un à avaler et un à injecter en intra-musculaire. On pose des questions et ils nous parlent d'une bactérie mangeuse de chair. Estelle monte avec Marise (passablement liquide) pour chercher des renseignements sur internet et je reste discuter avec Pierre. Il me montre son pansement (un demaq'up et deux bouts de scotch) avec dessous une plaie bicolore (la partie centrale suinte) de 6cm de diamètre. Je profite de notre trousse à pharmacie de 15kg pour lui faire un vrai pansement avec un peu d'acide fusidique en crème (ça ne peut pas faire de mal). Vous ne le croirez surement pas mais malgré mon incroyable assiduité à la fac, je n'avais jamais entendu parler de cette saloperie. Je rassure tout le monde, le médecin l'a revu le lendemain matin et l'infection semble jugulée. Le truc rigolo c'est qu'en France, la prévalence est de 1 pour 1.000.000 et qu'en ce moment, le médecin qu'à vu Pierre a un cas par semaine (et il ne voit qu'une partie d'une population estimée 3.500 personnes). Mais si, cherchez bien, c'est rigolo.

A part ça :
. Nous avons fait les cadeaux de Noël des enfants. C'est potentiellement du bio-durable-équitable (ou une arnaque pour abrutis de gringos, je n'ai pas osé demander). Nous avions laissé les enfants à Martina et donné des consignes aux grandes pour qu'elles fassent un peu de CNED. Ce soir, lors des vérifications, nous nous sommes rapidement aperçu que Sidonie avait préféré travailler avec les corrigés (il est vrai que c'est beaucoup plus pratique). Nous lui avons fait savoir que vous trouvions cela extrêmement judicieux de sa part.
. Le taxi de mamie Danièle est réservé (merci Ingrid de I&E&Y).
. Nous avons testé le "Bread and chocolate" de Puerto Viejo : excellent !!
. La pluie a cessé ce qui nous a permis d'aller nous baigner à Arrecife. L'endroit a beaucoup perdu depuis la dernière fois puisqu'il y avait trois autres personnes avec lesquelles nous avons dû partager la plage. Cette promiscuité me pèse atrocement.
. L'eau qui sort des robinets est étrangement claire. Estelle, qui a mauvais esprit, a fait le lien avec la récente arrivée des propriétaires.
. J'ai vu mes premiers singes araignée.
. Estelle tourne à la Corona et moi au rhum-orange : souvenirs du Panama.
. Mes lunettes déposées il y a trois semaines chez un opticien de Puerto Limon et qui devaient être réparées en 8 à 10 jours maximum devraient normalement l'être avant notre retour en France (sous toutes réserves).
. Ce n'était pas leur jour. Le 16, M&P ont trouvé un serpent et un scorpion dans leur maison.
. Le 16 Décembre, ce fut aussi la fin de notre troisième mois de présence au Costa Rica. Inutile de vous dire que nous sommes bien contents que cela dure encore un peu.

Je voudrai par ailleurs souhaiter la bienvenue au jeune Quentin A., 13 jours, qui devient ainsi notre plus jeune lecteur. Que sa vie soit aussi pleine et heureuse que possible. Nos plus sincères félicitations aux heureux parents.

lundi 14 décembre 2009

Bocas del toro et bains de boue

Je vous ai entretenu, il y a quelques temps de cela, du problèmes des étiquettes.
Lors de notre sortie trimestrielle, les 10, 11 et 12 Décembre, nous avons pu à nouveau étudier ce curieux phénomène.
Nous sommes comme convenu allés à Bocas del toro, petit ensemble d'îles juste au Sud de la frontière costarico-panaméenne.
Avant de partir, voila ce que j'imaginais :

. 1. Le pont qui franchit la frontière est vétuste, dangereux et vertigineux.
. 2. Le Panama est un pays pauvre avec de jolies (c'est-à-dire bien entretenues) routes.
. 3. Bocas del toro et Bocas town sont jolis mais un peu moins développés (si si, c'est possible) que la région où nous habitons.

Après notre visite, voici ce que sont devenus mes a priori :



. 1. Le pont est vétuste, pas si dangereux que cela et pas du tout vertigineux. Il y a des milliers de gens qui le traversent chaque jour. Les planches de bois ne sont pas bien fixées et le passage n'est pas large mais les véhicules passent au pas (un par un) et la probabilité qu'un camion écrase un piéton est ridiculement faible. Le déroulement type :



a. Remplir une fiche de renseignement par personne (à demander au guichet ou à un employé des douanes mais attention ils sont en civil) et la présenter au bureau qui se trouve à droite juste avant le pont pour faire tamponner la sortie du Costa Rica sur son passeport.


b. Traverser le pont



c. Présenter son passeport au premier guichet du bâtiment blanc à gauche après le pont. Attention, si vous êtes français, vous n'avez pas à payer les 5 US$ de taxe pour les touristes. Il vous faut par contre, si vous êtes à pieds, avoir un billet de bus pour San José afin de prouver que vous pouvez repartir (même si ce n'est pas votre intention). Vous avez maintenant un passeport avec un joli tampon d'entrée pour le Panama.




. 2. Le Panama est en effet un pays pauvre avec de belles routes. Les maisons sont le plus souvent minuscules, sur pilotis, faites de planches de bois disjointes avec un toit en tôles ondulées. Il y a souvent un cochon en dessous ce qui est moins classe mais plus nourrissant qu'un pur sang anglo-arabe. Les routes sont superbes, larges et parfaitement revêtues (il n'y a par contre pas le moindre panneau indicateur). Les villes de Changuinola (centre commercial de la région) et Puerto Almirante (port où Chiquita vient chercher ses bananes avec ses propres porte-conteneurs et où les touristes et les gens du coin prennent des vedettes rapides pour les îles) sont des villes moches, sales avec une population pauvre. J'ai vu à Changuinola des petits cireurs de chaussures, chose que je n'avais jamais vu et dont, je vous l'avoue, j'aurais pu me passer encore de longues années (surtout que j'étais en train de me battre avec mes enfants pour les forcer à ne pas laisser leurs assiettes presque pleines). A part les cigarettes, tout semble moins cher au Panama.



. 3. Bocas del toro est un archipel magnifique. L'eau est somptueuse, il semble y avoir plein de poissons (et des dauphins) et la zone de navigation parait infinie. La végétation est luxuriante et la quasi totalité de la zone semble vierge de toute présence humaine. L'arrivée à Bocas town est un choc. Vous venez de quitter Almirante et son savant mélange de misère et de saleté (vous me direz, elles vont souvent de pair, ces deux-là) et l'arrivée au ponton n'a pas franchement inversé la tendance. Vous avez simplement noté qu'ici, malgré le nombre de bateaux à moteur, l'eau est parfaitement claire. C'est en sortant du bâtiment que le choc arrive : ici aussi, les routes (rues) sont magnifiques. En fait, Bocas town est bien plus propre et développé que Puerto Viejo, Puerto Limon et un grand morceau de San José. Une bonne partie des bâtiments du centre ville sont propres et bien construits. La banque est magnifique, il y a un parc éclairé et les taxis sont jaunes et en bon état. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas Zurich (où je ne suis d'ailleurs jamais allé) mais comparé à ce que nous connaissons, c'est totalement incomparable. Il a plu la plupart du temps mais je garde un excellent souvenir de notre séjour (d'autant que le B&B était très bien et que les restaurant sont aussi bon marché que délicieux). En parlant de cela, nous avons testé "El Pecante", "Bocas paradise hotel" et "El ultimo refugio" et nous vous recommandons les trois.

Quelques points importants :
. La monnaie est le dollar panaméen. Le taux de change est assez simple : un dollar panaméen vaut un dollar US. Les deux monnaies ont cours et si le Panama imprime ses propres billets, seules les pièces américaines existent.
. Les enfants sont payés pour aller à l'école.
. Le pack des tampons illégaux pour éviter les trois jours dans le pays voisin est ici à 150 US$ (80 au Costa Rica). La corruption est ici aussi endémique.
. Vendredi soir, Marise nous dit que l'anniversaire de Pierre est le lendemain. Nous avons passé tout le Samedi en leur compagnie sans songer un instant à lui chanter un "Compleanos feliz" de compétition. Rouges de honte, nous nous sommes rattrapés Dimanche après-midi en leur apportant les 2kg de Pizzero (à 4800 colones le kilo) achetés par l'intermédiaire de Patricia.

