dimanche 13 juin 2010

La Dorada

Vous connaissez tous et toutes la passion sans limites de mon épouse pour les boissons alcoolisées en général et la bière en particulier.
C'est donc sans peine que vous comprendrez qu'une certaine inquiétude est montée en moi lorsque nous avons quitté le Costa Rica. Comment donc allait réagir ma douce moitié une fois privée d'Imperial, boisson ayant depuis neuf mois avantageusement remplacé l'eau de ses fluides corporels ?
La nature est bien faite et cet éloignement géographique à priori définitif fut sans conséquence puisqu'elle découvrit, peu après son arrivée sur l'île, l'existence de la Dorada, bière canarienne brassée à Tenerife depuis 1939. La boucle était bouclée, l'avenir s'annonçait éthylique et radieux.
Mais revenons un instant sur ce grand saut par dessus l'océan Atlantique.
. Mardi 08 Juin, 11h00. Pierre, Marise, Olivier et Noah nous accompagnent à l'arrêt de bus de Puerto Viejo. Stéphanie et Ruben, en partance pour Chicago, sont du même voyage que nous. Il fait très beau mais nous sommes un peu tristes de quitter de si bons amis. Le voyage en bus Mepe se passe admirablement bien et nous arrivons sans encombre au terminal de bus Gran Caribe. Un taxi de la taille d'une Mégane nous case tous les six et nos neuf bagages et nous amène à l'hôtel Don Carlos. La décoration est un peu vieillotte mais sinon il est très agréable et vaste pour un prix fort raisonnable. Vers 17h00, les bretons arrivent et nous avons la surprise de voir que les visages d'Erwann et de Youenn sont beaucoup moins anguleux que lors de leur départ de Punta Uva, un mois plus tôt. Peu avant le repas, Stéphanie et Ruben nous rejoignent pour dîner avec nous. Soirée agréable durant laquelle nous aurons la surprise de voir deux français de Playa Chiquita : Manuel et Nicolas. Le Costa Rica est vraiment minuscule. A la fin de repas, Stéphanie et Ruben nous disent au revoir. Il prennent l'avion pour Chicago à 07h00 le lendemain matin.
. Mercredi 09 Juin. Nous allons visiter l'excellent musée des enfants de San José avec Youenn et Erwann. Les enfants se régalent et les adultes aussi. De retour à l'hôtel, nous disons au revoir aux bretons qui rentrent au Korrigan lodge et qui sont donc les derniers à qui nous faisons nos adieux. Nous mangeons ensuite au restaurant de l'hôtel puis, à 14h15, nous partons pour l'aéroport. Nous payons la taxe de sortie du pays (26 US$ par personne), enregistrons nos bagages et passons la douane en deux temps trois mouvements. Commence ensuite l'attente. Je bois une dernière Imperial pour le souvenir et pour commencer à m'habituer à la société de consommation dans laquelle nous allons replonger (5 US$ le bout contre 2 dans les bars de Puerto et 1 au supermarché). Il y a des prises électriques et du wifi (gratuit) et cela tombe bien car nous ne partirons pas à 17h05 mais à 20h15. Dans la file d'embarquement, Estelle, qui vient de s'enfiler sa dernière Imperial, sympathise avec des supporters de football du Honduras qui vont en Afrique du Sud en passant par San José, Madrid et Londres. Je pense que comme dans Highlander, les alcooliques se reconnaissent de loin. Je vais avoir la joie d'être assis juste devant un de ces supporters qui pue l'alcool et parle en dormant. Le vol se passe bien :
. Je ne dors pas.
. Célestine dort un peu.
. Estelle dort un peu plus.
. Sidonie dort presque tout le temps.
. Paola se réveille une heure avant l'arrivée.
. Nous réveillons Marin lors de l'atterrissage.

Jeudi 10 Juin, 15h30. Nous n'avons pas récupéré le retard du départ et nous avons donc loupé notre correspondance de 13h55. Nous prenons donc le vol suivant (à 16h35).
Le retour en Europe signifie, comme prévu, le retour dans un monde où seul l'oxygène est gratuit. Le wifi est maintenant payant et les consommations lors du vol aussi (ce n'est pourtant pas Ryanair). Le vol se passe bien mais le temps est pourri à Tenerife et nous atterrissons à Tenerife Sud au lieu de Tenerife Nord. Cela nous arrange car nous prenons le ferry à Los Cristianos, pointe Sud de l'île. Peut être pourrons nous prendre le dernier ferry à 20h00. Les affiches publicitaires du terminal, dont une pour un restaurant aux serveuses à forte poitrine et petit tee shirt, nous accueillent à la descente d'avion. Les bagages arrivent lentement et le bus tarde, nous resterons donc une nuit dans cette superbe ville qui, si elle n'a pas fait les même choix architecturaux que La Grande Motte, a suivi l'exemple du : "Je bétonne à mort, ça permettra de faire rentrer du touriste en masse". L'hôtel est moche mais propre, peu onéreux et dispose d'assez de place pour nous six. Nous sommes les derniers à manger et comme prévu, les boissons du repas sont en plus. Ici, seul le personnel parle espagnol (et encore pas tout le personnel).

