mardi 5 janvier 2010

Il fallait bien que cela arrive


Cela aura mis presque quatre mois mais je viens de trouver ce qui me manque de la France : les soirées d'été.
Ici, il fait toujours chaud et le vêtement le plus chaud que je porte est un tee shirt ce qui rend la vie presque exclusivement "externe".

Je profite de l'occasion pour faire d'un morceau de récif deux coups :
. Madeleine Bompart, outre ces innombrables qualités (je prépare subliminalement mon retour) est blonde mais intelligente. Elle nous a offert pour Noël des tee shirts Décathlon en microfibres qui nous permettent d'être habillés sans avoir chaud. Pour elle qui a par ailleurs beaucoup souffert d'avoir un enfant extrêmement pénible, nous demandons à la Providence de lui rendre ses largesses au centuple (et on lui envoie des bisous).
. Les vêtements, ici, doivent être choisis selon deux critères principaux : la finesse et la faible valeur. La finesse permet de minimiser le poids à porter une fois que le tissu est gorgé de sueur (au bout de 13 secondes) et le faible prix permet de minimiser la tristesse lorsque le tissu sort de la machine à laver avec de grosses taches marron (au bout du premier lavage).

Mais revenons à nos singes hurleurs (qui ont gueulé une partie de la nuit) : les soirées. Ici, la nuit tombe d'un coup(mais vraiment d'un coup) vers 17h30. On a beau décaler l'heure de l'apéritif d'une heure, cela fait un peu tôt et on se retrouve souvent à finir la vaisselle de repas du soir à 20h15. Comme ensuite, les moustiques continuent à piquer alors que les effets anesthésiants de l'alcool s'estompent, il devient moins intéressant de rester très longtemps dehors pour profiter de la fraicheur nocturne (précoce, agréable mais relative).

Nouvel aparté : les moustiques d'ici.
Notre maison a l'avantage d'être relativement épargnée par ces charmants insectes qui ont une amusante spécificité : on ne les voit pas. On se fait piquer, c'est indéniable, mais il est très rare d'en croiser un. Estelle, toujours à la pointe de la connaissance, nous assure qu'ils sont zébrés. Mamie Danièle, elle, se fait copieusement piquer. Je me demande toutefois si elle est plus visée que nous ou si nous ne faisons plus attention aux petits ronds rouges et urticants qui sont les traces éphémères des discrets passages de nos amis de la fin de journée.

Revenons à nouveau au principal sujet du jour : les soirées. Oui, je l'avoue, les diminutions très progressives de la luminosité (avec leur concert de couleurs) dans la campagne gardoise ont un charme que j'aurais aimé retrouver ici, même en plus chaud et plus humide. A n'en pas douter, ce type d'ambiance siérait parfaitement à la dégustation contemplative d'une Imperial ou d'un Abuelo - orange (passion naissante complémentaire et non concurrente de celle de ma bière costaricienne préférée). Vous me direz que cela n'est pas grand chose comme désagrément. Vous êtes dans le vrai.

Sinon, en vrac :
. Nous avons testé Selvyn. C'est très bon mais le service est au Costa Rica ce que la boulangerie des Embiez est à la France : dans le peloton de queue. La dame que nous avons identifié comme étant la femme de Selvyn, lorsqu'elle se faisait engueuler par des clients qui attendaient depuis des heures une nourriture qui ne viendrait probablement pas, allait, pour faire bonne figure, engueuler le monsieur de la parrilada (qui n'y était pour rien, la cuisson ayant ses raisons que la restauration ne connait pas) et la serveuse québécoise (arrivée la veille au Costa Rica), qui en plus d'avoir des problèmes en anglais, ne parlait pas un mot d'espagnol. Elle était formée par un collègue employé ici depuis trois jours.
. Les éboueurs ne sont pas passés ce Lundi. Cela tombe très bien puisque cela vient après une semaine où la population, en plus d'être environ dix fois plus importante qu'à l'habitude, était dans une fièvre consumériste à la limite de la transe. Inutile de vous dire que le côté biologique du pays est encore plus difficile à cerner qu'à l'accoutumée.
. Mamie Danièle a rencontré Patricia.
. Frédérique a trouvé des locataires (quatre nuits à 200 US$ l'une) pour la maison de Carl. Ils étaient dix, venaient de San José et l'une d'entre eux étaient une belge vivant en Amérique du Sud depuis neuf ans et rentrant bientôt en Europe. Ils ont ruiné le terrain avec leurs 4x4 et ont réussi à en embourber un. Ils avaient en plus très peur de Spike et ont demandé à ce qu'il reste attaché tout le temps.
. J'ai reçu un mail d'une argentine qui veut s'installer dans la région. Le ton résolument péremptoire de mes notes est en train de me faire passer pour ce que je ne suis pas : un spécialiste du coin. Je vais lui filer l'adresse mail de Patricia qui cherche quelqu'un pour l'aider. La jeune femme qui travaillait chez elle la dernière fois s'est révélée être schizophrène : mala pata !
. Quatre glaces, un Coca light et une Imperial au bar de la plage d'Arrecife : 5000 colones.
. Salina et Martina se sont fait voler leur bouteille de gaz aux environs du jour de l'an. Il faut dire que Carl et sa charmante épouse les obligent à cuisiner sous un abri de fortune au bord du ruisseau qui coule à l'arrière de la propriété. Salina, a juste titre, a fait remarquer que la bouteille étant sans surveillance et le chien attaché, il trouvait plutôt normal que le coût de la bouteille ne lui soit pas facturé. Marisela l'a plutôt bien pris : elle lui a dit qu'il était viré et qu'il devait immédiatement vider le taudis dans lequel ils vivaient. Heureusement, les propriétaires de l'autre maison (où Martina fait le ménage) ont proposé de les héberger. Nous leur avons avancé l'argent pour acheter une nouvelle bouteille de gaz (les plus de 40.000 colones nécessaires sont hors de portée d'un grand nombres de bourses locales). Voici une des raisons pour lesquelles nous n'envisagerions pas de faire notre vie ici.
. Pour finir, voici ce qui rend les adultes costariciens mâles le plus heureux : une alarme de voiture qui fait "bip - bip - biiip" lorsqu'on l'allume ou on l'éteint. Nous avons eu droit à un concert stéréophonique ininterrompu durant les cinq jours d'occupation des deux maisons qui nous entourent.

Bonne journée à tous.

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