mercredi 8 septembre 2010

Un nouveau départ

Aujourd'hui est de ces jours particuliers que vivent de façon métronomique tous les parents de nos civilisations hypercaloriques et pourtant dépressives. Aujourd'hui est un jour ambigu. Aujourd'hui correspond au premier jour d'une longue période d'apprentissages académiques mais pas seulement. A cet instant, les parents invoquent tous les fétiches du monde pour que cette journée se passe le mieux (et le plus rapidement) possible. Aujourd'hui c'est la joie et la peur symbiotiques et synergiques.

En un mot comme en cent : aujourd'hui est le jour de la rentrée.

Nous autres gomériens (oui je ne suis gomérien que depuis cinq jours mais aux gomériens bien nés, la valeur n'attend pas le nombre des années) commençons avec un peu de retard sur nos collègues français mais comme l'a fait si justement remarquer Sidonie, nous avons du prendre l'avion et le bateau pour arriver ici, ceci expliquant et/ou excusant cela.

Hier soir nous avons fêté la fin des vacances d'été et souhaité (avec du vin blanc, du jus d'orange, du jus poire-ananas, du coca-cola et des chips à l'huile d'olive) que cette nouvelle année scolaire soit la plus agréable et la plus profitable possible.

Estelle est liquide depuis plusieurs jours, les enfants viennent de prendre leur dose d'adrénaline et je suis tel un capitaine de supertanker ukrainien et raide mort en pleine tempête au ras de cailloux : splendide de calme. D'un autre coté, ça aurait l'air de quoi un capitaine ukrainien (et raide mort) qui pleure ?.

Ne goûtons toutefois pas notre plaisir : les enfants vont faire leur troisième rentrée d'affilée dans un pays différent et comble du (heureux) hasard, il n'est pas francophone. La Providence (je suis reconnaissant, j'ai mis la majuscule) nous permet toujours d'avoir la vie que nous choisissons et c'est quelque chose que nous ne saurons jamais apprécier à sa juste valeur.

N'ayant pas encore internet, nous ne savons rien de ce qui se passe dans le monde. Pour nous rien n'existe au delà des montagnes à l'arrière et de la mer à l'avant. Non contents d'avoir choisi une petite île perdue au milieu de l'Atlantique, nous avons opté pour une résidence peuplée de quelques rares (et vieux) anglais, de quelques femmes de ménage et autres jardiniers portugais et de deux maitres nageurs espagnols, le tout perché au dessus un village gomérien qui, une fois passée la fièvre de la bulle immobilière, retombe comme par magie et avec délectation dans la torpeur amnésiante qu'il n'aurait jamais du abandonner.

Je suis d'accord, il faut aimer le vide, mais je vous prie de me croire sur parole, lorsque c'est le cas, c'est vraiment, vraiment bon.

Rassurez vous, la réalité de derrière les montagnes revient très vite. Vendredi matin je prend le ferry puis l'avion puis la voiture pour retourner travailler en officine.

Même pas mal comme dirait l'autre après avoir pris un vol dans le bac à sable.

A bientôt.

Les MEJEAN PAOLI

2 commentaires:

Sol a dit…

top top top un nouveau blog sur les Canaries ! J ai mis un petit lien depuis Vida de Sol vers votre petit chez vous ...
Au plaisir de vous lire

Les MEJEAN PAOLI a dit…

Merci pour votre petit message et pour le lien sur votre site.