lundi 4 février 2013

La Gomeraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa bah non.


Bonsoir,

Nous traiterons aujourd'hui de la sensation bizarre quand une situation, à priori sous contrôle, dérape et s'enfonce à vive allure vers des abîmes insoupçonnés (et insoupçonnables).

1. Les circonstances

Conformément au plan préétabli, nous sommes partis le Dimanche 03 Février 2013 à 05h00 avec nos quatre enfants et nos sept bagages remplis au delà de ce que leurs concepteurs avaient imaginé.

Trajet sans problème malgré un vent de fou qui a décroché un cache en plastique du toit du véhicule. Estelle a intelligemment pris le volant quand mes yeux ont décidé que j'avais eu tors de regarder un film jusqu'à une heure du matin (et ils avaient raison).

Arrivée chez Aparca&go (on avait noté le trajet la veille au soir) à 08h20. Les enfants mangent un bout et nous prenons la navette blanche (celle pour le terminal 2) avec facilité et décontraction.

Nous trouvons le comptoir Ryanair et comme nous sommes malins, nous pesons le sac à dos pour vérifier que nous sommes en dessous des 15 kilogrammes qui nous sont impartis dans la soute. Nous avons la joie de découvrir que nous avons 2kg de marge et nous bourrons l'engin avec les coupe vent.
Quand notre tour arrive, c'est plein de confiance que je dépose mes six passeports,mes six cartes d'embarquement et mes six cartes de résidence sur le comptoir. Je dépose ensuite le sac à dos sur le tapis de pesée, je découvre que cinq vestes Décathlon pèsent la bagatelle de 4kg et je me dis que c'est vraiment moche.

En fait, ce fut le début de la fin.

L'employé arrive et me dit que mes cartes de résidence ne servent à rien. Je lui réponds que je m'en sers depuis trois ans et que cela a toujours bien marché. Il me dit qu'il s'en tamponne, que je ne peux voyager avec ces documents et il me demande d'aller au guichet Ryanair pour savoir quoi faire.

Je pars avec un début de sensation pourrie mais sans savoir que cela commence à peine.

Mon nouvel interlocuteur m'annonce des nouvelles encore moins bonnes :

  • Non je ne peux pas voyager avec ces billets.
  • Non je ne peux pas payer le complément.
  • Non je ne peux pas acheter de nouveaux billets même si les six fauteuils que nous n'utilisons pas sont maintenant libres.
  • Oui, je suis dans la merde.
Je découvre à cet instant que Célestine et Sidonie, qui sont à côté de moi, pleurent toutes les deux à chaudes larmes. Je tente une dernière fois d'infléchir la position de mon interlocuteur mais je viens d'apercevoir une inscription clignotant sur son front : "Cause toujours".

Je prends donc mes deux éplorées et nous rejoignons le reste de la famille à qui nous apprenons la triste réalité. Paola, gagnée par le désespoir ambiant se met elle aussi à pleurer alors que Marin, imperturbable, joue à la DS.

Nous nous ruons à l'agence Vueling qui nous annonce qu'un vol à destination de Tenerife Nord décollera dans l'après-midi mais qu'il nous faudra vendre notre voiture pour nous le payer. Celui du lendemain est moins cher mais il faudra tout de même que je me prostitue pour pouvoir payer les billets.


Nous tombons dans le vide depuis de longues minutes et nous demandons maintenant si la chute va durer encore beaucoup.


On trouve un point internet qui ne fonctionne pas mais nous prend 1€ (faut pas déconner) puis nous allons au café de Flore (il parait que c'est le repaire des intellectuels du terminal) car il y a 15 minutes de wifi gratuit par adresse IP et que nous avons deux portables et deux tablettes. On en profite pour chercher des plans (de B à Z). Nous avons des bagages pour les pays chauds et tentons les autres iles des Canaries ainsi que le Maroc mais la loi de Murphy est en vitesse de croisière, c'est mort de chez mort. Les billets des jours suivants sont monstrueusement chers et Estelle devant rentrer travailler au bout d'une semaine, nous décidons faire demi tour et de différer notre départ de deux semaines.


Retour à la navette, récupération de la voiture et départ de l'aéroport à l'heure à laquelle nous étions sensés décoller.


Retour avec le même vent et arrêt dans le temple de l'alcool et de la prostituée pas chers pour faire le plein et rentabiliser un peu notre aller retour de 700 kilomètres.


Arrivée vers 15h30 et fin de journée bizarre.


Le soir, pour éviter un suicide massif nous allons au Mac Donald's de l'Espiguette pour acheter de quoi rejoindre des paradis artificiels.


2. Les conclusions


Rien de grave mais bon sang de bon soir, quelle sale journée.
En plus, on va louper le carnaval de Playa Santiago.


3. Et si on positivait (nous, pas les enfants) ?


On va bosser le CNED comme des malades pendant ces deux semaines et ainsi prendre de l'avance au cas où on arriverait à atteindre La Gomera.


Des bises.


Les MEJEAN PAOLI

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