vendredi 29 juin 2012

Parti pour de bon


Bonjour à tous et toutes,

Nous sommes le vendredi 29 Juin et il est 15h13 heures des Canaries (qui d'ailleurs doit être obsolète puisque je suis normalement plus proche de la péninsule ibérique que des ses rejetons perdus dans l'Atlantique).
Vous ne recevrez ce message que plus tard car depuis quelques heures, il ne m'est plus possible de me connecter au wifi du bord. Cela a toutefois duré assez longtemps pour que je ne puisse me plaindre.
Le téléphone que nous a donné mamie Danièle continue à bien m'occuper puisque j'ai pu obtenir ma position GPS et l'envoyer par mail (et/ou par QR code, ma nouvelle passion qui ne sert à rien).
Je suis donc parti hier à 06h15 dans une Toyota Corolla verso pleine à ras bord malgré l'ajout d'un coffre de toit de 400 litres. Je ne peux plus ouvrir les portes arrières (j'ai fini de la remplir en ouvrant les vitres). Je ne vois rien dans le rétroviseur intérieur et je ne vois pas le rétroviseur droit. J'ai mis des cordes entre les deux sièges avant pour ne pas recevoir des choses sur la tête en cas de freinage brutal et je compte 10 secondes avant de me rabattre après avoir doublé une voiture.
Une seule alerte dans le Los Cristianos - Santa Cruz de Tenerife puisque suite au déplacement d'un des nombreux objets, la vitre arrière gauche s'est ouverte sur l'autoroute avec le gros sac gris qui montrait des velléités de fugue. J'ai pu m'arrêter à temps et refermer ladite vitre. Je prends maintenant l'habitude de condamner les ouvertures électriques pour éviter pareil désagrément.
J'ai trouvé le guichet Navieras Armas où on m'a délivré ma carte d'embarquement après m'avoir sèchement rappelé qu'il aurait fallu que je me présente avec une photocopie de mon passeport et une de la carte de résidence (je n'ai rien vu marqué de tel sur leur site internet). J'ai ensuite pris ma place dans la file de voitures attendant l'embarquement.
Vint ensuite mon moment de solitude suivant : la douane. A la seule idée de devoir vider ce véhicule (et surtout de devoir le remplir à nouveau), de pressantes envies de suicide vinrent à moi et je m'imaginais déjà m'éventer en hurlant devant une foule médusée (non, j'en fais des caisses, mais je n'étais pas tranquille). En fait ils furent plus que superficiels et je ne dus qu'ouvrir le coffre et le coffre de toit.
Ma température corporelle aurait alors du retomber mais la conjonction de la calima et des gaz d'échappement des camions et des bateaux environnants luttait ardemment contre tout mon arsenal thermostatique.
Minute madeleine de Proust : il y avait sur le parking un certain nombre de motards et un couple avec un gros scooter. Le monsieur photographiait son amie, qui prenait sur ce véhicule pour le moins peu exotique, des poses d'une lascivité de compétition. Cela m'a fait penser à Ramona, notre babysitter roumaine avec laquelle il était impossible de faire une photo qui ne soit pas obligatoirement vouée à orner une cabine de camion routier ou un atelier de carrosserie-peinture. Ils sont maintenant dans le même salon que moi et je crois bien qu'ils sont effectivement roumains.
L'embarquement se fit sans peine et nous partîmes avec 32 minutes de retard. Le bateau est en bon état et la mer étant calme, nulle nausée ne fit mine de vouloir troubler cette traversée. Elle fut avantageusement remplacée par une migraine de compétition (elle même soutenue par le fait que je ne disposais alors que d'une dose de mon mélange magique d'où potentialisation psychosomatique). Je luttais courageusement pour essayer (et je savais le combat perdu d'avance) de vaincre le mal mais cédais vers 18h00. J'ajoutais au mélange pharmaceutique un sommeil d'une heure mais le mal était bien installé et ne recula que partiellement. C'est donc avec un bout de migraine et en mangeant du poisson et des frites que j'ai vu les italiens mettre une correction aux allemands.
S'ensuivirent plusieurs heures de sommeil partiellement confortable mais dont j'émergeais vierge de toute douleur autre que quelques courbatures.
Matinée agréable puisque le soleil et la mer bleue étaient revenus et que je pouvais regarder quelques divx (avec la migraine, c'est moins distrayant). J'ai même eu des nouvelles d'Estelle ce qui fait toujours du bien.
Après le repas de midi (poisson - frites, j'aime à dire que j'ai une alimentation variée même lorsque je suis seul), j'ai rencontré un groupe d'espagnols munis d'un jeu d'échecs. J'ai pris un tôle d'anthologie avant de laver l'affront face au plus faible du groupe. C'est comme dans la jungle : toujours s'attaquer au plus faible. En plus il n'avait pas encore mangé et je crois que cela m'a aidé. L'un d'entre eux est professeur de français dans un collège de Gran Canaria. Il ne voulait pas croire qu'il y a des français qui vivent à La Gomera qui est la Creuse des Canaries.
La mauvaise nouvelle est que nous n'allons arriver qu'à 20h00 à Huelga ce qui n'est pas du tout dans les plans me permettant d'arriver samedi soir au Gran du Roi. Mes derniers espoirs reposent sur une circulation fluide, une absence absolue de contretemps, de tout problème mécanique et autres erreurs de navigation (je sais, j'en demande beaucoup).

Je vous laisse à présent.

A très bientôt j'espère.

Jérôme (le reste doit être en train de barboter dans la piscine de papi Roland et mamie Odile)

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