Sinon ici, depuis quatre jours, il pleut presque tout le temps. La plus fâcheuse conséquence est qu'à présent, l'eau dont nous nous servons pour laver notre vaisselle, notre linge et nos corps de rêve est franchement boueuse. J'évite la dépression de justesse grâce à l'acuité visuelle dont m'ont gratifié mes parents. Mon hypermétropie et mon astigmatisme m'empêchent de voir la coloration de l'eau lorsque je suis sous la douche. Je pleure toutefois à la fin de chaque vaisselle. Avec la méthode Coué cela donne : "Cela nous fait un masque exfoliant gratuit à chaque douche".
Nous avançons comme des balles en ce qui concerne le CNED.
Estelle vient de nous faire une de ses spécialités qui la rendent célèbre dans le monde entier. Cela fait plus d'un mois qu'elle dit à tout le monde que se maman arrive le 23 Décembre et P&M ont planifié leur séjour au volcan Arenal pour être à San José le 23 et ainsi nous ramener ma belle-mère. Ce matin, elle a donc eu la joie de leur annoncer que finalement, elle arrive le 22 et qu'ils ont fait cela pour rien. Cheeeeese !

Message personnel d'Estelle : désolée Pierre et Marise, je m'excuse platement.

mercredi 9 décembre 2009

Claude Allègre avait tort ou la preuve de l'existence du réchauffement climatique


Vous lisez peut être pour la première fois ce blog et vous faites bien car sa hauteur morale n'a d'égal que sa valeur scientifique.

Aujourd'hui, en effet, et sans contestation possible, je vais vous démontrer que le réchauffement climatique est une réalité scientifiquement quantifiable et ce avec un matériel à la portée de tout un chacun. Les Saint Thomas qui passeraient pourront eux aussi, même si Dame Nature n'a pas été aussi généreuse qu'avec l'auteur de ces lignes, faire, à l'aide de manipulations basiques, la série d'expériences que je m'apprête à vous relater.

Le matériel :
. Un calendrier grégorien
. Une montre
. Un short
. Un appareil photo

La première étape consiste à noter la date du jour (le 09 Décembre 2009) et l'heure approximative (21h40).
La seconde étape consiste à prendre une photo en short, sans tee shirt et avec d'ignobles imitations de Crocs .

La troisième est une analyse poussée de la situation : Nous sommes à la fin de l'automne, au début de la nuit et pourtant il fait jour, soleil et très chaud.
La quatrième étape consiste en l'élaboration de la théorie : Le réchauffement de la terre est tel, que notre bonne vieille planète a subi une spectaculaire modification. L'hémisphère Nord est devenu l'hémisphère Sud et nous sommes en fait à la fin du printemps (relativement chaud d'ailleurs cette année).

Pour ceux qui voudraient attaquer cette avancée majeure dans la connaissance des modifications de notre planète, je souhaite bonne chance car les calculs, maintes fois répétés, tombent tous parfaitement juste.

Tout autre chose maintenant : de la sociologie. Je voudrai vous annoncer que le Costa Rica vient de voir apparaître une nouvelle population laissée de côté par la marche incessante du développement : les SAF. Il n 'y a pour le moment que deux individus (Estelle et moi) mais nul doute que le nombre va croitre rapidement. Et comment reconnait-on un Sans Accès Fixe ? me direz vous. C'est très simple, ce sont des gens qui parcourent les routes de la région à la recherche d'un point d'accès wifi non sécurisé (de préférence rapide). Lorsqu'ils l'ont trouvé, ils se cachent à l'abri des regards et du soleil (toujours le problème du réchauffement climatique ignoblement nié par Mr Allègre) pour relever leurs mails et surfer un peu. Ils sont aussi malheureusement souvent alcooliques et celui qui ne tient pas l'ordinateur a une bouteille de bière (cachée dans un papier journal) et un petit paquet de noix de cajou (le plus souvent Estelle, comme vous pouvez l'imaginer). C'est triste à pleurer mais La Terraza et Miss Holly sont fermées, Puerto Viejo est trop loin et rien ne passe à la maison.

Aujourd'hui est le dernier jour d'école pour les enfants. L'année scolaire se termine Vendredi au Costa Rica mais nous partons demain au Panama. La rentrée est prévue la deuxième semaine de Février 2010. Cela peur paraître parfaitement fou mais hier soir, j'étais tout content car nous partons en vacances. J'ai eu un peu honte quand je me suis aperçu que nous sommes déjà en vacances depuis plusieurs mois. Comme quoi, on s'habitue à tout.

mardi 8 décembre 2009

La vie du gringo au Costa Rica


Un des points importants du Costa Rica est le fait que pour la majeure partie des étrangers (en gros si les problèmes de poids dans votre pays d'origine sont des problèmes de surpoids et non de sous alimentation), il n'est point nécessaire d'avoir de visa. Un passeport avec six mois de validité et un billet de retour suffisent pour que l'on vous autorise à rester 90 jours dans ce pays vert et moite.
Toutefois, lorsque vous êtes un capitaliste sanguinaire ET un adepte de la décroissance (c'est plus chic que de dire qu'on a un baobab dans la paume de la main) et que vous désirez rester au moins 91 jours, il va vous falloir choisir entre deux options :

1. Sortir du territoire pour 72 heures au moins (en fait pas exactement 72 heures mais il faut que le tampon d'entrée soit à J+2 de votre tampon de sortie). Dans le coin, tout le monde va au Panama qui est juste à côté. Nul besoin d'avoir un billet de retour pour revenir au Costa Rica, contrairement à ce que je croyais. Le Panama n'ayant pas de taxes, la région frontalière est
pleine de magasins, ce qui donne un intérêt supplémentaire (on ne peut toutefois pas rapporter pour plus de 500 US$ de marchandises).

Pour y aller :

1.1. En bus. C'est facile, pas cher et long à la frontière. Par ailleurs vous avez la chance de traverser le pont à pieds et il parait que c'est extrêmement impressionnant. Pour rentrer au Panama, il vous faut par contre un billet de bus vers le Costa Rica pour prouver que vous ne resterez pas. Comme cela ne coûte rien, je ne crois pas que la méthode soit très efficace.

1.2. En voiture de location. Ce n'est pas possible.

1.3. Avec votre propre voiture. Il vous faut des papiers de votre avocat (ici, il faut passer par un avocat pour aller aux toilettes ce qui a permis l'émergence qu'une classe de gens bourrés de frics qui construisent des maisons de 500 m2 et roulent dans des 4x4 américains) qui stipule que le véhicule nous appartient. C'est plus cher, plus rapide et plus court à la frontière et vous passez en sureté dans votre voiture (pour les chochottes friquées, donc).

1.4. En bateau, avion ou hélicoptère : pas d'information disponible mais je pense que ce doit être fun.

2. Payer un fonctionnaire ayant de gros besoins d'argent ET les tampons du Costa Rica et du Panama pour qu'il vous fasse une fausse sortie. C'est risqué et cela vaut 80 US$. C'est extrêmement courant dans le coin et il ne faut pas discuter longtemps pour trouver quelqu'un qui connait ce type de monsieur accommodant.

Comme je suis quelqu'un de très honnête (et que j'ai une famille nombreuse d'où un coût prohibitif avec la solution 2), nous partons ce Jeudi à la découverte de Bocas del toro. Je vous raconterai bien entendu la découverte de ce nouveau pays.

Nous venons de faire des ailes de papillon pour le spectacle de Célestine. Pour ceux qui connaissent sa délicatesse légendaire, nulle inquiétude, elles sont blindées.

dimanche 6 décembre 2009

La quadrature du citron


Lorsque l'on habite ici, il est des choses de notre vie d'ailleurs qui sont difficiles à transposer sur place.

Un des points les plus importants de ma vie en France est le lavage de la vaisselle à la main (et aussi le prélavage à la main de la vaisselle ultérieurement lavée en machine). Cette caractéristique me fait le plus souvent passer pour un fin psychopathe mais je dois avouer que cela ne me dérange pas le moins du monde (l'
habitude sans doute) . D'ailleurs, et sans vouloir faire le moindre prosélytisme, je ne peux m'empêcher de mettre en doute la capacité de l'eau chaude (même en mouvement et avec du produit nettoyant) à enlever des taches de jaune d'œuf séché sur une assiette.

Dans cette maison, nous avons un système d'alimentation en eau tout à fait particulier. Il y a une pompe électrique (vétuste) qui récupère l'eau directement dans la rivière qui longe l'arrière de la propriété. Le traitement clarifiant et désinfectant se résume à stocker ladite eau dans une citerne (hors d'âge) située juste après la pompe. Les plus éduqués d'entre vous me rétorquerons qu'ils ne voient pas en quoi cette opération aurait le moindre effet clarifiant et/ou désinfectant . Je leur répondrai avec mon ton le plus assuré qu'il ont ..... parfaitement raison. La conséquence première de cet état de fait (hors le doute atroce qui s'immisce en moi à chaque fois qu'Estelle me demande si je suis bien sûr que nous pouvons boire l'eau sans risque après un passage dans mon purificateur personnel) est qu'à chaque pluie (et cela arrive tous les jours en ce moment), l'eau qui sort des robinets est tout sauf limpide. Mon purificateur est sensé tout arrêter mais l'eau qui en sort est malheureusement encore un peu colorée. Vous comprendrez donc qu'il m'a fallu faire un gros travail d'introspection pour rester sobre après chaque vaisselle avec ce type de liquide. Il est est d'ailleurs de même pour Estelle et sa lessive.






