dimanche 10 janvier 2010

Marchamo y Costa de Papito y Jean-O (pour la rime)

Cela fait maintenant bientôt quatre mois que nous sommes arrivés au Costa Rica et le rythme auquel nous découvrons de sympathiques nouveautés ne faiblit toujours pas (si je m'écoutais, je dirais même qu'il augmente).
Imaginant déjà la salive perlant aux commissures de votre cortex cérébral, je m'en vais vous en compter certaines pas plus tard que maintenant :

1. Le marchamo. C'est la vedette incontestée de ce début d'année et cette popularité est tout à fait justifiée. Sous ce doux patronyme chantant aux accents sudaméricains indéniables se cache en fait un phénomène autrement moins exotique : la vignette automobile. Vous n'êtes pas sans savoir que M&C nous ont laissé, entre autres choses, un Mitsubishi Montero Sport de 1999. Certaines personnes de notre entourage costaricien appellent cela une voiture de trafiquant de drogue pour l'unique raison qu'elle est noire, avec des vitres teintées et un V6 essence glouton (qu'est ce que les gens sont médisants à Manzanillo). Elle nous a sauvé la vie durant la saison des pluie (même si celle-ci fut beaucoup plus sèche que la précédente). Depuis quelques temps, les gens me demandaient si j'avais payé mon marchamo (j'ai, je dois l'avouer, mis un bon moment avant de pouvoir le mémoriser). Comme il trônait sur le pare brise une étiquette avec un gros "10" dessus, je pensai (alors et à torts) que M&C avaient déjà fait les démarches. Mercredi, Frédérique passe nous dire bonjour et m'annonce que je n'ai pas le marchamo (le "10", c'est le contrôle technique) et que les policiers font un carnage en vérifiant le marchamo de toutes les voitures qui empruntent la seule route du coin. Je prends peur et décide que la voiture restera à la maison, quoi qu'il advienne. Cela tombe bien puisque je dois aller à Puerto Viejo retirer de l'argent car nous sommes à sec. Je pédale donc quarante minutes aller et quarante minutes retour sous le soleil mais c'est agréable et ma chaine ne saute pas une fois : le paradis avec de la transpiration. A l'aller, je croise Erwann mais aucun policier (ni au retour d'ailleurs). Le soir, nous sommes au restaurant avec Ingrid et Erwann, Stéphanie et Olivier (et Noah mais nous n'avons pas discuté car il a deux mois), Pierre et Marise et Jean. On commence à papoter et là j'apprends qu'Erwann, juste avant de me croiser, avait croisé des policiers et comme il n'avait pas son marchamo, ils lui ont mis une amende de 13.000 colones, lui ont pris les plaques et lui ont annoncé qu'il devrait aller à Bribri puis Puerto Limon pour les récupérer. Inutile de vous dire que j'étais aussi content d'avoir fait du vélo qu'eux étaient dégoutés (j'étais quand même désolé pour eux). Je suis retourné le lendemain à Puerto Viejo en vélo pour payer mon marchamo.

2. La clef 3G. Les gringos du coin sont en transes : la clef 3G est arrivée. Pour nos amis sevrés d'internet depuis des mois, voire des années, cette nouvelle a fait l'effet d'un champignon hallucinogène particulièrement violent. Elle part par dizaines, on fait la queue devant les magasins ICE comme au bon temps de l'URSS, c'est la folie. Le talon d'Achille de la chose : la couverture réseau tout sauf complète. Frédérique a déjà la sienne, je vous donnerai des nouvelles.

3. La Costa de Papito. Pour ceux qui ont fait plusieurs fois le chemin Puerto Viejo - Cocles (ou plus loin), la Costa de Papito évoque des panneaux aux slogans accrocheurs tel que "Que rico Papito" que j'utilise le plus souvent possible (c'est comme le noir, ça va avec tout). En plus de cela (et c'était déjà pas mal), ils ont aussi un spa appelé "Pure jungle spa" (je suis tout à fait d'accord avec vous, ils ont le sens de la formule). Estelle ayant reçu du père Noël un bon pour un massage, elle a convaincu sa maman de l'accompagner et elles sont, à l'heure où je vous écrit, en train de se régaler d'un "Pure immersion jungle massage" ou un truc dans le genre.
4. La casa del pan : restaurant français de Playa Chiquita. On y a donc mangé et c'est très très bon et fort joli. Seul point noir : nous avons mangé à côté d'un groupe de 19 allemands qui, bien qu'étant pour la plupart intégré depuis fort longtemps, ont gardé pour la langue de Goethe et son niveau sonore des capacités quasiment intactes. J'en profite pour lancer un appel : Carole, la propriétaire doit changer le nom de son restaurant. Elle est à la recherche d'un nouveau qui envoie du bois.

5. Jean, le guide. C'est un ami d'Ingrid et Erwann qui vit au Costa Rica depuis 13 ans. Il est guide pour touristes francophones et comme il sait plein de choses sur notre petit pays de résidence actuel et qu'en plus il est fort sympathique, on s'est dit que cela aurait été bien de le rencontrer plus tôt. Seul point noir : il nous a dit que Playa Grande, où nous allons passer trois jours, est moche comme tout. J'espère que pour une fois, il a tort.

6. La finca la Isla. Sur les conseils avisés de Jean, nous sommes allés au jardin botanique de Puerto Viejo (black beach, un peu avant Puerto Viejo, à droite en arrivant de Hone Creek). C'est très bien, très joli, très intéressant et très raisonnable au niveau du prix. On a vu plein de grenouilles rouges vénéneuses mais pas de toucan (crotte, encore raté). On vous le conseille vraiment.

7. Un évènement dans ma vie : le marcel. Jeudi, comme il faisait très chaud, je suis parti à Puerto Viejo en vélo, avec un chapeau mais sans tee shirt. A l'entrée de la BCR (Banco de Costa Rica), un des deux vigiles armés me dévisage et me dit : "camiseta". J'ai d'abord pensé lui casser le cou d'une prise de Jujitsu puis j'ai pensé qu'il avait peut-être de la famille et je suis allé acheter un truc pour cacher mon corps d'athlète. Là, dans une boutique spécialisée en vêtements moches, j'ai perdu la raison et j'ai acheté mon premier marcel (jaune en plus). Je dois maintenant faire très attention pour contenir les assauts d'Estelle et maintenir le volume de notre progéniture à son niveau actuel.

Pour finir, le séjour de mamie Danièle à Punta Uva touche à sa fin puisque nous partons Lundi matin en direction du volcan Arenal. Je pense qu'elle a passé un bon séjour parmi nous et que son adaptation a été rapide et facile. Papi Roland et mamie Odile arrivent le 16, mamie Danièle décolle le 17 et nous rentrons le jour même à Punta Uva.

A très bientôt.

Aucun commentaire: