mercredi 21 octobre 2009

Une douce monotonie

Il pleut.
Il pleut depuis la fin de la journée mais la pluie est si présente en ce moment qu'on a l'impression que cela fait très longtemps qu'il s'est mis à pleuvoir. Peut-être aussi parce que nous vivons constamment dehors et donc en contact direct avec la musique de la pluie (à la différence de la France où seule l'image nous atteint et encore qu'une petite partie du temps).
Ici la pluie semble faire partie de la vie quotidienne mais au même titre que la nuit, la chaleur, le soleil, la moiteur ou le vent.
Les enfants se rapprochent des enceintes de l'ordinateur, on diffère lavage du linge sale, on vérifie si on a encore des serviettes sèches, on met la douche sur position "chaud" et on reporte la sortie pour les courses. A part ça rien de différent, la vie suit son cours.
Le pluie fait partie intégrante de notre vie et son caractère imprévisible mais quasi certain nous oblige à tenir compte de son éventuelle arrivée lors de chacun de nos déplacements.
Ce matin, après avoir déposé les enfants à l'école, nous sommes partis Estelle et moi en direction de la terraza. J'ai pris son vélo car la chaîne est détendue et elle saute donc régulièrement. J'ai bien entendu pompeusement sorti une de mes théories fumeuses selon laquelle, pour éviter le déraillement, il faut essayer de toujours garder la chaîne sous tension et donc conserver, en toute occasion, un minimum de pédalage. Ceci paraît à priori facile sur nos belles routes métropolitaines asphaltées mais ici, au milieu des cailloux et des nids de ptérodactyles, c'est un exercice plus que périlleux que mon esprit chevaleresque me commande d'exécuter à la place de ma tendre et chère.
Après avoir vérifié que ma théorie est effectivement fumeuse, je dépose Estelle au Pirripli (supermarché qui nous est encore inconnu, qu'Estelle a renommé "Pilipili" et qui jouxte la terraza encore close à cette heure matinale). Nous échangeons les vélos (je suis chevaleresque mais pas totalement stupide) et je fonce à Puerto Viejo. J'y achète des outils (dont le prix a, à ma grande satisfaction, très légèrement baissé depuis Samedi matin), des sacs à dos pour les deux grandes (4250 colones pièce) et diverses denrées introuvables dans notre coin reculé.
Je rejoins Estelle à la terraza en nous skypons et surfons jusqu'à 12h00. Entretemps, je suis allé acheter du jus d'orange au Pilipili et j'y ai fait la découverte qui va peut-être entrainer notre installation définitive au Costa Rica : une bouteille de Martini blanc (nouveau modèle design en plus) de 75cl et pour moins de 6000 colones. Inutile de vous dire l'onde de choc qui parcouru alors ma colonne vertébrale. J'ai senti le sol se dérober sous mes pieds. Avant de prendre une décision qui engagera la famille toute entière, il faudrait que l'un des rares lecteurs que mon verbeux langage n'a pas encore fait fuir, me fasse l'amitié d'aller vérifier le prix de ladite bouteille dans son supermarché habituel.
A la sortie de l'école, nous confions Paola à M&C qui la gardent chez eux jusqu'à demain matin. J'ai l'impression qu'ils ne savent pas ce qui les attend avec l'autre follasse blonde.
A la maison, des employés de chez Caribe Sur (qui doit finalement être un des plus gros employeurs du continent américain) sont en train de réparer les dégâts occasionnés par les cambrioleurs et fait le ménage hebdomadaire.
Frédérique (de chez Caribe Sur), notre future voisine potentielle arrive en vélo et nous annonce que le propriétaire de la maison visitée la veille est d'accord pour nous la louer. Nous sommes encore un peu méfiants (surtout moi) mais très heureux d'apprendre cette nouvelle. Frédérique reste discuter avec nous .... jusqu'à la fin du repas du soir. Entretemps, les deux grandes sont rentrées de l'école et n'ont pas trop insisté pour faire leur séance quotidienne de CNED, Marin a dormi et nous avons blagué un après-midi entier.
Comme d'habitude ici, le parcours de ladite Frédérique est assez tortueux : Montpellier, Paris, USA, Inde et Costa Rica.
Ce soir nous avons mangé du lomito avec des haricots verts (achetés frais au Duende) et des gnocchis (même origine). C'était excellent et on se serait cru en France.
Paola partie, Sidonie est descendue d'un étage et dort avec Marin. Célestine, restée seule dans sa chambre, essaie maladroitement de cacher son désarroi.

Les enfants dorment, Estelle lit, je me répands et la pluie tombe. Seule l'absence de Paola trouble cette douce monotonie.

Le mot du jour : charlar (7 lettres)

PS : le correcteur orthographique de Thunderbird propose "vomito" à la place de "lomito" et pourtant, le lomito, c'est vraiment très bon.

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