A part cela, je suis officiellement devenu un Dieu pour la population locale. Seul le manque de moyens financiers les empêche d'ériger, au centre de chaque bourg, une statue à mon effigie. Les voisins ont en effet adopté mon invention sobrement appelée "
meilleur ramasse citron au monde" et la fierté m'emplit lorsque je les vois utiliser le fruit de mon cerveau malade. Je suis donc définitivement le digne descendant d'une lignée prestigieuse de bricoleurs fous : mon grand oncle Marcel BELIN (dit Tonton Marcel) et mon beau-père Jean PAOLI étant les plus connus.

Des grenouilles ont pondu des grappes d'œufs au dessus de notre fontaine. Les têtards, à l'intérieur d'une des grappes, sont assez développés pour qu'on les voie bouger dans leur œuf. J'ai récupéré un aquarium que j'ai posé sous cette grappe. J'espère que lorsqu'ils vont éclore, les bébés grenouilles y tomberont afin de nous permettre de suivre leur développement.

Les évaluations des deux grandes se sont relativement bien passées. Cela nous permet de boire l'apéritif avec un vrai alibi validé par le CIAPA (Comité International des Alibis Pour Alcooliques). Célestine a toutefois oublié de recopier la fin du conte qu'elle devait produire (oui, maintenant, chez nous, on dit produire un écrit, nous sommes presque syndiqués au SNES). Cela a ravi Estelle lorsqu'elle s'en est aperçue.

La vie suit son cours, imperturbable. Nous, on a décidé de la laisser faire.

samedi 5 décembre 2009

Se fondre dans le décors


Partir loin de chez soi, c'est bien. Faire en sorte que son nouveau domicile soit une sorte de nouveau chez soi, c'est mieux.
Cela fait maintenant deux mois et demi que nous sommes arrivés.
Nous avons passé :
. Deux semaines à Cahuita
. Un mois à Playa Chiquita
. Un mois à Punta Uva
La maison n'est pas parfaite mais elle nous convient et nous avons décidé d'y rester pour le reste de notre séjour ici.
En parlant de cela, I&E&Y, qui prennent goût aux vacances, ont le projet de partir un mois et demi en vacances en Mai et début Juin. Nous avons proposé de leur garder leur maison pendant cette période. Au cas où Carl, notre propriétaire, ne voudrait pas nous reprendre par la suite, je suis en train d'échafauder un plan B de derrière les fagots pour aller voir le Machu Picchu (un de mes rêves ultimes) et quelques autres merveilles. Vous conviendrez qu'il serait dommage d'avoir traversé un océan, d'avoir appris l'espagnol et de ne pas en profiter pour tâter du patrimoine sud américain.

Mais ne mettons pas la queue avant l'iguane. Nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, chez ce bon vieux Carl pour encore neuf mois et demi. En parlant de Carl et d'adaptation à son nouveau lieu de vie, il est à noter que ce charmant monsieur a adopté tous les caractères de la vie caribéenne. Lors de nos deux seules conversations (dont la dernière remonte à environ trois semaines) il a toujours répondu positivement à mes demandes de réparation du toit (je vous rappelle qu'il pleut dans plusieurs pièces lors des grosses averses) sans jamais faire quoi que ce soit de ce qu'il m'a promis.

Nous faisons donc, comme le sous entend le titre de la note du jour, totalement partie du paysage puisque ce matin, Salina (de Salina et Martina, les gardiens panaméens de la propriété) nous a demandé si nous pouvions aller lui acheter une nouvelle bouteille de gaz au Duende. Comme il est intelligent, il a demandé à Estelle qui, malgré une remontée spectaculaire de ma part, est encore infiniment plus hispanophone que moi.
Estelle (quand on parle du loup), pour sa part, surveille les allées et venues sur la route comme une habitante installée ici depuis plus de trente ans. J'ai pensé lui mettre une chaise derrière la fenêtre, à côté du poêle mais nous n'avons ni fenêtre ni poêle.
Je me suis surpris à dire "chez nous" en parlant de la région. A l'attention de ceux qui pensent (et râlent donc déjà) que ceci est un message subliminal, je voudrai apporter un démenti ferme et sincère : nous ne resterons pas au Costa Rica au delà du 15 Août 2010.

La chaine du vélo d'Estelle est cassée. Nous sommes allés à la ferreteria San Francisco (au San Francisco pour les gens du coin). Etant maintenant hispanophone, j'ai demandé une chaine pour vélo de 26 pouces et un démonte chaine. J'ai payé 3500 colones pour deux chaines et un démonte chaine. Arrivé à la maison je me suis aperçu (dans l'ordre) :
1. Qu'il m'est impossible de changer une chaine sans se pourrir les doigts.
2. Que le vendeur n'a rien compris et qu'il m'a donné une chaine deux fois trop longue.
3. Que le faible prix du démonte chaine est parfaitement justifié puisque l'outil est cassé au bout de dix minutes d'utilisation.

Le CNED me plonge régulièrement dans d'insondables abîmes de désespoir. Si d'un côté, je suis très heureux de participer à l'éducation de mes deux ainées, les manifestations d'évidente mauvaise volonté (et leur cortège de réponses plus stupides les unes que les autres) sont autant de coups de masse dans le mur de patience que je tente, jour après jour de maintenir debout. Nous avons reçu les résultats des premières évaluations de Célestine et les commentaires du correcteur sont positifs. Je cherche donc désespérément à relativiser la désagréable impression qui me pousse, certains soir, à boire mon Imperial presque aussi vite que ne le fait Estelle.

Aujourd'hui nous sommes passés chez I&E&Y où habitent actuellement P&M. Pierre est tellement surpris que des humains (même avec une vue basse) puissent habiter dans le coin depuis deux mois et demi sans avoir encore vu le moindre toucan qu'il croit maintenant que nous le faisons marcher. Il a pour sa part une quantité impressionnante de photos et de films de ces superbes volatiles. Nous sommes ensuite allés chez Stéphanie, Olivier et leurs enfants Ruben et Noah (S&O&R&N à partir de maintenant). Ces français, originaires de la région parisienne, habitent à Manzanillo depuis plusieurs années et y possèdent un petit restaurant : le "Ho la la". Nous y avons pris un excellent petit déjeuner. Si l'un d'entre vous passe à Manzanillo un de ces quatre, ne pas s'y arrêter serait faire preuve d'une indéniable faute de goût. Il faut aussi aller manger chez Maxi que nous n'avons pas testé mais qui a une excellente réputation. La baie de Manzanillo est par ailleurs toujours aussi belle. Ils ont reçu il y a quelques jours des membres de l'organisation de la transat Jacques Vabre. Tous les gringos de la région (je nous compte même si nous ne sommes pas ici depuis longtemps) sont persuadés que le manque d'organisation, la faiblesse des moyens et l'extrême simplicité des infrastructures ont rendu cette première expérience pour le moins pénible pour les métropolitains flottants. Quelle ne fut pas leur surprise d'entendre dire que l'arrivée à Puerto Limon a été la meilleure jamais vécue. L'accueil a été, en nombre comme en chaleur, incomparablement meilleur qu'au Brésil, habituel récepteur des voileux amateurs de café. L'expérience sera d'ailleurs renouvelée encore trois fois.

Nous avons trouvé dans une des dernières édition de "La nacion" (plus grand quotidien du pays), un article (avec photo s'il vous plait) sur l'"attaque" de l'Assemblée nationale par des militants de Greenpeace.