Vendredi 11 Juin. Réveil poussif pour aller petit déjeuner. L'environnement, le monde, le bruit et la qualité de la nourriture proposée nous montrent que la distance géographique pourtant importante n'est rien comparée avec l'immensité qui sépare Los Cristianos de Punta Uva. On commence à flipper : nous serions nous complètement trompés de destination. Il y a internet mais c'est 1,50 euros les 15 minutes, nous serons donc synthétiques. On fait les bagages et on prend deux taxis (le Costa Rica est vraiment loin). Ce sont pourtant de superbes Mercedes classe E break environ deux fois plus spacieuses que le taxi avec lequel nous avons rejoint l'hôtel Don Carlos. Nous prenons le ferry et arrivons à La Gomera avec un temps un peu couvert. Nous louons une Skoda Fabia break toute neuve et nous partons vers Agulo. La topographie de La Gomera est encore plus tourmentée que prévu. Ça monte, ça descend et surtout ça tourne incroyablement. Ici les limitations de vitesse sont à 40 km.h-1 et on comprend pourquoi. Estelle et moi décidons instantanément qu'ici, nous ne serons jamais passagers dans une voiture conduite par Olivier B. Nous trouvons notre hébergement mais nous n'avons pas appelé pour nous annoncer (avec 24 heures de retard en plus) et la propriétaire habite à 30 minutes de route. Nous l'attendons un sirotant une .... Dorada ..... et en grignotant un bout. L'appartement est très propre, assez grand pour nous et il y a une superbe vue du Teide. La télévision satellite est en allemand mais les enfants s'en foutent. On déballe les bagages (une douce odeur de champignon nous rappelle d'où nous arrivons), on se lave et on part visiter. Vallehermoso puis Alojera. J'avais repéré cet endroit sur Google Earth et je ne m'étais pas trompé. Vingt maisons en bas d'une falaise vertigineuse avec une plage de sable très noir (Playa Negra à Puerto, c'est marron à côté). Les voitures se garent au dessus et les rues sont à 45°. Le match de la France commence, nous on part manger à Valle Gran Rey. C'est LA ville de la côte Ouest. Touristique mais jolie avec plein de magasins allemands et anglais. Le restaurant est très bien. Le retour à Agulo est long et difficile : nous sommes fatigués et il y a du brouillard.

Samedi 12 Juin : Réveil plus que tardif puis nous allons à San Sebastian prolonger la location de la voiture. Nous partons ensuite vers Playa Santiago. La route est stupéfiante de beauté. Le Sud est plus sec mais pas moins esthétique. Playa Santiago manque elle aussi de charme et on voit bien que le développement est récent et axé sur le tourisme de nombre (bien qu'on soit heureusement très très loin de Los Cristianos). Nous allons ensuite visiter Alajero, très joli, où nous buvons une Dorada en regardant un bout d'Argentine-Nigeria. Nous rentons ensuite à Agulo car ce soir, selon Estelle, c'est la fête au village. Nous faisons quelques courses dans une épicerie qui ressemble à une grotte et où la patronne (environ 65 ans) fait la note à la main sur un cahier d'écolier. A 19h00, en pantalon et veste, nous allons au centre. Personne dans les rues ou presque, la fête est discrète sur cette île. Après vérification, elle se déroule à Lepe, hameau entre Agulo et Hermigua. Nous allons manger au restaurant "La vieja escuela" puis nous partons en voiture pour Hermigua. Il faut se garer sur la plage et ensuite continuer à pieds. La pente est rude mais arrivés en haut, un groupe du coin joue une musique entrainante et les gens font la fête. Nous déployons tous les talents de danseurs à notre disposition et hypnotisons la foule. Un petit feu d'artifice vient saluer nos prouesses pour la plus grande joie de enfants. Nous rentrons ensuite à la maison nous coucher.

C'est tout pour le moment. Aujourd'hui il est 11h35, le soleil brille et deux enfants dorment encore.

On vous fait des bises.

Excellente journée.

Les MEJEAN PAOLI

1 commentaire:

Unknown a dit…

attention aux courants le long des cotes de c iles de l atlantique.
baignade dangereuse
tonton pierrot