lundi 2 novembre 2009

Une si longue absence



Je manque à tous mes devoirs et pourtant, nul remord ne vient troubler mes jours et mes nuits. La preuve est maintenant faite : il n'est pas possible de compter sur moi.
Reste maintenant à essayer de combler le vide sidéral en nouvelles fraiches et néanmoins moites dont je vous abreuve depuis maintenant plus d'un mois.
La tâche semble aisée tant les évènements se sont bousculé ces derniers jours. Dans un souci de praticité et de flegme, la liste desdits évènements n'est ni chronologique, ni alphabétique. Elle n'est que le reflet de leur ordre d'apparition dans la zone comprise entre mes deux lobes auriculaires :
. San José : la journée fut longue (réveil à 0h45 et coucher à 0h55 le lendemain). Voyage aller sans problème du fait de l'heure matinale. Après avoir déposé ma collègue de co-taxitage à l'aéroport, nous allons prendre un petit déjeuner typiquement .... américain chez Denny's. Nous partons ensuite en direction de l'ambassade de France dont le site internet donne une adresse on ne peut plus explicite : à côté de chez Mitsubishi. On trouve finalement mais ce n'est pas là qu'il faut aller mais au CCCAC (à vous de trouver la signification de l'acronyme). Le monsieur rencontré me donne un document à remplir et fait une photocopie de mon passeport et oublie de me le rendre ce qui me vaudra un aller-retour supplémentaire entre l'ambassade et le CCCAC (vous connaissez maintenant). Mon contact du CCCAC (maintenant essayer de la placer dans une conversation, ça fait classe), lassé de m'attendre, est parti et c'est une autre personne qui me reçoit. Les évaluations des filles passeront bien par la valise diplomatique (qui n'est pas réservée qu'aux capitalistes sanguinaires) puis utiliseront les services de la poste française jusqu'au CNED. Je n'ai pas de timbres et on m'en prête gentillement. Ensuite nous allons faire des courses dans ce qui ressemble à une zone commerciale de France ou des USA (ou d'ailleurs d'ailleurs .... excellente !) mais en flambant neuf. On se fait donc un équivalent de Carrefour, un équivalent de Leroy Merlin et un équivalent de Metro. Juste derrière cette façade rutilante, c'est entre presque-bidonville poussiéreux et mauvaises maisons barricadées derrières des grilles et des barbelés. Le retour est rendu plus ardu par la pluie, les bouchons de San José et un accident de poids lourds. On ne se souhaite pas bonne nuit, ce n'est pas la peine.
. La nouvelle maison : c'est Estelle qui a fait le déménagement. C'est beaucoup plus grand, plus joli, plus frais, plus sûr (à priori), nous avons le téléphone (il nous manque encore l'appareil pour pleinement en profiter) mais aussi plus troué au niveau du toit et plus en panne au niveau de la machine à laver. A l'heure où j'écris, il pleut des cordes et la chambres de Paola et Marin n'est pas étanche. L'eau tombant à côté du lit, tout devrait bien se passer. Dernier point et non des moindres, nous avons accès au wifi non sécurisé de notre voisine ce qui nous remplit d'allégresse, même lorsque les moustiques nous mangent les chevilles (comme actuellement).
. Nous avons testé une nouvelle plage ce soir. Superbe comme les autres et proche de chez nous. Les vagues sont un peu plus grosses et il n'y a pas de douche donc la plage d'Arrecife garde sa première place. Nous avons toutefois décidé d'essayer d'aller y nager le matin pour faire un peu de sport.
. Les enfants : rien de franchement neuf en ce qui les concerne. Célestine a réussi à tomber quatre fois en vélo entre hier et aujourd'hui. Marin engueule toujours les vagues qui lui font boire la tasse. Sidonie n'a pas encore compris qu'elle n'est pas prioritaire face aux voitures et elle se contente d'éviter les trous de la chaussée sans prêter la moindre attention aux autres usagers. Paola a spontanément dansé devant Frédérique qui était venue nous rendre visite. L'expression lue sur le visage de notre voisine indiquait un mélange de surprise et de peur.
. Notre extraordinaire vie sociale : nous avons fêté Halloween (comme tout bon capitaliste sanguinaire à la solde du Satan américain qui se respecte) chez la famille de Momoka. Il y avait avec nous (un ardéchois et une gardoise) : une japonaise et un canadien, une coréenne et un américain, une américaine et un canadien. C'était très bien, Estelle n'a pas vomi.
. Estelle : dans ma croisade pour essayer de réduire sa consommation d'alcool, je tente de diversifier pour désacraliser l'Imperial. J'ai donc acheté un cubitainer de vin blanc argentin (pas mauvais d'ailleurs) qu'elle sirote du matin au soir. Je ne suis pas sûr de ma méthodologie mais je garde espoir.
. Nous avons recueilli un oiseau qui a tenté de se suicider sur le pare brise de l'excellente voiture de notre voisine Frédérique (un vieux Toyota BJ qui roule un jour sur huit environ). Il est encore très fragile psychologiquement car ce soir il a essayé de se noyer dans notre fontaine particulière pleine de têtards (oui, je sais c'est indécent de claquer autant d'argent mais quand on exploite la misère humaine, cela permet certaines extravagances). Il est présentement dans ma caisse en plastique bleu, perché sur une étagère, avec une cuillère à soupe du riz de ce soir.

Pour remplacer (avantageusement) le syllogisme du Mardi soir, voici l'acronyme du premier Mardi du mois, avec dédicace pour Virgile et Anne-Claire :
*Niiomtplaboparmbetzhelbetrabsbomonimonkonotdtekhstromont* (en cyrillique : Нииомтплабопармбетзелбетрабсбомонимонконотдтехстромонт) est le plus long du monde (56 lettres mais 54 en alphabet cyrillique) et signifie : « laboratoire pour des opérations de couverture, de renfort, de béton et de béton armé pour les constructions composites-monolithiques et monolithiques du département de la technologie des opérations du bâtiment assemblé de l'institut de recherche scientifique de l'organisation pour la mécanisation de bâtiment et l'aide technique de l'académie du bâtiment et de l'architecture de l'Union des républiques socialistes soviétiques »

Le mot du jour : complejidad (11 lettres)

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