Nous espérons que tout le monde va bien et que l'approche des fêtes de fin d'année signifie un taux d'endorphines supérieur à vos moyennes respectives (ceux qui disent : "t'ain, qui est pédant" ont raison mais rien ne m'arrêtera).

mardi 1 décembre 2009

Papas fritas y pescados


Hier soir nous sommes allés chez Ingrid et Erwann mais il n'y avait ni Ingrid, ni Erwann et encore moins leur fils Youenn. De leur famille ne subsistait que le chien Bassam et le chat dont je ne connais pas le nom.
A la place de cette sympathique famille bretonne, nous trouvâmes (Célestine fricote avec le passé simple ces jours-ci) deux québécois et leur chien de race mexicaine et de naissance costaricaine.
Nulle inquiétude, c'était prévu, I&E&Y sont partis dix jours en vacances et c'est P&M qui gardent leur lodge.
Ça discute velu (avec des Smirnoffs et des gâteaux apéritif, c'est plus facile) et l'heure du repas du soir arrivant au galop (ici c'est possible car il y a plein de chevaux partout voire même au milieu de la route mais toutefois improbable car le galop est une allure rapide et ici rien n'est rapide), nous décidons, Pierre et moi, d'aller acheter des pizzas et des frites.
Le plus "proche" est à Cocles. C'est l'hôtel Totem (qui fait d'excellentes pizzas et autres barquettes de frites) mais il est fermé et nous poussons jusqu'à l'entrée de Puerto Viejo où la pizzeria Mama mia est .......... fermée. On repousse un coup jusque dans le centre de Puerto Viejo (cent mètres plus loin) où le Café Viejo fait de gigantesques pizzas que l'on peut emporter (et en plus ils sont italiens ce qui est de bonne augure). On boit une Imperial en attendant et une demi heure plus tard on repart. Le problème vient du fait que ces satanés italiens (j'en viens à comprendre le geste du bouillant Zinedine) ne font pas de frites. Une des employées du Café Viejo nous indique un endroit qui pourrait nous sortir de ce mauvais pas. Il est 100 mètres plus loin (et en plus dans la direction du retour). On entre, on commande et on prend des Imperial. A cet instant, vous êtes en droit de vous dire :
1. Encore une ? et vous auriez raison. Pierre abuse un peu de la boisson et comme je suis très poli, je l'imite mais cela me coûte énormément.
2. Ben, sont ballots, z'auront jamais le temps de la boire. Tout d'abord je trouve que votre langage gagnerait à être un peu plus châtié mais surtout il vous faut savoir que les trois barquettes sont arrivées 45 minutes plus tard. Nous avons d'ailleurs eu tout le temps de réfléchir aux raisons de ce curieux phénomène temporel :
1. Ils sont allés à San José acheter les pommes de terre et à Puerto Limon acheter l'huile.
2. Ils ont fait pousser les pommes de terre dans un jardin situé à l'arrière.
3. Le cuistot est raide mort et il ne retrouve plus le sel.
4. Ces satanés allemands ont attaqué le Costa Rica qui est, comme vous le savez surement, dépourvu d'armée et le plan d'invasion comprend la cuisine où cuisent nos frites.
Avec tout ça, on a mis plus de deux heures pour acheter deux pizzas (très grandes néanmoins) et trois barquettes de frites. S'il n'y avait pas eu les Imperial, cela aurait pu facilement devenir désagréable.

Autre fait marquant. Hier lors de ma séance de natation (de cinquante minutes tout de même), j'ai fait une rencontre pour le moins surprenante. Pendant mon athlétique retour vers la plage, j'ai rencontré un gros poisson. Voici sa description :
. Longueur : 1 mètre
. Hauteur : 15 cm
. largeur : 8 cm
. Couleur : argenté avec des points noirs à la base de la nageoire caudale
. Nageoires dorsales : une, argentée avec extrémité noire
. Nageoires ventrales : deux, argentées
. Nageoires caudales : une, noire, en deux parties triangulaires
Vous me direz, un poisson dans la mer, rien de très passionnant. Oui, mais ce poisson est resté avec moi un moment, il est venu à moins d'un mètre de mon visage, il n'est pas parti lorsque j'ai fait de grands mouvements pour lui faire peur et surtout, il est revenu me voir deux autres fois et m'a accompagné presque sur le rivage (j'avais pieds quand il est parti).
Vous savez tous que je suis muni d'un légendaire courage et pourtant j'ai bien flippé ma race (comme disent les djeun's). Il faut dire qu'il avait quand même une sale tête. La prochaine fois, je nage en cotte de maille, ce sera un peu moins pratique mais d'un autre côté, cela rendre l'exercice plus efficace.

Pour finir, je voudrai annoncer officiellement l'invention par votre serviteur, d'un outil qui va sensiblement améliorer le bien-être de milliards de personnes : le ramasse citrons.
Nous avons en effet dans le jardin un citronnier qui fait de fabuleux fruits moitié citron, moitié mandarine qui ont la sale habitude de pousser très haut.Une photo explicative arrivera un peu plus tard.

Pour définitivement clôturer, je lance un appel à l'aide. Notre internet déconne depuis quelques jours. Au mieux nous avons accès à nos mails et à Skype mais nous ne pouvons jamais surfer sur la toile (comme le disent les gens qui s'y connaissent).

PS : dans ma liste de la dernière note, j'avais oublié certaines personnes, certains objets et certains concepts. Je m'excuse platement et répare séance tenante ces coupables omissions :
. Frédéric Lefebvre
. Les brocolis
. Eric Besson
. Les œufs en gelée
. Rama Yade
. Les moustiques
. Les néo conservateurs américains de ces dix dernières années
. Les champignons chinois.
. Mon prof de maths de terminale
. Les lunettes qui font mal aux oreilles

dimanche 29 novembre 2009

Se méfier des apparences


Avec Nicolas Sarkozy, les mouches, les émissions de télé-réalité, Flavie Flament, les contrôles de vitesse (fixes ou mobiles), Fanny Ardent, les poireaux en salade, les jet skis au mouillage, la mondialisation, Fox TV, le capitalisme, Vincent Lagaf, les choux de Bruxelles, le communisme, Jean-Pierre Pernod, les vêtements en laine, la politique, la publicité, les étiquettes sont un des pires maux de notre petite planète.
Les étiquettes, c'est petit, facile à utiliser, les enfants apprennent très vite à les manipuler par simple mimétisme.

Etiquette numéro 1 : le vol est une maladie très répandue au Costa Rica. Avant même de partir, la totalité des sites vous préviennent qu'il faut faire très attention à vos affaires. Toutes les chambres d'hôtel et les maisons à louer sont pourvues d'un coffre fort et ses dimensions sont directement proportionnelles au standing de l'établissement. Chaque gringo rencontré parle d'un vol qu'il a subi dès la troisième phrase qu'il vous adresse. Soyons honnêtes, nous avons été cambriolés lors de notre passage à Hoana house. Néanmoins, Estelle a oublié son parapluie au Duende et elle l'a récupéré deux jours plus tard, strictement au même endroit. A ceux qui raillent déjà mon argumentaire je voudrai rappeler que nous sommes en période des pluies et que le parapluie est ici et actuellement un des objets les plus utiles et recherchés qui soient.

Etiquette numéro 2 : le Costa Rica est un pays écologique. Samedi, nous sommes allés à Puerto Limon voir les bateaux de la Transat Jacques Vabre. Le trimaran "Crêpes Wahouu" était absent. Peut être volé par un tico ou reparti lassé d'être moqué pour son joyeux sponsor. Je l'ai déjà dit précédemment mais le fait que ce charmant pays d'Amérique centrale puisse être vu comme un champion de la cause "verte" est un sujet d'étonnement et d'amusement de premier ordre. Les banderoles de la transat déclarent fièrement : "Prendre la mer - Agir pour la terre". Lorsque nous aurons eu assez de bande passante, je vous conseille d'aller regarder les quelques photos de ces mêmes banderoles pour voir combien le biologique est ici une priorité nationale. Les seules personnes intéressées par ces questions sont des étrangers roulant dans des 4x4 dont la consommation de pétrole raffiné ne rentre pas dans la catégorie "Agir pour la terre". Comme ils importent aussi des tonnes de produits, alimentaires ou non, générant ainsi un volume de déchets par tête, à mon humble avis très supérieur à celui des ticos, les trésors de pédagogie et de persuasion qu'ils déploient sont voués à un échec absolument certain. Image illustrative et rigolote : hier, dans le "village" de la transat (strictement piéton hors camions de pompiers et ambulances), un petit groupe d'abrutis congénitaux faisait des aller-retour à vive allure en voiture en filmant les passants médusés. La question du jour : quelle était leur couleur de peau ? Oui, je sais, je me suis un peu trompé de racisme mais le pli est pris (à répéter à voix haute jusqu'à obtenir une élocution claire et fluide qui ravirait tout orthophoniste, même un peu tatillon) depuis trop longtemps pour en changer.

