dimanche 25 octobre 2009

Prochaine étape : le bac

Il est une chose qui semble-t-il est plus présente au Costa Rica que dans beaucoup d'autres endroits de notre petite planète bleue : l'incertitude.
Une charmante jeune dame de l'agence immobilière (qui en plus se prénomme Paola) m'en parlait un samedi après-midi ensoleillé : "Au Costa Rica, il ne faut pas un plan B mais un plan C, un plan D, un plan E .....".
L'erreur basique consiste à penser qu'une affaire, un projet, une vente ou toute transaction va se réaliser à partir du moment où les deux parties sont tombées d'accord.
Les exemples sont légions et agrémentent les conversations de tous les étrangers de la place de coups foireux et autres affaires déjà bouclées qui finissent au mieux en eau de boudin.
Comme dirait le manuel de français du CNED de Célestine dans la leçon 9 de la séquence 1 : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" sauf qu'au Costa Rica cela donne plutôt : "Il ne faut pas acheter la peau du singe avant de l'avoir tué, dépecé, d'avoir méticuleusement enlevé la peau, d'avoir fait une analyse ADN complète afin de déterminer le genre exact de l'animal, d'avoir fait une recherche par chromatographie en phase gazeuse des éventuels polluants, d'avoir tanné la peau et assemblé le vêtement". Cela peut paraître un peu tatillon mais ici douze précautions valent mieux que onze.
Tout ça pour dire (oui, je sais, j'ai tendance à me perdre moi-même dans les sombres et tortueux méandres de mon esprit dérangé) que nous cherchons un endroit pour vivre et que pour cela, plusieurs pistes se doivent d'être suivies.
Aujourd'hui j'ai visité deux maisons mitoyennes de Mr Edwin Brown, black rasta aussi typique que sympathique (je sais, je suis un prince de la rime). Lors de la conversation téléphonique pour prendre rendez vous, il me dit qu'il arrivera avec une Mitsubishi ce qui, ici comme en France, est d'une superbe banalité. Sauf que Mr Brown n'a pas un quelconque pick up L200 King Cab comme les parvenus de chez nous (j'ai vendu le nôtre aux Bompart, ces sales parvenus capitalistes sanguinaires) mais une berline inconnue de votre serviteur qui a la particularité fabuleuse d'avoir la boucle de la ceinture de sécurité qui avance, grâce à un ingénieux système électriquement motorisé, de l'arrière vers l'avant en cheminant tranquillement dans le haut de l'encadrement de la fenêtre. Ça marche tout seul à chaque ouverture de portière et je peux vous dire que ça calme un chouïa.
Sinon la maison était moyenne et très chère, passons au plan Z.4.T.a (tout comme les immatriculations de voitures en France métropolitaine, nous avons dû mettre en place une nouvelle numérotation à cause de l'accumulation de plans foireux et autres espoirs déçus).
Nous sommes ensuite partis à bicyclette, ma douce moitié et moi-même, vers une nouvelle chimère à trois chambres dont nous avait parlé Mr Pinto, notre excellent agent immobilier à qui nous avions préalablement compté nos malheurs d'honnêtes gringos cambriolés.
Nous avons réellement trouvé la maison qui est superbe, grande, à priori libre et potentiellement dans nos prix. Estelle a failli défaillir (avec un début de phrase comme celui-ci, c'est la Pléiade assurée ou alors je n'y connais rien. Qui a dit "La deuxième réponse" ?) en apercevant le four, le nombre d'assiettes et de couverts et la taille du réfrigérateur. Imaginez-vous messieurs (même ceux qui disent ne rien avoir à faire des voitures pour avoir l'air moderne) que l'on vous propose une Ferrari pour moins cher que la Lada de 1985 que vous louez depuis 10 ans (j'en profite pour rappeler aux nostalgiques que ces sympathiques voitures d'origine slave avaient à l'arrière une inscription "5 vitesses" là où d'autres arboraient de fiers "106 GTDi 3.0 V12 Kids", mais je suis d'accord, je m'égare à nouveau). Inutile de vous dire qu'on est un peu intéressés. La réponse devait parvenir dans la journée à Frédérique de l'agence immobilière (oui, ils sont très nombreux et très sympas) et ce soir, nous sommes allé, l'air de rien, montrer la maison aux enfants. Estelle, l'air de rien (on est assez détachés comme gens), est allé demander des nouvelles à Frédérique (car elle habite au même endroit) : pas encore de réponse. La question est donc : devrons nous classer le dossier Z.4.T.b ? J'espère bien que non.
Le retour fut festif puisque Sidonie a, à nouveau, perdu sa pédale gauche et comme les outils sont partis avec un cambrioleur, nous sommes rentrés de nuit, au milieu des trous et des bosses, à trois sur deux vélos avec un seul qui pédale : Bilou. Ben vous savez quoi : ça se fait.
Autre fait marquant de la journée : Estelle a assisté à la réunion d'information de la nouvelle équipe enseignante de l'école de Playa Chiquita et il semblerait qu'ils veuillent bien de nos quatre schtroumpfs l'année prochaine (soit à partir de février 2010). Comme vous l'aurez compris, on garde la tête froide et on attend du concret pour se réjouir vraiment.
Comme nous sommes aussi optimistes que festifs, nous avons décidé, pour fêter les deux presque bonnes nouvelles, d'agrémenter le coca et les Imperial (oui, cela ne s'accorde pas comme cela on s'aperçoit moins que mon épouse boit trop) avec des gâteaux apéritif et des olives vertes farcies au poivron (je sais, on est gavé de thunes mais on est des nouveaux riches et on aime bien que cela se sache).
Après cela, on ne pouvait pas faire moins qu'un gratin de choux-fleur fait maison.
Sinon la rentrée s'est bien passée et le CNED a été très agréable aujourd'hui.

Le mot du jour : esperanza (9 lettres)

Aucun commentaire: