vendredi 22 octobre 2010

Interlude français



Pour des raisons familiales, et grâce à l'extraordinaire flexibilité de Marie-Odile que je remercie encore, je suis en France du 22 au 29 Octobre.
Je commence cette note alors que je suis encore à Pueblo Don Thomas d'où nous parviennent quelques faibles bribes de l'agitation qui règne en France. J'espère que j'arriverai à rejoindre Montpellier Vendredi soir car j'ai prévu de faire le trajet en provenance de Girona par le train (billet Renfe mais trajet majoritairement sur le sol français). Avant que les désagréments ne me fassent changer d'avis, je suis plutôt pour cette contestation puisque la réforme me semble (de mon point de vue d'hypermétrope astigmate) foncièrement injuste.
Je suis d'accord qu'il faut travailler plus longtemps mais les efforts doivent être équitablement répartis. Il faut bien se rendre compte que finalement, quand on tape toujours sur les mêmes, ils finissent par s'en apercevoir (ça, cela fait longtemps, ils ne sont pas plus cons que les autres quoi que certains en pensent) mais surtout un beau jour ils finissent par en avoir un peu marre et le font savoir. Comme le dirait l'autre : gentlemen, start your engines !
Sinon à part ces considérations hautement philosophiques :
. A la récréation, les camarades de classe de Marin mangent des caillettes (je ne m'abaisse même pas à expliquer ce que sont les caillettes, monument gastronomique s'il en est). Après vérification, ce sont des galletas (prononcer gayétas) qui sont des petits gâteaux.
. Paola et moi commençons à savoir siffler comme les vieux gomériens qui silbotent. On plie l'index, on le met dans sa bouche, on souffle et ça fait un sifflement. Bientôt un démonstration sur Youtube.
. J'ai commandé quatre kimonos de judo (prononcer youdo) chez Decathlon (120, 130, 140 et 170 cm) et je les récupère Samedi après-midi à Montpellier. Sidonie croit encore qu'elle fait du kung-fu ou du karaté (cela dépend des jours).
. L'autre jour, en attendant le ferry d'Estelle, nous avons vu en groupe d'une dizaine de dauphins à 20 mètres au large de l'entrée du port. L'un d'entre eux a fait trois fois une jolie pirouette hors de l'eau.
. Au informations télévisées canariennes, j'ai vu (et entendu) Dominique Strauss-Kahn parlant anglais et doublé en espagnol. Je ne m'en suis toujours pas remis.
. Les cours de religion portent de plus en plus leurs fruits. Paola, en regardant la couverture d'un des livres comiques que j'ai emprunté à tonton Virgile ("La guerre de trente ans : 1618 - 1648" de Henry Bodgan) s'écrie : "Il y a plein de Jésus morts". Il y a en fait un dessin avec des cadavres dont certains sont en position de "crucifié allongé". Sidonie lui réplique : "Jésus n'est pas mort puisqu'il s'est envolé". Je lui fait remarquer que Jésus est mort et qu'il est ensuite ressuscité (j'ai une solide formation en théologie fondamentale). Sur ce, Sidonie me regarde avec un sourire moqueur et me dit : "Ah ah, c'est ça !". Je suis allé brûler une bougie anti-moustiques pour expier les péchés de ma descendance.
. Marin a eu quatre ans le 17 Octobre. La canne à pêche qu'il attendait depuis des mois est arrivée à cette occasion et nous l'avons testée, entre hommes, ce Jeudi. Nous n'avions ni appâts, ni plombs, ni bouchon et comme on pouvait s'y attendre, aucun poisson ne nous a fait l'amitié de venir se suicider sur notre hameçon.
. Lors de l'absence d'Estelle, nous avons fait la connaissance de Jesus (par le même, celui-ci n'a par marché à la surface de la piscine), Maria-Jose et Helena. Ce sont les propriétaires de l'appartement au dessus du nôtre. Ils sont très gentils et habitent à Gran Canaria. On a pas mal discuté (enfin surtout pour moi qui discute rarement avec des inconnus) et ils sont venus manger à la maison. Comme j'étais alors un père célibataire, ils ont apporté la nourriture et l'ont cuisiné chez nous. J'ai alors pu découvrir les secrets de la cuisine espagnole. En fait, il n'y en a qu'un : une consommation illimitée d'huile d'olive. Sans exagérer, ils ont passé au moins 750ml dans la soirée. Nous avons mangé : gaspacho, salade verte, frites maison et croquetas (des sortes de boulettes très bonnes). Comme je sais quand même recevoir, j'ai ouvert la bouteille de "Terre promise" apportée par Ludovic et Stefania. Il était excellent et ils ont beaucoup aimé. Leur appartement est à la location si quelqu'un est intéressé.
. Sidonie est en ce moment même à un anniversaire et Paola est invitée Dimanche. Célestine, dont le carnet de bal est encore vierge, se désespère.
. Mercredi, nous avons acheté du thon chez le poissonnier de San Sebastian et les 1250 grammes n'ont pas entendu les douze coups de minuit. Non, nous n'avons pas ni pendule ni clocher proche, c'est une de mes fameuses formules ampoulées pour dire qu'en deux plats (un thon à la tahitienne et des pâtes au thon, aux olives et à la sauce tomate), nous avons tout mangé dans la journée.
. La curiosité linguistique du jour. En espagnol, pluie de dit lluvia. Par contre pluviomètre se dit pluviometro. Peut servir dans un cocktail où l'on se fait un peu ..... .
. La curiosité administrative du jour. Playa Santiago n'est pas un village mais un quartier. Il est de plus muni en son milieu de la limite entre les communautés de San Sebastian de La Gomera (à l'Est) et Alajero (à l'Ouest). Nous habitons à l'Ouest de la frontière et les enfants vont à l'école à l'Est. A la différence des belges, les vietnamiens (avant que l'unité du pays ne se fasse grâce à ma seule naissance et non pas, comme le prétendent certains historiens, du fait de l'oncle Hô) et des coréens, la coexistence est parfaitement pacifique.
. Je suis maintenant dans le Benchi Express en partance pour Los Cristianos via San Sebastian. Le temps est clair, la mer est plate, le renard est dans sa tanière. Dans 13h30, je serai normalement dans l'appartement de Clément à Montpellier.

Excellente journée à tous.

Les MEJEAN PAOLI

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