A part ça :
. Vendredi matin, Martina, notre voisine panaméenne, est venue pour la première fois à la maison pour faire le ménage. En analysant objectivement la quantité de saleté qu'elle a soustrait à la maison, une seule conclusion est possible : nous sommes des cochons nuls en ménage.
. Vendredi après-midi, six amis de Sidonie sont venus fêter son anniversaire. La propreté de la maison n'aura donc pas duré longtemps puisque les enfants et Martina se sont croisés au portillon de la terrasse.
. Suite à leur passage au rayon jouets du Maxi Bodega de Puerto Limon (comme nous sommes des capitalistes sanguinaires, nous ne fréquentons que des magasins qui se la pètent : Mega Super de Puerto Viejo, Maxi Bodega de Puerto Limon et Hipermas de San José) les enfants ont commencé leurs listes pour le père Noël.
. Je ne vous l'ai pas dit mais nous avons trouvé une activité professionnelle avec Estelle. Nous chantons les jingles de notre radio favorite, Radio 2. Cela donne : "Radio doooooooooooooooos, radio dooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooos, radio dos". N'en parlez pas à Estelle mais je le fais beaucoup mieux qu'elle qui ne sais pas encore rouler les "r". Cette radio est excellente et ils passent souvent les Beatles et les Doors ce qui me convient parfaitement.
. Nous avons mangé au Burger King de Puerto Limon. C'est immense, tout propre et la température à l'intérieur doit être d'environ 15°C (il y a un nuage de vapeur d'eau qui sort des climatiseurs). Estelle était encore plus contente que les enfants. Deux cheese burgers, deux petites frites et un Sunday : 3560 colones.
. Sidonie a eu une poupée qui chante pour son anniversaire. Nous avons commandé en urgence du Prozac à mamie Danièle. C'est moi qui l'ai achetée et je n'ai pas fait assez attention.
. Nous avons du Martini blanc au frais depuis plus d'une semaine et la bouteille n'est pas entamée.

vendredi 27 novembre 2009

Tout fout le camp


Si j'ai choisi ce morceau de Costa Rica c'est parce que, selon ce que mes collègues qui n'ont, comme moi, rien de mieux à faire que raconter leur vie sur internet, disaient, c'était un petit coin de paradis très modérément contaminé par la civilisation.
Je dois dire que notre séjour à Cahuita avait assez remarquablement confirmé ces allégations. La traversée de ce charmant village et la visite de son supermarché furent autant de plongeons dans un monde pour le moins dépaysant.
Après cela, Puerto Viejo et ses banlieues passèrent aisément pour des mégalopoles ultra développées, propres et policées. Toutefois, et en gardant à l'esprit que le Costa Rica est la Suisse d'Amérique centrale, force est de constater qu'il existe plusieurs sortes de mégalopoles ultra développées, propres et policées. Celles du coin ne sont définitivement pas les plus guindées.
Les gens du coin disent que la côte caraïbe est la partie oubliée du Costa Rica et il n'est pas difficile de les croire. Tout ce qui est du ressort du pays est, lorsqu'il est présent et c'est assez rare, réduit au strict minimum (voire moins).
Et pourtant, et de façon aussi incompréhensible qu'involontaire, la région change à vue d'œil :
. La semaine dernière, un Méga Super (chaine de supermarchés au nom ronflant et à la physionomie européenne) flambant neuf a ouvert à Puerto Viejo. Il est aussi assorti au reste du village qu'un revendeur Vuitton au beau milieu du Larzac.
. Une station service gigantesque va bientôt ouvrir à Hone Creek. Ses dimensions semblent indiquer que les porte containers viendront y faire le plein bien qu'elle soit bizarrement située à plus d'un kilomètre de la mer.
. Le passage de la transat Jacques Vabre a entrainé la réfection (quantitativement incomplète, qualitativement proche du zéro absolu et à l'espérance de vie quasi négative) de la route entre Puerto Viejo et Punta Uva. Il est à noter que l'ensemble des gros cons (désolé) disponibles dans la région s'est regroupé pour faire des concours de vitesse et ainsi partiellement compenser une virilité manifestement défaillante. Le Costa Rica étant ce qu'il est, les travaux n'ont commencé que la veille de l'arrivée du premier concurrent.
. L'adsl arrive à Playa Chiquita sans pour autant que l'on connaisse les critères d'attribution ce qui occasionne un certain émoi dans le coin.
Enfin voila, nul doute possible. La civilisation arrive, elle va vite, elle a faim et elle va tout bouffer.
Cela rend un peu triste mais cela nous oblige à bien profiter de ce que ce petit coin encore sauvage a à nous offrir et croyez moi, il y a du matos.

Et en parlant de sauvage, aujourd'hui restera à n'en pas douter dans la mémoire de quatre d'entre nous (les deux petits dormaient). Nous avons eu l'immense (bien qu'effrayant) plaisir de vivre notre premier tremblement de terre. Nous étions en plein cours de français lorsque la terre puis la maison se sont mises à onduler. J'ai vraiment eu l'impression de passage d'une vague. La lecture des journaux (et de l'intensité à priori modeste de la secousse) tempèrera surement cet enthousiasme, mais je pense garder longtemps le souvenir de cet instant.

Tout passe, seuls les souvenirs restent (et encore .....)

PS : Aujourd'hui est un jour très spécial puisque notre crevette a huit ans. Lorsqu'on parle de souvenirs, ceux liés à cette période sont loin d'être uniformément heureux.

mardi 24 novembre 2009

La mondialisation

Aujourd'hui, il fait beau pour la première fois depuis longtemps et pourtant je vais râler.
C'est comme ça, on ne choisit pas quand ça arrive.
Pour moi, la mondialisation, c'est que de la saloperie (oui, quand je suis en colère, je suis un peu grossier, voire limite vulgaire mais je ne le fais pas exprès).
Ça crame du gasoil à qui mieux mieux, ça fait migrer les paysans chinois qui crèvent la dalle en famille chez eux vers des villes toutes pourries où leur salaire de misère (quand il est versé), suffit à peine à payer leur logement insalubre et minuscule et leur bouffe infâme. C'est donc, comme vous l'avez tous reconnue, une vie de merde, de misère et souvent de solitude (la famille étant restée crever la dalle sur place en attendant l'hypothétique argent et l'ultra hypothétique retour) mais heureusement, tout n'est pas perdu puisque cela permet à quelques privilégiés de se gaver comme des porcs et à moi, petit européen grassouillet, d'acheter à bas prix (même en tenant compte des marges cumulatives prises durant le transport et la distribution) plein de trucs inutiles fabriqués par des armées de gens exploités.

Là où cela devient grave, c'est que cela ne m'empêche ni de dormir, ni d'être heureux. Cela me coûte juste une envolée hypocrite de temps à autres ce qui est, vous en conviendrez aisément, particulièrement bon marché.

Un exemple fun : Hier, à San José, Pierre, de P&M, a acheté à la pharmacie, une boite de dix comprimés de dextropropoxyphène pour la modique somme de 37 US$. Pour les non pharmaciens de mon auditoire (une ou deux personnes tout au plus), il faut savoir que dans notre beau pays, une boite vingt gélules de dextropropoxyphène + paracétamol est vendue à votre pharmacien préféré par le laboratoire pour la modique somme de 1,05 € HT (et vendu 2,06 € TTC, prix fixé par la sécurité sociale). Ce prix étant vraisemblablement à des années lumière du prix de revient, je vous laisse imaginer le coefficient multiplicateur de chaque intervenant en ce qui concerne la boite costaricaine. Pour vous aider dans votre réflexion :
. Prix d'achat HT pharmacien (France) de la gélule : 1,05 / 20 = 0,053 € = 0,053 x 1,4971 = 0,077 US$
. Prix de vente TTC (Costa Rica) du comprimé : 37 / 10 = 3,7 US$

D'un autre côté, la mondialisation, ça permet à des gens grassouillets (terme volontairement péjoratif désignant habilement les personnes situées du bon côté de la barrière, même si elles sont superbement sveltes comme votre serviteur depuis qu'il a nagé deux fois en deux mois et demi) de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens qu'ils n'auraient pas croisé s'ils avaient dû faire le même trajet à pieds. Nous avons par exemple passé une excellente soirée avec un couple australo-écossais vraiment charmant.

Sinon, à part ça :
. J'ai envoyé la deuxième session d'évaluation du CNED hier.
. Nous sommes allés manger au restaurant Samedi soir avec deux couples d'amis. Les cinq enfants ont été gardés par Katia, qui garde la maison du propriétaire. La soirée fut très agréable et les enfants ont été gentils. C'est Célestine qui a décidé d'arrêter la télé pour aller dormir (on croit rêver lorsqu'on entend ça).
. Nous avons une télé, un décodeur, une antenne satellite et une télécommande mais pas encore le code d'accès pour que le tout marche.
. J'ai acheté un téléphone à 4500 colones mais la ligne n'est pas activée (il nous faut donner 100 US$ de caution à Carl la prochaine fois qu'il viendra). Nous serons ainsi tout le temps joignables (bien que nous refuserons les appels non passés par Skype ou un téléphone sur IP et là je parle plus spécifiquement à une dame qui habiterait Nîmes qui qui aurait une fille unique actuellement au Costa Rica).
. Le premier de la Transat Jacques Vabre est arrivé cette nuit. Nous irons peut-être voir les bateaux avec les enfants ce weekend.
. Sidonie a lancé les invitations pour sa fête d'anniversaire de Vendredi. Elle avait un sourire remontant au dessus des oreilles en donnant les cartons à l'école ce matin.

