samedi 5 décembre 2009

Se fondre dans le décors


Partir loin de chez soi, c'est bien. Faire en sorte que son nouveau domicile soit une sorte de nouveau chez soi, c'est mieux.
Cela fait maintenant deux mois et demi que nous sommes arrivés.
Nous avons passé :
. Deux semaines à Cahuita
. Un mois à Playa Chiquita
. Un mois à Punta Uva
La maison n'est pas parfaite mais elle nous convient et nous avons décidé d'y rester pour le reste de notre séjour ici.
En parlant de cela, I&E&Y, qui prennent goût aux vacances, ont le projet de partir un mois et demi en vacances en Mai et début Juin. Nous avons proposé de leur garder leur maison pendant cette période. Au cas où Carl, notre propriétaire, ne voudrait pas nous reprendre par la suite, je suis en train d'échafauder un plan B de derrière les fagots pour aller voir le Machu Picchu (un de mes rêves ultimes) et quelques autres merveilles. Vous conviendrez qu'il serait dommage d'avoir traversé un océan, d'avoir appris l'espagnol et de ne pas en profiter pour tâter du patrimoine sud américain.

Mais ne mettons pas la queue avant l'iguane. Nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, chez ce bon vieux Carl pour encore neuf mois et demi. En parlant de Carl et d'adaptation à son nouveau lieu de vie, il est à noter que ce charmant monsieur a adopté tous les caractères de la vie caribéenne. Lors de nos deux seules conversations (dont la dernière remonte à environ trois semaines) il a toujours répondu positivement à mes demandes de réparation du toit (je vous rappelle qu'il pleut dans plusieurs pièces lors des grosses averses) sans jamais faire quoi que ce soit de ce qu'il m'a promis.

Nous faisons donc, comme le sous entend le titre de la note du jour, totalement partie du paysage puisque ce matin, Salina (de Salina et Martina, les gardiens panaméens de la propriété) nous a demandé si nous pouvions aller lui acheter une nouvelle bouteille de gaz au Duende. Comme il est intelligent, il a demandé à Estelle qui, malgré une remontée spectaculaire de ma part, est encore infiniment plus hispanophone que moi.
Estelle (quand on parle du loup), pour sa part, surveille les allées et venues sur la route comme une habitante installée ici depuis plus de trente ans. J'ai pensé lui mettre une chaise derrière la fenêtre, à côté du poêle mais nous n'avons ni fenêtre ni poêle.
Je me suis surpris à dire "chez nous" en parlant de la région. A l'attention de ceux qui pensent (et râlent donc déjà) que ceci est un message subliminal, je voudrai apporter un démenti ferme et sincère : nous ne resterons pas au Costa Rica au delà du 15 Août 2010.

La chaine du vélo d'Estelle est cassée. Nous sommes allés à la ferreteria San Francisco (au San Francisco pour les gens du coin). Etant maintenant hispanophone, j'ai demandé une chaine pour vélo de 26 pouces et un démonte chaine. J'ai payé 3500 colones pour deux chaines et un démonte chaine. Arrivé à la maison je me suis aperçu (dans l'ordre) :
1. Qu'il m'est impossible de changer une chaine sans se pourrir les doigts.
2. Que le vendeur n'a rien compris et qu'il m'a donné une chaine deux fois trop longue.
3. Que le faible prix du démonte chaine est parfaitement justifié puisque l'outil est cassé au bout de dix minutes d'utilisation.

Le CNED me plonge régulièrement dans d'insondables abîmes de désespoir. Si d'un côté, je suis très heureux de participer à l'éducation de mes deux ainées, les manifestations d'évidente mauvaise volonté (et leur cortège de réponses plus stupides les unes que les autres) sont autant de coups de masse dans le mur de patience que je tente, jour après jour de maintenir debout. Nous avons reçu les résultats des premières évaluations de Célestine et les commentaires du correcteur sont positifs. Je cherche donc désespérément à relativiser la désagréable impression qui me pousse, certains soir, à boire mon Imperial presque aussi vite que ne le fait Estelle.

Aujourd'hui nous sommes passés chez I&E&Y où habitent actuellement P&M. Pierre est tellement surpris que des humains (même avec une vue basse) puissent habiter dans le coin depuis deux mois et demi sans avoir encore vu le moindre toucan qu'il croit maintenant que nous le faisons marcher. Il a pour sa part une quantité impressionnante de photos et de films de ces superbes volatiles. Nous sommes ensuite allés chez Stéphanie, Olivier et leurs enfants Ruben et Noah (S&O&R&N à partir de maintenant). Ces français, originaires de la région parisienne, habitent à Manzanillo depuis plusieurs années et y possèdent un petit restaurant : le "Ho la la". Nous y avons pris un excellent petit déjeuner. Si l'un d'entre vous passe à Manzanillo un de ces quatre, ne pas s'y arrêter serait faire preuve d'une indéniable faute de goût. Il faut aussi aller manger chez Maxi que nous n'avons pas testé mais qui a une excellente réputation. La baie de Manzanillo est par ailleurs toujours aussi belle. Ils ont reçu il y a quelques jours des membres de l'organisation de la transat Jacques Vabre. Tous les gringos de la région (je nous compte même si nous ne sommes pas ici depuis longtemps) sont persuadés que le manque d'organisation, la faiblesse des moyens et l'extrême simplicité des infrastructures ont rendu cette première expérience pour le moins pénible pour les métropolitains flottants. Quelle ne fut pas leur surprise d'entendre dire que l'arrivée à Puerto Limon a été la meilleure jamais vécue. L'accueil a été, en nombre comme en chaleur, incomparablement meilleur qu'au Brésil, habituel récepteur des voileux amateurs de café. L'expérience sera d'ailleurs renouvelée encore trois fois.

Nous avons trouvé dans une des dernières édition de "La nacion" (plus grand quotidien du pays), un article (avec photo s'il vous plait) sur l'"attaque" de l'Assemblée nationale par des militants de Greenpeace.

Nous espérons que tout le monde va bien et que l'approche des fêtes de fin d'année signifie un taux d'endorphines supérieur à vos moyennes respectives (ceux qui disent : "t'ain, qui est pédant" ont raison mais rien ne m'arrêtera).

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