vendredi 23 octobre 2009

Mais quand va-t-il donc se lasser ?

Ce matin, les deux petits sont venus nous réveiller à 06h00 du matin et, malgré notre coucher plutôt précoce, nous aurions bien attendu un peu plus avant de nous lever.
Ceci nous permet toutefois d'être un peu en avance et nous en profitons pour refaire quelques tresses de Célestine dont la coiffure a remarquablement souffert du temps qui passe (nous n'arrivons pas à savoir si cela est dû à la pousse effrénée de ses cheveux ou à la mauvaise technique de la dame qui s'est occupée d'elle).
Après avoir déposé les enfants, Estelle me rejoint à la maison où j'ai fait la vaisselle. Je tente ensuite de finaliser la fixation du siège de Marin sur mon vélo mais ma mutation d'/homo bureauticus/ en /homo mecanicus autonomus/ n'est pas encore achevée et je suis au bricoleur ce que la chrysalide est au papillon : un état transitoire sans réelle utilité.
Nous mettons ensuite en place un plan d'action pour les révisions et les évaluations de la séquence 1 de Français et de Mathématiques.
Nous partons ensuite chez P&M pour leur montrer un terrain à vendre dont j'avais trouvé l'annonce lorsque je voulais acheter ici (je veux toujours un peu, d'ailleurs). On discute un coup et ils nous montrent des photos d'animaux dont un boa d'au moins quatre mètres rencontré à moins de cent mètres de la maison. Estelle apprécie moyennement. Nous prenons rendez vous avec eux pour demain matin car ils nous emmènent à Puerto Limon avec eux. La perspective d'achats multiples dans cette immense mégalopole ultra développée déclenche en Estelle, une bouffée d'endorphines comparable à celle qui suit l'absorption d'une demi-douzaine d'Imperial. Elle prend congé en titubant.
Nous partons ensuite en direction du Korrigan Lodge de Punta Uva qui appartient à Erwann et Ingrid, deux jeunes français dont le fils est à l'école avec Paola et Marin.
Il est temps pour moi de vous dévoiler une nouvelle théorie pourrie de ma fabrication :
"Il ne faut jamais doubler quelqu'un en vélo au Costa Rica car cela entraine, presque immédiatement, un problème mécanique".
Cette théorie m'est venue lors de mon aller-retour Cahuita - Cocles où arrivant transpirant et mal équipé juste avant Puerto Viejo, j'ai littéralement déposé une dame (je sais c'est mal mais j'avais chaud) équipée d'un VTT course avant de voir ma chaîne sauter trois fois en moins d'un kilomètre. Il est à noter que la même chose s'est produite au retour et avec la même dame qui doit d'ailleurs encore en rigoler.
En chemin, et en violation flagrante de ladite théorie, nous dépassons un monsieur en vélo avec dans la charrette accrochée à l'arrière, un moteur d'annexe au milieu d'une sorte de capharnaüm qui semble indiquer qu'il est plongeur ou pêcheur.
Deux cents mètres plus loin, Estelle crève du pneu arrière : irréparable.
Nous rentrons donc à pieds sans avoir atteint notre but. Estelle en profite pour aller se renseigner sur les cours de yoga au Treehouse Lodge (2000 colones la séance).
Dans le cadre de la désintoxication d'Estelle, nous testons une nouvelle boisson apéritive : l'infusion froide de Rosa de Jamaïca (ou Hibiscus). C'est assez bon mais ne rêvons pas, cela ne suffira jamais à la faire décrocher.
Nous allons ensuite tester les limites de notre patience en relevant nos mails chez Caribe Sur.
Je vais ensuite au Duende faire des courses et Estelle va chercher les enfants.
Après-midi révisions puis apéritif de fête bien que nous n'ayons pas décidé ce que nous fêtions.
Aujourd'hui, Célestine nous a demandé de faire en sorte qu'à partir d'aujourd'hui, et pour faciliter son apprentissage de la langue de Cervantès, nous ne parlions plus qu'espagnol à la maison. Nous l'avons bien entendu encouragée à commencer tout de suite et nous sommes immédiatement revenus au français.
En effet, la seule conversation qu'elle a pu produire avec Sidonie est la suivante :
"Hola, como estas ?"
"Muy bien, y tu ?
"Muy bien"
Par contre elles peuvent le faire en boucle.
Puisque nous en sommes à parler espagnol et que le Jeudi soir est pauvre en manifestations culturelles, je me propose de lancer une initiative dont j'ai le secret : "Le proverbe du Jeudi soir".
Quitte à avoir des ambitions, autant commencer fort. Ce soir c'est la crème de la crème du proverbe espagnol que je vous sert sur un plateau de plastique brillant (on n'a pas apporté l'argenterie) :
"No hoy se confundir la velocidad con el tocino"
Ce qui veut littéralement dire :
"Il ne faut pas confondre la vitesse et le lard"
Et là où cela devient croustillant c'est que notre manuel (jeu de mot, lorsque je vous dis que c'est un blog culturel) d'espagnol dit que c'est l'équivalent strict du français :
"Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes".
Vous imaginez bien que chaque fois que je sors cette phrase, je passe immédiatement pour un sous débile ce qui fait que je la sors à chaque occasion.

Les enfants pleurent de désespoir dans leur lit et moi, tel Mme de Sévigné, je tente de rompre l'isolement dans lequel l'alcoolisme de mon épouse me cloitre en envoyant missive sur missive. Estelle est dans le hamac et récite des mots en espagnol dont elle ne comprend rien puisqu'elle a bu ce soir encore. Encore dix mois, cela va être dur.

Le mot du jour : degradaciòn (11 lettres)

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