Le mot du jour : sol (trois lettres)

vendredi 20 novembre 2009

Into the wild


Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai adoré ce film.
A la fin, je me suis dit que je ferai bien un truc dans le genre mais avec une fin plus heureuse puis finalement, j'ai abandonné le projet et je suis allé me coucher.
Fine introduction au sujet du jour : le risque au Costa Rica.
Nous allons tenter de savoir s'il est plus risqué de vivre à Punta Uva qu'à Connaux (et là on s'aperçoit qu'il est déjà beaucoup plus agréable de dire qu'on habite à Punta Uva).
Pour le Costa Rica :
. La semaine dernière, un arbre d'environ un mètre de diamètre s'est abattu entre la classe des petits et la classe des grands. Ça s'est passé un Samedi et Dieu existe puisqu'il a visé pile entre les deux bâtiments (en sachant qu'il était toutefois impossible de faire un strike en détruisant les deux en même temps).
. La semaine dernière, la maîtresse des petits a trouvé sa classe sous 10cm d'eau en arrivant le matin.Elle et son mari ont fait une digue de fortune pour empêcher la nouvelle rivière de continuer à traverser le bâtiment.
. Une plante toxique présente dans la cour a occasionné à Marin une bonne quarantaine d'énormes boutons sur son bras droit et une dizaine sur son front (on suppose qu'il s'est gratté le front après s'être touché le bras). Jutta, sa maîtresse, lui met une huile essentielle venue d'Allemagne qui semble bien fonctionner.
. Avant hier, vers 21h30, des cris de femmes retentissent dans la nuit (cela dure moins d'une minute). On sort de la tente et je me dis que je vais peut être aller voir ce qui se passe. Le temps que je trouve les clefs pour ouvrir le cadenas qui nous enferme la nuit, nous entendons crier ce qui doit être des insultes ou un truc dans le genre puis plus rien, le calme plat. Retour dans la tente. Dix à quinze minutes plus tard, ce sont trois coups de feu que nous entendons puis plus rien (là, je me suis dit que finalement, ce n'était pas la peine de sortir). Le lendemain nous apprendrons que c'est notre fournisseur d'accès internet qui a été "cambriolé" mais nous ne savons pas qui a tiré les coups de feu (et internet est toujours disponible).
. Lors du dernier gros orage, le transformateur qui est à côté de Casa Viva (ils n'ont pas de chance, eux, en ce moment), a fait une dizaine de fois de fabuleuses gerbes d'étincelles avec bruit d'épée laser et coupure d'électricité. Je n'y connais rien en électricité et je n'ai pas compris comment le courant est revenu à chaque fois quelques minutes plus tard. Cela a dû causer quelques dégâts car hier nous avons eu une coupure pour travaux pendant cinq heures.
. Frédérique, notre voisine, a trouvé il y a quelques jours, un boa dans un de ses coussins d'extérieur. Il était tout petit et a priori inoffensif mais c'était son troisième.
Pour le Gard :
. Il y a un risque que les allemands nous attaquent une troisième fois.
. On roule beaucoup plus et beaucoup plus vite en France d'où une probabilité d'accident grave immensément supérieure à celle d'ici (on s'est donné des sensations avec Estelle en atteignant les 40 km.h-1 Mercredi matin).
Le combat semble, à priori inégal mais franchement, la perception du risque est ici très différente. Je pense que nos sociétés, dans le but louable de proposer toujours plus de sécurité, est en train de faire de nous des gens incapables de nous débrouiller dès l'apparition du premier grain de sable (d'accord, ici ils ont des grains de sable un peu gros, type rochers, mais quand même). En tout cas, cela ne nous pèse pas du tout comme quoi, on s'adapte.

Les dernières nouvelles :
. Nous avons adopté une sauterelle géante que nous avons appelé Gisèle. Malheureusement personne ne veut manger près d'elle à part moi.
. Nous avons trouvé un pou sur la tête de Paola. Estelle, qui a une haine viscérale pour ces petites bêtes, a éliminé toute forme de vie dans un rayon de 50 mètres.
. Nous avons réservé notre hébergement au Panama pour notre sortie trimestrielle (du 10 au 13 Décembre). nous serons ici :
. http://www.bocasbahiadelsol.com/
. 09°20'37.24"N
. 82°15'07.84"O
. Je vais Lundi à San José avec P&M.
. Nous recevons ce soir une copine de yoga d'Estelle. Elle est australienne, son mari est écossais et elle a vécu à Montpellier.
. Je suis définitivement costaricain car :
. J'ai acheté une caisse entière de bouteilles d'Imperial avec le logo sur la caisse.
. Il y a quelques jours, je suis allé à l'école en vélo avec un tee shirt à manches longues.
. J'ai fracassé une bouteille d'un litre et demi de vin blanc et ma mauvaise foi me pousse à dire que j'ai bien fait car le sol a senti mauvais un bon moment.
. La chambre des petits n'est officiellement plus étanche ce qui nous pose des problèmes en cette période pour le moins arrosée.
. Dimanche soir, Célestine qui a de plus en plus de plaisir à rester discuter avec des adultes (ce qui se résume souvent à Estelle et moi si tenté que je sois considéré comme un adulte) est avec nous au rez de chaussée pendant que les petits regardent un dessin animé à l'étage. On blague, on se chamaille et à un moment je lui dis : "Va-t-en Belzébuth !". Elle me répond en riant : "Je ne suis pas une zébute" et ce n'était pas du second degré.
. Une des paires de lunettes de Sidonie a perdu une plaquette de nez. Heureusement, nous sommes partis avec trois paires.
. Marin ne dit plus "Je voudrai ... s'il te plait" mais "Je veux bien ...".

Le mot du jour : riesgo (6 lettres)

dimanche 15 novembre 2009

Vivre avec Alain Gillot-Pétré


Depuis le début du mois de Novembre, nous sommes officiellement en période des pluies.
Lors de mes longues recherches préparatrices (les gens croyaient alors que je passais des heures sur internet pour le plaisir, qu'est-ce que les gens sont méchants quand même), j'avais lu que la côte caraïbe du Costa Rica était caractérisée par des pluies stables tout au long de l'année (un peu comme la Bretagne mais en un tout petit peu plus chaud). Ces informations ne tenaient toutefois pas compte de la période 2008-2009 qui a vu une extraordinaire saison humide entre Novembre et Mars. La route (oui, nous n'en avons qu'une et toute pourrie en plus) était une rivière, plusieurs ponts se sont effondré et la diminution des déplacements, rendus presque impossibles, a entraîné des pénuries dans les magasins du coin. Pour l'anecdote, l'armée américaine est intervenue à plusieurs reprises (dont un héliportage d'un pont de fortune qui est toujours là d'ailleurs) ce qui tendrait à démontrer que nos belliqueux amis du Nord sont parfois sympathiques.
Depuis notre arrivée, nous baignons donc dans cette psychose de la pluie tropicale torrentielle et dévastatrice.
La conséquence la plus négative de la situation est que depuis quelques jours, à chaque goutte de pluie qui atteint le sol à moins de 30 mètres de nous, Estelle prend son air le plus grave et sérieux et nous dit (textuellement) :
"Ca y est, là, c'est parti pour un bon moment".
Entendons nous bien : elle a raison, cela dure en général plusieurs heures mais jusqu'à présent (et je suis assis sur un fauteuil en rotin les pieds posés sur un plancher de bois massif sous une charpente bois non doublée), cela s'est toujours arrêté.
Sinon, et peut être à cause de cet état de stress permanent, nous vivons sans Imperial depuis plusieurs jours. Nous tournons donc à la Smirnoff rouge (environ 4% d'alcool) ou noire (environ 7%) d'alcool qui sont des sortes de Schweeps mélangé à de la vodka. Il nous reste aussi un peu de vin blanc argentin.
En parlant de vin, nous avons goûté un excellent vin blanc pétillant argentine à l'occasion de l'anniversaire de notre amie québécoise. J'avais pensé acheter du champagne mais la seule bouteille effectivement issue de la région champenoise était aussi peu attirante qu'incroyablement dispendieuse.
Ce weekend nous sommes en évaluations gros format puisque nous avons des épreuves de :
. Français
. Mathématiques
. Histoire - Géographie - Education civique
. Sciences
. Espagnols
. Musique
. Dessin
A notre plus grande joie et pour notre plus grand soulagement, cela se passe plutôt très bien.
Samedi matin, au réveil, je regarde ma montre et lis 08h00. Je suis en retard et tout le monde dort encore. Je me lève discrètement, me prépare et part en catimini alors que Paola se lève. Après quelques centaines de mètres, je regarde à nouveau ma montre et cette fois-ci, aidé par mes lunettes correctrices, je lis 06h20. C'est la première fois de ma vie que je remonte le temps et je ne me suis aperçu de rien. J'ai fait un gros plein de légumes au marché (la saison des mamon chino est malheureusement terminée) et j'ai acheté un nouveau compas pour Célestine.
Habile transition pour vous parler maintenant des objets qui existent ici et qui ont, selon moi, totalement disparu chez nous :
. Le sale compas en mauvais plastique sur lequel on fixe un crayon à papier serré par une bague.
. La vieille pompe à vélo sur laquelle on visse un petit tuyau souple en fibres synthétiques tressées. Les vélos sont vendus avec des chambres à air à valve de type A (une pompe) et les chambres à air de rechange ont des valve de type B (une pompe). D'un autre côté la pompe type B coûte 950 colones.
J'ai acheté une paire de fausses Crocs pour 2000 colones (le retour en Europe va être un choc).
Les stéphanois nous ont laissé (entre autres) leur voiture pendant leur séjour métropolitain. C'est non seulement très gentil mais aussi très pratique et cela me permet de vous parler du carburant au Costa Rica en général et dans la région de Puerto Viejo en particulier. Le prix des carburants est ici fixé par l'état. Le prix du litre de gazole est de moins de 500 colones et celui du litre de super de moins de 600 colones (plus de précisions à venir). Cela peut sembler bien mais la première station service est à environ 45 minutes (aller) de route d'ici. Cela a donc entrainé la création de stations service non officielles (et donc totalement illégales) dont Patricia nous a donné la localisation et les tarifs : 2800 colones le gallon. Je testerai la semaine prochaine car je suis presque à sec.
La terraza, où l'adsl et rapide et peu cher et l'Imperial fraiche, est fermée depuis quelques temps. Le propriétaire des batiments a semble-t-il des normes comptables assez originales. On ne peut donc plus vous envoyer des photos pour le moment mais on a des pistes de plans B.
Notre épisode gastro-entérique semble définitivement derrière nous (et on ne va pas s'en plaindre).
Je commence à essayer de parler au gens en espagnol ce qui leur donne semble-t-il beaucoup de bonheur à voir les sourires que cela imprime sur leurs visages.

Le mot du jour : conocer (7 lettres)

jeudi 12 novembre 2009

One more Uncle Pete

N'ayez aucune crainte, je n'ai pas retrouvé mon rythme européen et la note d'aujourd'hui sera brève.
Je voulais juste souhaiter un excellent anniversaire à tonton Pete qui, avant de devenir tonton Pete, était Pete tout court et donc le premier d'une longue liste de petits frères que mes parents ont eu l'idée de m'offrir entre 1977 et 1987.
Un excellent anniversaire donc et plein de bonnes choses pour mon deuxième gaucher de Novembre préféré.

Un gros bisou de nous tous et à bientôt.

Compleanos feliz, tonton Pete.

lundi 9 novembre 2009

Le rythme carribéen, c'est ça.


Cela fait maintenant presque deux mois que nous sommes arrivés au Costa Rica et le dernier caractère européen qui subsistait encore, à savoir mon rythme effréné d'envoi de nouvelles fraiches, a, comme vous l'avez constaté, irrémédiablement disparu.
L'éternité n'est pas de ce monde, en voici un nouvel exemple.
Le côté positif de cette nouvelle fréquence d'envoi est que cela me permettra de vous éviter les banalités de notre quotidien pour ne garder que le croustillant, le surprenant, l'énorme.
C'est donc parti :
. Depuis trois jours, Spike (un des deux rottweilers de la propriété) essaie de s'accoupler avec Lluvia qui est effectivement en chaleur mais qui a le défaut de faire la moitié de sa longueur et le cinquième de son poids. Nous avons donc le triste spectacle d'un gros chien qui a essayé au moins un bon millier de satisfaire une demoiselle qui, au départ du moins, était parfaitement d'accord. La nature est cruelle : ça n'a pas marché une seule fois. Les enfants ont suivi les choses minute par minute et le vocabulaire utilisé est un peu spécial : la saillie s'appelle chez nous le mariage ce qui explique que Paola nous confie souvent ne pas être trop intéressée. Lluvia utilise maintenant une technique que nous connaissons dans le genre humain : elle fait semblant de dormir.
. Vendredi midi, nous avons reçu du monde à la nouvelle maison et Estelle avait fait chauffer la cuisine pour l'occasion : lasagnes, tarte au citron et brownies au chocolat.
. Nous avons remplacé les tabourets pleins d'humidité et de champignons par ceux qui sont visibles sur les photos de Google Earth. Nous en avons déjà cinq et espérons en récupérer un dernier.
. Lorsque nous sommes allé payer l'inscription des enfants pour la prochaine année scolaire, il y avait un cours de français. La maîtresse est québécoise et enseignait "A la claire fontaine" à deux petites filles. Elle a invité les nôtres à se joindre à la classe ce qui a mis beaucoup d'animation et de rythme. Cela a plu aux petites filles et elles sont venues nous rendre visite Dimanche après-midi. Ce sont les deux filles du monsieur qui fabrique le pain que nous achetons au Duende et de la maîtresse de Sidonie.
. Nous sommes allé deux fois à Puerto Viejo la semaine dernière et nous avons testé le poissonnier qui se trouve à la sortie du village. On ne sait pas ce qu'on a mangé mais c'était excellent (en gratin).
. Le CNED continue avec des hauts et des abîmes. Ma dernière trouvaille pour motiver Sidonie : la menacer de lui faire rater l'école pour rester travailler avec moi le lendemain matin. Cela a marché à merveille Dimanche après-midi (le matin elle avait mis 1h15 pour lire correctement le mot "déferler").
. Estelle a été malade Dimanche (type gastro). Une vieille salade de riz est le suspect numéro 1.
. Célestine est tombée plusieurs fois en vélo mais cela ne semble pas la pousser à se concentrer.
. M&C nous ont laissé leur chaîne qui a un lecteur CD ce qui nous a permis de commencer les cours de musique et d'espagnol.
. Nous avons régulièrement la visite de grenouilles de taille et de couleur variées ainsi que de sauterelles géantes (15 à 20 cm de long). Un groupe de singes hurleurs s'est installé non loin et nous réveille chaque nuit vers 04h00.
. Le mois de Novembre a commencé et il n'a que très peu plu ce qui ne nous dérange pas plus que cela.
. Nous avons trouvé au Piripli (prononcer Pilipili) le même vin blanc que celui acheté à San José. Le stabilité de notre famille est donc assurée. Je précise au passage que je n'ai toujours pas acheté de Martini blanc bien qu'il soit moins cher qu'en France.
. Je ne sais pas si la température a baissé ou si nous nous adaptons à grande vitesse mais nous sommes de plus en plus habillés. J'ai été vu avec un tee shirt à manches longues certains matins.
. On a un problème avec notre super réveil qui ne s'éteint plus et qui se décharge donc à grande vitesse. Ce matin nous nous sommes réveillés avec 15 minutes de retard. Par ailleurs, une erreur de lecture de ma montre nous a fait coucher les enfants à 19h15 hier soir. Pour nous ce fut 20h30.

A part ça tout va bien, nous espérons que pour vous tous il en va de même.

mardi 3 novembre 2009

Vive le sport au Costa Rica


Cela fait environ un mois et demi que nous sommes au Costa Rica et il est temps de se rendre à l'évidence : le régime strict que nous suivions en France (fromages affinés mais gras, bons vins et petits plats copieux et variés) me permettant de garder une élégante bouée de sauvetage au niveau de l'abdomen n'est pas transposable ici du fait d'une la présence d'un seul type de produits : entre fade et mauvais (parfois les deux).
Quitte à moins manger et avec moins de plaisir, autant que cela serve à une noble cause : sculpter dans cette masse informe un corps d'athlète. J'entends déjà les rires à peine contenus et je les accepte avec la sérénité du moine cistercien lorsqu'il sort des toilettes.
C'est donc dans cette optique que nous sommes allé, ce matin, nager vigoureusement dans le vaste océan qui se trouve, le monde est quand même bien fait, à quelques centaines de mètres de la maison.
Ce fut pour nous l'occasion de confronter nos certitudes à la réalité. A ceux qui croient, comme nous le faisions jadis, qu'après avoir courageusement nagé contre les vagues qui frappent inlassablement votre doux visage (et encore je ne suis pas rasé de près), vous pouvez revenir vers le rivage en jouant avec les ondulations de la surface (avez vous vu comme j'évite astucieusement la répétition qui s'avançait fourbement ?) jusqu'à surfer sans effort et à vive allure sur les crêtes d'écume, je dis qu'ils sont aussi naïfs que nous le fument. En fait, c'est aussi dur à l'aller qu'au retour et lorsque votre pied endolori touche enfin le fond sableux (vous avez pied en fait), c'est pour prendre une grosse déferlante dans le dos et presque vous faire renverser. En un mot comme en cent, l'atlantique ce n'est pas pour les fillettes.
Un examen minutieux de la zone immédiatement située sous ma poitrine n'a pas permis de détecter la moindre amélioration au niveau de la tonicité du tissu cutané. Nous avons donc pensé qu'une séance supplémentaire (peut être deux) serait nécessaire afin d'obtenir des abdominaux saillants et différenciés.
Aujourd'hui fut aussi notre premier jour d'école à notre nouvelle adresse. Les trajets en vélo furent nombreux et sans la moindre crevaison ce que nous n'arrivons pas à expliquer. Les deux grandes sont rentrées seules.
Estelle a eu une nouvelle et longue réunion d'information avec la future équipe enseignante de l'école des enfants. La bonne nouvelle est que nous avons maintenant droit à une réduction offerte aux familles particulièrement fournies. La mauvaise nouvelle et qu'en tenant compte de la réduction, ce sera plus cher que maintenant.
La pluie de cette nuit n'a que peu mouillé la chambre des petits. Afin de vérifier l'étanchéité à nouveau, il vient de se remettre à pleuvoir.
Nos deux premiers groupes de visiteurs viennent de confirmer leur venue :
. mamie Danièle vient du 22 décembre au 17 Janvier
. papi Roland et mamie Odile viennent du 16 Janvier au 04 Février
L'oiseau que nous avions recueilli hier est reparti en nageant sous l'eau dans la petite rivière qui longe notre terrain.
Paola a fait des plantation de citronniers, Sidonie a appris à faire une rose des vents à l'école, Marin a une nouvelle passion : plier des serviettes et Célestine me trouve trop sévère (on se demande où les enfants vont chercher des idées pareilles).
On s'est fait plaisir ce matin, on a un nouveau rideau de douche immonde et une passoire rouge qui nous servira d'essoreuse à salade (introuvable ici).

Estelle me gratte le dos avec son pied droit, c'est agréable mais je vais quand même aller lire sous ma tente (on passe pour des fous lorsqu'on dit que l'on dort là dedans).

Le mot du jour : ola (3 lettres)

PS : a l'heure où je vous parle, un groupe de 10 voitures et un bus vient de passer sous la pluie, en pleine nuit et en klaxonnant à tue tête. Nous venons de regarder le site du journal "La nacion" mais rien qui puisse expliquer ce curieux phénomène. Si quelqu'un a un tuyau.

lundi 2 novembre 2009

Une si longue absence



Je manque à tous mes devoirs et pourtant, nul remord ne vient troubler mes jours et mes nuits. La preuve est maintenant faite : il n'est pas possible de compter sur moi.
Reste maintenant à essayer de combler le vide sidéral en nouvelles fraiches et néanmoins moites dont je vous abreuve depuis maintenant plus d'un mois.
La tâche semble aisée tant les évènements se sont bousculé ces derniers jours. Dans un souci de praticité et de flegme, la liste desdits évènements n'est ni chronologique, ni alphabétique. Elle n'est que le reflet de leur ordre d'apparition dans la zone comprise entre mes deux lobes auriculaires :
. San José : la journée fut longue (réveil à 0h45 et coucher à 0h55 le lendemain). Voyage aller sans problème du fait de l'heure matinale. Après avoir déposé ma collègue de co-taxitage à l'aéroport, nous allons prendre un petit déjeuner typiquement .... américain chez Denny's. Nous partons ensuite en direction de l'ambassade de France dont le site internet donne une adresse on ne peut plus explicite : à côté de chez Mitsubishi. On trouve finalement mais ce n'est pas là qu'il faut aller mais au CCCAC (à vous de trouver la signification de l'acronyme). Le monsieur rencontré me donne un document à remplir et fait une photocopie de mon passeport et oublie de me le rendre ce qui me vaudra un aller-retour supplémentaire entre l'ambassade et le CCCAC (vous connaissez maintenant). Mon contact du CCCAC (maintenant essayer de la placer dans une conversation, ça fait classe), lassé de m'attendre, est parti et c'est une autre personne qui me reçoit. Les évaluations des filles passeront bien par la valise diplomatique (qui n'est pas réservée qu'aux capitalistes sanguinaires) puis utiliseront les services de la poste française jusqu'au CNED. Je n'ai pas de timbres et on m'en prête gentillement. Ensuite nous allons faire des courses dans ce qui ressemble à une zone commerciale de France ou des USA (ou d'ailleurs d'ailleurs .... excellente !) mais en flambant neuf. On se fait donc un équivalent de Carrefour, un équivalent de Leroy Merlin et un équivalent de Metro. Juste derrière cette façade rutilante, c'est entre presque-bidonville poussiéreux et mauvaises maisons barricadées derrières des grilles et des barbelés. Le retour est rendu plus ardu par la pluie, les bouchons de San José et un accident de poids lourds. On ne se souhaite pas bonne nuit, ce n'est pas la peine.
. La nouvelle maison : c'est Estelle qui a fait le déménagement. C'est beaucoup plus grand, plus joli, plus frais, plus sûr (à priori), nous avons le téléphone (il nous manque encore l'appareil pour pleinement en profiter) mais aussi plus troué au niveau du toit et plus en panne au niveau de la machine à laver. A l'heure où j'écris, il pleut des cordes et la chambres de Paola et Marin n'est pas étanche. L'eau tombant à côté du lit, tout devrait bien se passer. Dernier point et non des moindres, nous avons accès au wifi non sécurisé de notre voisine ce qui nous remplit d'allégresse, même lorsque les moustiques nous mangent les chevilles (comme actuellement).
. Nous avons testé une nouvelle plage ce soir. Superbe comme les autres et proche de chez nous. Les vagues sont un peu plus grosses et il n'y a pas de douche donc la plage d'Arrecife garde sa première place. Nous avons toutefois décidé d'essayer d'aller y nager le matin pour faire un peu de sport.
. Les enfants : rien de franchement neuf en ce qui les concerne. Célestine a réussi à tomber quatre fois en vélo entre hier et aujourd'hui. Marin engueule toujours les vagues qui lui font boire la tasse. Sidonie n'a pas encore compris qu'elle n'est pas prioritaire face aux voitures et elle se contente d'éviter les trous de la chaussée sans prêter la moindre attention aux autres usagers. Paola a spontanément dansé devant Frédérique qui était venue nous rendre visite. L'expression lue sur le visage de notre voisine indiquait un mélange de surprise et de peur.
. Notre extraordinaire vie sociale : nous avons fêté Halloween (comme tout bon capitaliste sanguinaire à la solde du Satan américain qui se respecte) chez la famille de Momoka. Il y avait avec nous (un ardéchois et une gardoise) : une japonaise et un canadien, une coréenne et un américain, une américaine et un canadien. C'était très bien, Estelle n'a pas vomi.
. Estelle : dans ma croisade pour essayer de réduire sa consommation d'alcool, je tente de diversifier pour désacraliser l'Imperial. J'ai donc acheté un cubitainer de vin blanc argentin (pas mauvais d'ailleurs) qu'elle sirote du matin au soir. Je ne suis pas sûr de ma méthodologie mais je garde espoir.
. Nous avons recueilli un oiseau qui a tenté de se suicider sur le pare brise de l'excellente voiture de notre voisine Frédérique (un vieux Toyota BJ qui roule un jour sur huit environ). Il est encore très fragile psychologiquement car ce soir il a essayé de se noyer dans notre fontaine particulière pleine de têtards (oui, je sais c'est indécent de claquer autant d'argent mais quand on exploite la misère humaine, cela permet certaines extravagances). Il est présentement dans ma caisse en plastique bleu, perché sur une étagère, avec une cuillère à soupe du riz de ce soir.

Pour remplacer (avantageusement) le syllogisme du Mardi soir, voici l'acronyme du premier Mardi du mois, avec dédicace pour Virgile et Anne-Claire :
*Niiomtplaboparmbetzhelbetrabsbomonimonkonotdtekhstromont* (en cyrillique : Нииомтплабопармбетзелбетрабсбомонимонконотдтехстромонт) est le plus long du monde (56 lettres mais 54 en alphabet cyrillique) et signifie : « laboratoire pour des opérations de couverture, de renfort, de béton et de béton armé pour les constructions composites-monolithiques et monolithiques du département de la technologie des opérations du bâtiment assemblé de l'institut de recherche scientifique de l'organisation pour la mécanisation de bâtiment et l'aide technique de l'académie du bâtiment et de l'architecture de l'Union des républiques socialistes soviétiques »

Le mot du jour : complejidad (11 lettres)